Où vont les capitaux ?
par
Publication : octobre 1976
Mise en ligne : 11 mars 2008
Dans son numéro du 13 septembre 1976, la revue
américaine BUSINESS WEEK attire notre attention sur un phénomène
paradoxal : les capitaux sont abondants, mais les investisseurs se dérobent
comme le montre l’état pitoyable des Bourses mondiales. Dans
les grands pays industrialisés les investissements sont nettement
inférieurs au niveau de 1973, ce qui pourrait bien compromettre
la reprise économique.
En conséquence, les entreprises ouvrent moins d’installations
nouvelles, achètent moins de matériel et freinent la recherche
de nouveaux produits. Bien sûr, certaines retirent des profits
de la reprise qui se manifeste et que les gouvernements ont souvent
déclenchée artificiellement en aidant les consommateurs.
Ces profits, les entreprises s’en servent pour équilibrer leurs
bilans et accroître leurs réserves (dans la crainte d’une
nouvelle crise), mais pas à investir. De plus, seules les firmes
qui inspirent confiance, celles qui ont « les reins solides »,
parviennent à attirer des capitaux. A ce jeu, les petites entreprises
pourraient fort bien disparaitre (c est le Sous-Secrétaire américain
au Trésor qui le dit !). Dernier point : le prix des biens d’équipement
croit plus rapidement que le prix de vente des produits qu’ils servent
à fabriquer. Les compagnies réagissent en relevant le
seuil de rentabilité des nouveaux projets (jusqu’à 30%).
Tous ces phénomènes inflationnistes poussent les entreprises
à adopter une croissante lente si bien que les usines ne tournent,
en moyenne, qu’à 75% de leur capacité.
On voit mal, dans ces conditions, comment la production pourrait se
développer rapidement pour permettre une baisse des prix et la
création de nouveaux emplois.