Le Trésor


par  M. DUBOIS
Publication : juin 1977
Mise en ligne : 19 mars 2008

COMME prévu, la campagne électorale est ouverte pour 1978.
Avec toute la fouge caractéristique des luttes politiques dans les pays latins, majorité et opposition ne manquent aucune occasion de croiser le fer dans la presse, à l’Assemblée, à la télévision.
Qu’en pense Monsieur Tout le Monde, confronté aux réalités, c’est-à-dire à la vie chère, à la dégradation de l’environnement, au chômage ?

TOUS LES MEMES...

UNE constatation de fait ne cesse de me frapper au cours des discussions individuelles : le désabusement quasi général, la conviction intuitive qu’il ne servira à rien de changer les hommes et que les maîtres de demain, quelle que soit leur étiquette, se heurteront aux mêmes problèmes, adopteront les mêmes faux remèdes. Il y aurait bien sûr des changements de camp, certains privilégiés d’hier ou d’aujourd’hui se trouvant évincés par les vainqueurs ; mais en dehors de ceux qui espèrent en être les bénéficiaires personnels directs, ce classique chassé-croisé enfanté par les révolutions n’apparaît pas aux yeux de l’opinion comme un objectif hautement souhaitable.
Alors ? Eh bien on laisse aller ; on vit au jour le jour, essayant de s’aménager dans la jungle une position aussi confortable que possible, et advienne que pourra, puisque les arguments échangés renforcent la conviction d’une sorte de fatalité à laquelle les hommes de ce siècle ne peuvent échapper.

PAS DE SOUS

DES réactions de cette nature ont été tout particulièrement perceptibles lors de la publication par le parti communiste de l’évaluation du coût du Programme Commun et du débat télévisé entre M. Mitterand et le Premier Ministre.
Qui paiera ?
Les Entreprises, répondent les partis d’opposition. Impossible, répliquent, chiffres en mains, les représentants des thèses gouvernementales, et, dans une revue de presse à la radio, j’ai entendu à peu près textuellement ceci :
« Tout se passe comme s’il existait actuellement en France un Trésor caché susceptible de résoudre tous nos problèmes d’un coup de baguette magique. Ce sont les entreprises qui sont accusées de détenir ce Trésor et, pour le leur arracher, certains sont décidés à leur faire subir le sort de la poule aux oeufs d’or. »
Il y a dans ce commentaire le reflet d’une erreur fondamentale et le germe d’une vraie solution.
Erreur fondamentale si nous restons dans le cadre du système économique actuel et si le fameux Trésor est un pactole financier, c’est-à-dire factice, car les crédits, ou les billets de banque, ne sont qu’un moyen d’exploiter les vraies richesses. Dans ce domaine il est enfantin de prouver que le Trésor n’existe pas, et que le financement du Programme Commun ou de tout autre ensemble de réformes sociales importantes est hors de portée.
Par contre, il est bien ; évident que les entreprises ont en mains le vrai Trésor : la capacité productive de biens et de services. Les hommes ont besoin de nourriture (saine), de logements (humains), de produits de consommation de toute nature (vraiment utiles), et seules les entreprises sont en mesure de les mettre à leur disposition.
Elles le font et sont parfaitement capables d’accroître leurs performances aussi bien en agriculture que dans l’industrie, puisque nous croulons sous les excédents alimentaires et que toutes les grandes branches industrielles se plaignent de tourner bien au-dessous de leurs capacités ! Pour elles, le seul problème est de VENDRE, c’est-à-dire de trouver des clients. Or les clients ce ne sont pas seulement des hommes ayant des besoins, ce sont avant tout des hommes ayant des besoins solvables, donc nantis d’un pouvoir d’achat susceptible d’absorber, globalement, tout ce potentiel de production.
Malheureusement les entreprises (et qui pourrait honnêtement le leur reprocher) font ce que fait tout individu sain d’esprit chargé d’exécuter une tâche : elles recherchent les moyens d’accomplir cette tâche avec le minimum d’efforts, donc avec le moins possible d’heures de travail. Et, ce faisant, elles éliminent du même coup leurs futurs clients.

PAS DE MIRACLE

APPELS à l’Etat, subventions, allocations, .... déficits budgétaires, inflation monétaire, hausse des coûts, .... les cycles se succèdent-et se ressemblent et, dans toutes les sociétés, qu’elles soient de type collectiviste ou de type libéral, l’économie de marché accumule les faillites, les carences, les preuves de son impuissance totale à s’adapter aux progrès techniques.
C’est donc bien elle qui est en cause, et non le type politique de société auquel on voudrait limiter notre choix. C’est donc bien elle qu’il faut éliminer et remplacer par l’Economie des Besoins dans laquelle le Revenu Social devient possible grâce à la réforme monétaire qui restitue à la monnaie son rôle de simple instrument de mesure et de répartition des vraies richesses.
Oui, le Trésor existe et il est possible de l’utiliser pour le plus grand bien de tous sans léser personne. Mais il n’y aura pas de miracle et notre grande responsabilité est d’en persuader tous ceux qui n’ont pas encore pris conscience du magistral coup de projecteur dont Jacques DUBOIN a éclairé la route de notre avenir.


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