La grande révolution monétaire


par  J. CARLESSE
Publication : juin 1978
Mise en ligne : 3 septembre 2008

A l’ère de la rareté la monnaie, logiquement, était basée sur le produit le plus rare ou estimé tel.
A l’ère de l’abondance, c’est l’abondance elle- même qui doit être l’étalon de sa propre mesure monétaire.
C’est avant tout dans le domaine monétaire que la grande révolution, qui permettra au progrès technique de donner tous ses fruits, doit s’accomplir.
Rien ne sert de rêver de vastes progrès sociaux si l’on ne peut les réaliser en domestiquant l’abondance née du machinisme et des progrès de la science.
Toutes les générosités des programmes politiques se heurtent toujours au mur des insuffisances budgétaires.
Nous savons désormais que la machine relève irréversiblement l’homme du travail qui devrait lui assurer sa solvabilité. Désormais cette solvabilité doit être recherchée ailleurs que dans la rémunération du travail puisque ce dernier se fait de plus en plus rare alors que la production devient de plus en plus abondante.
L’infrastructure économique de toute politique de progrès social doit donc postuler que le pouvoir d’achat de chacun doit être indépendant de la quantité de travail fourni. Ce qui veut dire que l’homme doit pouvoir travailler de moins en moins tout en bénéficiant de plus en plus de pouvoir d’achat.
Cette assertion fait sourire ceux qui continuent à dire que seul le travail est générateur de richesses parce qu’ils oublient que ce travail nécessaire à la production a été considérablement augmenté depuis que ce sont les machines qui le font à la place de l’homme. Il est donc inutile de priver l’homme de ses fruits sous prétexte qu’il ne peut participer que très peu à leur production.
L’infrastructure économique de la nouvelle politique sociale à instaurer doit donc comporter de très grandes diminutions des temps d’activité tout en conservant et même en accroissant les revenus de chacun.
Pour résorber définitivement ce qu’on appelle le chômage, il est vain de chercher de nouvelles occasions de travail, il serait plus logique, par exemple :
1°) de ne faire entrer les jeunes dans la vie active qu’à 25 ou 28 ans en rémunérant leur formation ;
2°) d’abaisser l’âge de la retraite à 60 ou même 55 ans ;
3°) de réduire la semaine de travail à 35 ou 30 heures, l’année à 9 ou 10 mois, etc...

- Mais qui paiera la note, s’écrieront les impénitents économistes de la rareté ?
- Les machines et la science, répondrons-nous. Il suffira de monnayer l’abondance, c’est-à-dire
de faire en sorte que chaque produit engendre la monnaie susceptible de l’acheter (*). De telle façon que plus la science crée de produits, plus il y aura de signes monétaires à distribuer  ; ce qui donnera une telle accélération à la production qu’on aura plus de revenus pour l’acheter qu’on ne pouvait l’espérer. Et cela sans craindre l’inflation puisque la demande ne sera jamais supérieure à l’offre.

(*) Voir page 16, le paragraphe : « La monnaie de consommation ».


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