Les coulisses de la domination : compléments et précisions


par  B. BLAVETTE
Publication : novembre 2013
Mise en ligne : 3 février 2014

Mon dernier texte présentant les travaux sur la grande bourgeoisie des sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon (Les coulisses de la domination, GR 1145) a suscité un débat au sein de la rédaction de notre journal. De la discussion ont émergé certaines interrogations : Comment nos sociologues ont-ils procédé pour être admis au sein des cercles particulièrement fermés qu’ils décrivent ? N’ont-ils pas été les otages de leurs interlocuteurs, plus ou moins forcés de s’auto-censurer ? Leur démarche n’est-elle pas seulement un voyage touristique et superficiel au sein d’un milieu exotique, sans grand intérêt pour le Mouvement Social, comme le proposent les magazines “people” ? L’oligarchie, telle qu’elle est présentée, est-elle véritablement aux commandes des affaires du monde ? N’est-elle pas, elle aussi, prisonnière d’un système devenu incontrôlable ? Il est probable que nos lecteurs se posent aussi ce type de questions. Il m’a donc semblé opportun de revenir sur mon texte en apportant certains compléments, et ceci d’autant plus que les Pinçon-Charlot publient un nouvel ouvrage, La violence des riches qu’un lecteurs nous a fort aimablement adressé.

Les Pinçon-Charlot se sont expliqué à plusieurs reprises sur la manière dont se sont déroulés 20 ans d’étude sur la sociologie de la haute bourgeoisie française et internationale : « De manière pratique nous avons commencé par organiser nos loisirs le plus souvent possible à Neuilly-sur-Seine et dans les arrondissements chics de Paris » [1]. Aller au cinéma, au marché, flâner dans les belles avenues permet de noter les hôtels particuliers, les espaces verts impeccablement entretenus, les adresses des immeubles consacrés à la mondialisation financière (notamment autour du parc Monceau où on remarquera la présence de la Compagnie financière Edmond de Rothschild, la façade impressionnante de la Banque Morgan Stanley ou de Goldman Sachs…). Apprendre à entrer avec assurance dans un palace pour prendre un café et aller aux toilettes permet « de commencer à maîtriser un peu ce sentiment de malaise qui ne manque pas de nous envahir dans cette découverte d’un autre social si loin de nous et pourtant si proche physiquement » [1]. L’espace urbain étant ouvert à tous, fréquenter les beaux quartiers n’est nullement le signe d’une quelconque adhésion à l’idéologie dominante, et l’on peut d’ailleurs regretter que les manifestations ne soient jamais organisées dans ces lieux de pouvoir, au lieu d’être reléguées à la périphérie des villes où, comme dit le sociologue et économiste Frédéric Lordon, « elles n’effrayent que les pigeons ». À la fin de leur ouvrage Les ghettos du Gotha, dans une annexe intitulée Retour sur l’enquête, nos sociologues exposent de manière plus précise la façon dont ils sont parvenus à nouer des relations avec un milieu particulièrement discret.

Le couple Pinçon-Charlot

En premier lieu leur appartenance au laboratoire Cultures et Sociétés Urbaines du CNRS leur a, dès l’origine, procuré un label scientifique particulièrement sérieux. Pourtant, leur référence constante et explicite à la sociologie de Pierre Bourdieu, dont les prises de position à gauche sont bien connues, aurait pu effrayer. Il n’en a rien été et les Pinçon-Charlot ont pu réaliser de très nombreuses interviews. Ce paradoxe s’explique par le fait que les dominants ne dédaignent pas les ouvertures sur le monde extérieur qui peuvent leur apprendre beaucoup sur eux-mêmes et sur la façon dont ils sont perçus, leur permettant alors d’adapter leur stratégie. Ainsi les ouvrages de sociologie critique servent souvent à nourrir la réflexion des cabinets ministériels.

Par ailleurs, le chercheur en sciences sociales est en interaction constante avec les sujets de son étude et sa personnalité, son image, jouent bien évidemment un rôle central dans l’instauration d’un climat de confiance. Le couple Pinçon-Charlot avait une quarantaine d’années au début de leurs recherches sur la grande bourgeoisie, et Monique était issue de la petite bourgeoisie de province (père magistrat et mère provenant d’une famille de petits industriels), ils avaient ainsi toutes les chances d’être bien acceptés. Travailler en couple leur a permis d’être plus facilement invités à des évènements mondains et familiaux (cocktails, dîners en ville, week-ends au château…) qui sont autant d’opportunités pour étudier les groupes humains, dans l’authenticité de leur “entre soi”.

On ne peut pas espérer vaincre un ennemi si l’on méconnaît ses modes de penser, ses valeurs, ses croyances, ses habitudes, et la sociologie critique a beaucoup à nous apprendre sur la réalité des classes dominantes. Les travaux des Pinçon-Charlot, qui reposent sur le système théorique élaboré par Pierre Bourdieu à partir des concepts “d’habitus” [2], de capital économique, social, culturel et symbolique, permettent de cerner les processus de reproduction des positions dominantes et de dégager les déterminismes sociaux ici à l’œuvre.

Trois points essentiels doivent être soulignés :

• 1 . N’en déplaise aux transhumanistes, le surhomme n’est pas encore advenu, et nos oligarques ne sont en aucune façon dotés de facultés exceptionnelles. Simplement, la plupart d’entre eux ont bénéficié du hasard d’une naissance dans un milieu particulièrement favorable qui leur a donné un accès à une éducation de qualité. Certes, certains individus d’origine relativement modeste (Bill Gates, F. Pinault…) sont parvenus à se hisser vers les sommets du pouvoir et de la richesse matérielle. Mais dans la haute bourgeoisie la reproduction demeure la règle, les nouveaux venus l’exception, et la fameuse “méritocratie”, pierre angulaire de l’idéologie bourgeoise, n’est le plus souvent qu’une mystification. « Aujourd’hui, sept enfants de cadres sur dix exercent un emploi d’encadrement. À l’inverse, sept enfants d’ouvriers sur dix occupent un emploi d’exécution. (…) Le constat est sans appel : les conditions de la naissance continuent à déterminer le destin des individus » écrit le sociologue Camille Peugny [3]. Ici, la sociologie rejoint les conclusions de la biologie : « l’individu n’est pas l’expression d’un programme prédéterminé, inscrit dès le départ dans ses gènes, mais le lieu de la construction, sur la base de variations et de processus de sélection interne qui résultent de ses interactions avec le milieu, d’une singularité mouvante » déclare le biologiste Alain Prochiantz [4].

Ce point est capital. Ceux qui mènent le monde ne sont pas des êtres supérieurs, des “seigneurs” omnipotents à qui nous devons respect, révérence et admiration. Bien au contraire, nous sommes parfaitement fondés à leur demander sans concession des comptes sur leur gestion de l’intérêt général de la planète.

• 2 . Comme je l’ai déjà développé dans mon texte précédent, les Pinçon-Charlot insistent longuement sur la solidarité de classe, omniprésente chez les dominants. Ceci est une cruelle leçon pour le Mouvement Social, déchiré par d’incessantes querelles attisées à plaisir par la grande bourgeoisie. Dans le passé, les peuples étaient jetés les uns contre les autres dans les grandes boucheries qui ont émaillé le XXe siècle : mieux vaut la guerre que la révolution n’est-ce pas ? Aujourd’hui, les méthodes de division sont moins sanguinaires, mais non moins efficaces. Avec l’aide des médias, nos oligarques dressent les travailleurs actifs contre les chômeurs, les employés du privé contre les fonctionnaires, la population française contre les immigrés, les actifs contre les retraités, les usagers des services publics contre les grévistes… Et cela fonctionne plutôt bien. Pendant que la multitude a les yeux fixés sur quelques fraudeurs à la Carte Vitale, jetés en pâture à la vindicte publique, des centaines de milliards d’euros s’envolent joyeusement vers les paradis fiscaux, F. Pinault se constitue une magnifique collection d’art contemporain défiscalisée, Aréva empoisonne, dans l’indifférence générale, toute une région du Niger avec l’exploitation de ses mines d’uranium, nos (faux) amis socialistes se gobergent sous « les ors de la République ». « Business as usual » comme disent les anglo-saxons…

S’il est une leçon à tirer de l’œuvre des Pinçon-Charlot, c’est que les peuples ne pourront se débarrasser de cette classe dominante parasitaire, qui organise la pauvreté dans un monde débordant de richesses, qu’en parvenant à s’entendre sur l’essentiel, c’est-à-dire précisément sur l’éradication des inégalités et des privilèges exorbitants qui résultent de l’organisation capitaliste du monde.

• 3 . Les privilèges sont au cœur des préoccupations des classes dominantes, c’est ce qui donne un sens à leur vie. Jouir de privilèges, c’est un sentiment de toute-puissance ; c’est se sentir détaché des basses contingences auxquelles est soumis le plus grand nombre ; c’est à la fois être de ceux qui fixent les règles du jeu et se savoir au-dessus des lois qui s’appliquent au vulgaire ; c’est le sentiment d’appartenir à une petite coterie de personnages qui peuvent tout, à qui tout est permis. Les privilèges ne peuvent se concevoir sans leur corollaire : la soumission et le dénuement du plus grand nombre, car il n’est pas de jouissance plus exquise que celle de se sentir admiré, craint, envié. C’est ce qui explique que les Pinçon-Charlot déclarent n’avoir jamais remarqué chez leurs interlocuteurs le moindre malaise, la moindre interrogation face aux misères du monde.

Cela signifie qu’il est parfaitement vain de vouloir convaincre, de faire appel à la raison ou à l’éthique. Plus encore que dans l’état de nature, seul compte le rapport de force.

Pourtant, dans certains milieux universitaires et journalistiques “bien informés”, il est de bon ton de considérer que notre situation présente de dégradation sociale généralisée est le produit d’un système qui, ayant acquis une forme d’autonomie, s’imposerait à tous, riches ou pauvres. Ces derniers souffriraient évidemment de la misère avec toutes ses conséquences, mais les privilégiés seraient, de leur côté, prisonniers d’une compétition implacable qui les exposerait en permanence au risque de déchoir de leur position dominante. Mais quelle volonté et quelle force pourrait-on invoquer qui auraient pu générer une telle organisation du monde ? Existerait-il à côté de “la main invisible du marché” une “influence invisible” qui nous condamnerait, à jamais, à une société de violence, de soumission et de révérence ? Bien sûr que non, et le lecteur l’aura déjà pressenti, tout, dans la sociologie critique proclame qu’une caste de prédateurs, la haute bourgeoisie internationale, que certains sociologues nomment « hyperbourgoisie », est ici à l’œuvre. Dans son ouvrage consacré aux paradis fiscaux [5] le sociologue canadien Alain Denault place les paradis fiscaux au cœur des réseaux de pouvoir qui enserrent notre monde : « La souveraineté offshore dote ainsi ceux qui en tirent parti des leviers leur permettant d’agir de façon décisive sur le cours historique des choses sans devoir en passer par les structures des Etats de droit » [6].

Parmi ces leviers citons :

•des États souvent faibles (les îles Caïman, la Barbade…), entièrement au service des puissances financières et des grandes sociétés multinationales,

•un réseau d’institutions et de pratiques financières extrêmement élaborées dont le pivot est le secret bancaire,

•la présence des plus puissantes entreprises transnationales dont la plupart ont des filiales dans les paradis fiscaux,

•des “zones franches” qui permettent d’exploiter au maximum une main d’œuvre bon marché [7],

•des bateaux battant pavillons de complaisance pour minimiser les coûts de transport,

•des capitaux presque illimités, permettant de financer les campagnes électorales, la corruption politique et les lobbies, de s’acheter les services de marchands d’armes et de mercenaires afin de lever de véritables armées privées pour s’approprier par la force les richesses des pays pauvres du sud. Des sociétés comme Total ou Aréva recourent régulièrement à ce type de pratiques [8].

Nous n’avons pas affaire à un complot, dans le sens traditionnel du terme, avec à sa tête un groupe de conjurés qui dirigerait dans l’ombre les affaires du monde, mais bien plutôt à un réseau informel de pouvoir, composé des grandes puissances financières, industrielles, commerciales, et médiatiques qui, au-delà des positions concurrentielles inhérentes au système capitaliste, possèdent des intérêts convergents dans la perpétuation de la présente organisation du monde qui consacre leur domination.

Collection Zones, éd.La Découverte

Ces réseaux se sont lentement mis en place dès la fin de la seconde guerre mondiale à la suite des travaux de théoriciens comme Milton Friedman ou Von Hayek et de “think tanks” comme La Société du Mont Pèlerin en Suisse, ou l’Institute for Economic Affairs (IEA) au Royaume-Uni. R. Reagan et M. Thatcher se sont chargés de la mise en application, imposant le capitalisme néo-libéral en nouveau “sens commun”, les bienfaits de la concurrence, des privatisations, de la compétitivité, de la flexibilité, devenant des articles de foi [9].

Le nouveau livre des Pinçon-Charlot est l’illustration de ce fonctionnement en réseau. Les initiatives sont parfaitement indépendantes les unes des autres, mais toutes ont un double but commun : maximiser des profits aussi immédiats que possible, conforter la domination.

On relèvera quelques exemples particulièrement parlants que l’on ne doit pas hésiter à personnaliser :

• La famille Michelin n’a pas la richesse ostentatoire, son patrimoine en 2011 est pourtant estimé à 553 millions d’euros par le magazine Challenge. Ainsi « la masse des dividendes versés aux actionnaires est passée de 230 à 378 millions d’euros entre 2008 et 2012, soit une augmentation de 39,15%. Durant la même période, le total des frais de personnel est passé de 4.606 à 5.377 millions d’euros, soit une augmentation de 19,25%, inférieure de moitié » [10]. Au nom de la sacro-sainte productivité, on organise ainsi pauvreté, précarité et soumission.

•La famille Peugeot possède un patrimoine évalué en 2013 par Challenge à 1.310 millions d’euros. Pourtant, officiellement, l’entreprise va mal et l’usine d’Aulnay-sous-Bois ferme ses portes. Cela n’a pas empêché la distribution de 250 millions d’euros aux actionnaires en 2012, le rachat par Peugeot de 320 millions d’euros de ses propres actions en 2013 (ce qui a pour résultat de faire monter artificiellement les cours, ce dont se réjouiront certainement les actionnaires) et l’octroi d’un salaire fixe de 1.200.000 euros à son PDG, Philippe Varin, en 2012. Mais le plus instructif n’est pas là, car la fermeture du site d’Aulnay pourrait permettre de réaliser une plus-value foncière considérable dans le cadre de la réalisation du Grand-Paris. Ce site de 168 hectares occupe une position privilégiée au sein d’un nœud de communications : les aéroports de Roissy et du Bourget, des lignes RER et autoroutes qui mettent Aulnay à un quart d’heure de La Défense. Voilà de quoi faire saliver les spéculateurs qui sommeillent chez Peugeot. Pour l’instant, Georges Ségura, maire “socialiste” d’Aulnay, tente de bloquer toute manœuvre spéculative, mais chez Peugeot on n’est pas trop inquiet, il existe bien des manières de convaincre un élu… Et puis, l’entreprise est coutumière des arrangements juteux.

Elle a ainsi créé dans l’île de Malte, paradis fiscal particulièrement accueillant, des sous-filiales d’assurances en passe de devenir plus profitables que son activité industrielle ! Profits faciles, rapides, peu ou pas imposés, tel est le credo de l’entreprise néo-libérale [11].

Cependant, pour prendre soin au mieux de ses intérêts, la haute bourgeoisie a toujours veillé à entretenir une collusion étroite avec les pouvoirs politiques. Dans le gouvernement socialiste de M. Jean-Marc Ayrault les exemples ne manquent pas, mais le plus emblématique est sans nul doute celui du ministre des finances. M. Pierre Moscovici est fort bien introduit « dans les milieux qui comptent » : il est membre du Cercle de l’Union Interalliée, l’un des clubs les plus huppés de la capitale, il fréquente aussi Le Siècle dont les dîners mensuels à l’hôtel Crillon rassemblent, sans distinction de partis, politiciens, industriels et journalistes en vue [12]. Il fut aussi, de 2004 à 2012, l’un des vice-présidents du Cercle de l’industrie, qui comprend nombre de représentants du grand patronat : Christophe de Margerie (Total), Jean Cyril Spinetta (Air France, KLM), Patrick Kron (Alstom)… Le Président de cette docte assemblée n’est autre que Philippe Varin, PDG de PSA Peugeot Citroën, que nous avons déjà évoqué. Notre ministre jugea d’ailleurs plus prudent de quitter ce poste dès son retour aux affaires publiques. Signalons en passant que la prudence de M.Moscovici trouva une autre occasion de se manifester : le 13 avril 2013 une cinquantaine de salariés de l’usine Peugeot d’Aulnay envahissaient, sous les applaudissements des militants, la salle où se déroulait le Conseil national du PS, tandis que notre “socialiste” de ministre, n’écoutant que son courage, s’enfuyait au fond de la salle [13].

À la faveur de ces quelques exemples, on voit donc clairement que le système de domination qui dirige aujourd’hui les affaires du monde n’est pas un réseau anonyme. Il est géré, orienté, par des hommes et des femmes de chair et de sang, qui portent l’entière responsabilité du chaos actuel. Ce point est extrêmement important car on ne peut guère mobiliser contre une domination sans visage, par contre un grand patron, un politicien, peuvent être interpellés, questionnés, destitués…

Il ne faudrait pourtant pas déduire de ce qui précède que les dominants contrôlent parfaitement le cours de l’histoire et la vie économique. L’éclatement de la crise dite des “subprimes” en 2008 n’avait pas été prévu, mais les Pinçon-Charlot notent à ce sujet une grande sérénité. La réaction a en effet été foudroyante, permettant de transformer les dettes privées en dettes publiques, et l’instauration de plans d’austérité, qui se sont vite transformés en machines de guerre visant à démanteler les politiques sociales. La grande bourgeoisie veille 24 heures sur 24, à l’affût de toutes les opportunités, ce qui contraste avec l’inertie du Mouvement Social qui ne saurait mobiliser, par exemple, pendant les périodes de vacances…

Au terme de ces deux textes, j’espère avoir démontré tout l’intérêt que représenterait pour le Mouvement Social une réelle prise en compte de l’enseignement des sciences humaines comme guide et moteur de l’action. Le croisement de la philosophie et de la sociologie critiques avec l’économie et même la biologie permet de rassembler les éléments épars de ce que l’on pourrait nommer “le puzzle de la domination”. Il faut, en effet, comprendre que, par son goût immodéré du pouvoir et des privilèges, la grande bourgeoisie internationale nous entraîne dans une guerre de classes qui débouche sur une spirale régressive (on pourrait même dire involutive) mortelle. La concentration des richesses, qui atteint un niveau jamais égalé dans l’Histoire, a pour corollaire la pauvreté du plus grand nombre et le pillage incontrôlé des ressources naturelles.

Propagande idéologique intense par l’intermédiaire des médias, contournement de la démocratie par les paradis fiscaux et l’infiltration du personnel politique, démantèlement du collectif et des solidarités, nous conduisent tout droit vers un nouvel “âge sombre”. Seule la connaissance précise des mécanismes de la domination, l’appréhension de l’immense injustice qui est faite au plus grand nombre, pourraient, en nous délivrant des processus de soumission volontaire, nous insuffler la volonté farouche d’amorcer une reconquête.


[1La violence des riches Collection zones, éd. La Découverte.

[2« La notion d’habitus désigne l’ensemble de dispositions intériorisées à partir des expériences de la vie sociale et familiale » - in La violence des riches p.186.

[3Le destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale, C. Peugny, éd. du Seuil.

[4Qu’est-ce que le vivant ?, A.Prochiantz éd. du Seuil (2012).

[5Offshore – Paradis fiscaux et souveraineté criminelle éd. La Fabrique (2010). J’ai rendu compte de cet ouvrage dans Paradis très spéciaux, GR 1112.

[6Offshore p.128

[7Voir B. Blavette, Zones franches GR1129, mars 2012.

[8Nous développerons ce point dans un prochain texte.

[9Voir l’excellent ouvrage de l’économiste Keith Dixon Les évangélistes du marché, éd. Raisons d’Agir, (2008)

[10La violence des riches, p.133

[11La violence des riches, p.30 à 39.

[12L’hôtel Crillon étant actuellement fermé pour rénovation on se demande avec angoisse si nos sociétaires ont pu trouver un nouveau toit pour héberger leurs agapes.

[13La violence des riches, p. 92-93.


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