A propos d’Europe 93


Publication : février 1990
Mise en ligne : 2 avril 2009

Nous avons reçu les commentaires suivants relatifs au texte "Propositions économiques, monétaires et institutionnelles" publié dans notre n° 884

de Jean Prédine, Paris :

Le rapport ... m’a largement convaincu, notamment
a) sur le principe de progressivité dans la voie d’une économie distributive. Bien sûr, la machine économique `Poussera" au cours de cette évolution, chaque réforme ne réglant pas à elle seule les effets des vices profonds de notre système actuel. A l’épreuve, on verra aussi que chaque réforme peut être dévorée plus ou moins par le système financier en vigueur, ou bien encore avoir des effets pervers imprévus.
Mais comment éviterait-on tout cela, sauf à créer seulement dans notre imagination une société idéale, éblouissante dès le premier instant, telle Vénus sortant de l’écume de la mer ?
b) sur le principe fédéraliste dont je déplore qu’il soit trop peu exploité partout et qu’il soit à peu près inconnu en France.
Je vous indique cependant que j’aspire à un fédéralisme plus complexifié que celui qui repose seulement sur les États (dont les frontières sont toujours plus ou moins contestables). Les langues, religions et cultures, les pôles économiques, etc... pourraient justifier dans la société de demain - ou d aprèsdemain - des structures fédérales "à plusieurs dimensions" celle des Etats n’étant que l’une d’entre elles.
Bien entendu, ce document d’Europe 93 pourra appeler dans l’avenir de nombreux compléments.
Dans `7a Grande Relève’ ; Marie-Louise Duboin évoque la question de la création monétaire dont l’extrême importance ne peut être niée par Europe 93, et dont l’existence est devenue, peutêtre, légèrement plus perceptible au public depuis le mini krach financier de 1987.
Je voudrais aussi redire l’importance du développement du Tiers-Monde, même vu seulement sous l’angle de l’égoïsme occidental  : comment l’Europe va-t-elle endiguer la vague irrépressible d’immigration, si elle ne fait pas en sorte que les gens des pays pauvres retrouvent chez eux un espoir de développement adapté à leurs besoins ? C’est alors qu’il faudrait parler, je crois ....
a) du système monétaire international, du "primon" projeté par Charles Warin au début des années 80 pour réguler les cours des produits de base (ceci n’est pas contradictoire avec l’adoption de l’écu pour l’Europe).
b) imaginer, pour le Tiers-Monde, une économie plus distributive, non plus au niveau de la distribution du pouvoir d’achat aux individus, mais au niveau de petites collectivités auxquelles on donnerait les moyens (équipements, fournitures) d’assurer un développement local défini par elles-mêmes. Au delà d’un certain développement de ce type d’expérience, il faudrait, bien sûr, des plans régionaux de coordination".

* **

de Henri Muller, Guérande :

"On ne distingue guère l’émergence d’une économie distributive" ; le "plus" ajouté au titre, créant l’ambiguité.
Du réformisme. Le pire. Dans la tradition Delors, un homme dévoué à ses hauts mandants des milieux patronaux et de la Banque, syndicaliste "défroqué" parvenu au faîte des honneurs pour prix de sa collaboration.
- accuse la sourde lutte entre le capital et l’abondance, mais assimile la vraie richesse (volume et qualité des produits et services) à son expression monétaire associée aux prix, ce qui en fausse l’étendue. La rareté est chère alors que l’abondance ne vaut rien.
Économie au service de l’homme (socialisme intégral) ou au service des banques et des nantis ? Delors a choisi.
Les auteurs n’ont fait que grapiller un peu partout dans les catalogues des idées, y compris celles des distributistes, bien pour leur faire plaisir mais en se bornant à y papillonner sans autrement insister.
En prenant grand soin de ne pas toucher au caractère transférable des moyens de paiements, ils se condamnent à tourner en rond dans une cage d’écureuil, ne risquant pas de découvrir la sortie.
Le distributisme ne postule pas le centralisme. Au contraire, l’initiative s’exerce au niveau local pour la plupart des décisions.
Inciter les actifs à réduire leur taux d’activité  ? C’est parler comme Jacques Marseille (cf son livre : la France travaille trop).
Libre emploi du temps et organisation de son temps libre sont deux concepts différents.
Le crédit, les manipulations monétaires ne sont qu’un moyen, pour les banques, de prélever leur dîme sur le flux monétaire.
En conclusion : un texte assez alambiqué, de lecture peu facile, mélangeant les genres, où l’on note surtout quelques concessions mineures, de convenance à quelques unes des vues distributives.


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