Ah, que la soupe était bonne !
par
Publication : août 1981
Mise en ligne : 29 mai 2008
Giscard avait du « PIF ». C’est un instinct à lui
reconnaître. Vous me direz qu’il l’a piqué à ses
labradors. Possible ! Il n’en demeure pas moins qu’avant de déguerpir
de sa niche élyséenne, il avait reniflé qu’il percevrait
un coup de pompe dans le derch qui le projetterait à l’extérieur.
La preuve ? Peu de jours avant de décaniller, il a signé,
en lousdé, pas mal de textes vénéneux. Votre dévoué
caniche Hilarius vous a déjà cité la copieuse pâtée
offerte à messieurs les notaires.
Peu à peu, d’autres se révèlent. Exemple, la suppression
du contrôle sur la publicité pharmaceutique, réclamée
vainement, jusqu’ici, par des gens aussi compétents, qualifiés
et superbement désintéressés que sont les fabricants
eux- mêmes.
Jacques Barrot (barrot : baril à anchois, persifle le dictionnaire)
leur a donné satisfaction, avec la bénédiction
de son maître.
Il faut avouer que la Commission de contrôle s’était rendu
franchement insupportable. En 1980, les cougnafiers la composant avaient
refusé 84 % des projets publicitaires qui leur étaient
soumis. C’était dire, implicitement, que 16 % seulement n’étaient
pas franchement dégueulasses, mensongers, bidons. D’autant plus
bidons qu’il s’agissait dans la plupart des cas, de produits parfaitement
inefficaces, inoffensifs. Reconnus pour n’avoir aucune action quelconque
sur l’évolution de la maladie. Autrement dit : de l’eau de pluie.
Alors, pourquoi les fabriquer, interrogent les corniots ? C’est que
leur production permet des ventes vachement rentables. Aboyer, japper
leur noms tous azimuths, forceraient les ventes avec l’appui inconscient
mais efficace de la Sociale sécurité.
Espérons que tous ces petits décrets innocents passeront
inaperçus des dogues mittérando-marxistes actuels. Les
notaires sauront faire le beau pour garder leur sussucre. Les nobles
mercantis de l’industrie pharmaceutique, chow- chow de l’Ancien Régime,
la truffe basse, la queue entre les pattes, s’organisent. En bon horde,
ils démarcheront sous les lambris socialo-ministériels,
léchant un poing, par-ci par-là, pour obtenir la caresse
rassurante des nouveaux maîtres (chiens).
Faudrait pas qu’on décoche un coup de botte dans la gamelle,
juste au moment où la soupe devenait le consommé suprême
du Chef !