Nos vœux : ne pas se résigner  !

Éditorial
par  M.-L. DUBOIN
Publication : décembre 2017
Mise en ligne : 16 mars 2018

En cette saison des vœux, c’est de tout cœur que nous souhaitons à nos lecteurs que l’année qui vient leur soit la plus douce possible. Mais nous ne saurions trop les encourager à garder les yeux ouverts pour lutter de toute leur force contre l’indifférence, face à la gravité de la situation du monde. Il faut que l’irresponsabilité des gouvernants cesse d’être favorisée par la résignation des gouvernés, que de beaux discours savent si bien séduire. Depuis plus de 82 ans, l’objectif qui a été fixé à La Grande Relève par son fondateur est de contribuer à éviter que les changements se fassent par la violence, que l’évolution nécessaire émerge de la réflexion, en montrant que la catastrophe est évitable à condition de gérer la planète d’une autre façon.

Depuis la révolution libérale du début des années 1980, l’oligarchie financière a mis la main sur le monde et condamné les gouvernements à la servir.

Il s’agit de faire comprendre comment fonctionne cette main mise, et ce n’est pas difficile. On l’a bien vu, par exemple, à l’occasion de ce qu’on a appelé la “crise des surprimes” : les gouvernements ont choisi de sauver les banques responsables en faisant payer les contribuables et en imposant partout l’austérité, ce qui était pourtant stupide. Pourquoi ce choix ? Parce que ce sont les banques qui pilotent l’économie, leur faillite aurait donc entraîné le crash complet de toute l’économie mondiale.

On le voit au moins autant face à l’urgence de limiter le réchauffement climatique  : rien de ce qui n’est pas financièrement “rentable” ne peut être entrepris, quels que soient les risques d’une telle inertie.

L’économie n’est donc pas au service des besoins humains, ce sont les citoyens qui sont mis au service de l’oligarchie qui décide de l’économie parce qu’elle tient la finance. Le résultat est dramatique puisque c’est maintenant la survie de l’humanité qui est menacée.

Pour s’en tirer, il est urgent que les citoyens se libèrent de cette main mise, qu’ils élaborent une vraie démocratie. Mais pour y parvenir, il faudrait qu’ils aient la sagesse de ne pas disperser leurs forces, de ne pas les épui­ser en luttant toujours contre les effets qu’ils subissent et qui se multiplient à l’infini. C’est leur cause qu’il s’agit de bien cerner pour la supprimer. On ne vient pas à bout d’une mala­die en faisant disparaître ses symptômes, mais en se concentrant sur sa cause.

C’est la racine du mal qu’il faut arracher, sinon il repousse, comme le chiendent !

Les mécanismes par lesquels la finance tient le monde ne sont pas très compliqués, mais ils sont soigneusement maintenus ignorés de tous ceux qui n’en profitent pas. Il suffit d’interroger autour de soi  : pratiquement tout le monde croit que c‘est la Banque Centrale qui crée toute la monnaie. Or c’est faux. La Banque Centrale ne décide que de la fabrication de la monnaie fiduciaire, soit moins de 10% de la monnaie sans laquelle personne ne peut vivre. L’essentiel, la monnaie scripturale, cette monnaie-dette irremboursable tant elle est gigantesque, qui asservit les peuples et leurs gouvernements, ce sont les banques et autres organismes de crédit, tous privés aujourd’hui, qui ont le pouvoir de la créer, et dans leur propre intérêt. C’est un privi­lège tellement incroyable que plus d’un économiste préfère mentir en le niant plutôt que devoir reconnaître qu’il est admis dans les théories qu’il professe.

Je garde espoir en voyant se multiplier, partout dans le monde, des familles, des associations, des groupes (SELS et monnaies parallèles, AMAP, etc.) qui cherchent quel autre monde est possible en entreprenant de vivre autrement. Leur souci premier est bien de vivre “proprement”, à l’abri de la perversion du monde qui les entoure. C’est pour moi la preuve que l’humanité ne va pas se laisser condamner. Or pas un seul de ces groupes n’imagi­ne que sa monnaie puisse être créée par un ou deux individus pour soutirer des intérêts. Tous ne voient dans la monnaie qu’un moyen de paiement, pas un outil pour spéculer, accaparer, s’enrichir au détriment des autres. Donc la spéculation financière est moins naturelle aux êtres humains que la coopération et on peut espérer une prise de conscience, par ces groupes, du dévoiement auquel la monnaie capitaliste a entraîné le monde, et que cette prise de conscience s’étendra du local au global.

À nous d’aider cette prise de conscience par l’actuelle (mais grossissante) minorité “hors norme”. Par tous nos moyens et à tous propos, par nos réflexions, par des discussions avec nos proches, en intervenant dans des débats, en creusant nos méninges…

Voilà pourquoi je souhaite que La Grande Relève ait beaucoup de nouveaux lecteurs pendant l’année qui va commencer.


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