Poésie et rentabilité
par
Publication : octobre 1981
Mise en ligne : 26 mars 2008
On peut lire dans « Le Miroir du Centre » (1) un article intitulé « Paroles à crier pour que la Terre puisse encore tourner » dont nous extrayons les lignes suivantes :
...« Paris se croit encore le nombril de l’art parce qu’il y
a eu la place du Tertre, livrée aujourd’hui aux pasticheurs et
Saint-Germain- des Prés où trônent à présent
les riches devantures du consommer à-tout-rompre. Quant à
ceux qui font du livre, ils attendent que les poètes soient morts
depuis 50 ans au moins pour publier à bon compte leurs ouvres
complètes.
» Poètes, nous sommes la résistance à un
ordre imbécile (2) où on nous prône l’intérêt
de la bombe à neutrons qui détruit les hommes sans détruire
les biens matériels.
» Notre honneur de poètes est de crier ce que notre conscience
et notre intelligence savent, quand bien même un ordre établi
s’arrange pour étouffer nos voix. Aujourd’hui, avec peu de moyens,
nous pouvons reproduire nos textes et nous sèmerons des graines
d’idées neuves parce que nous nous orga nisons et parce que nous
avons la foi et non le souci de nos intérêts. La rentabilité
telle que la conçoit le marchand n’est pas de notre
ressort. »
Michelle MEYER
Nous sommes de moins en moins seuls à dénoncer les effets néfastes de la recherche de la rentabilité. Il est indéniable qu’une prise de conscience se manifeste dans les milieux les plus divers. Ils ne reste plus à tous ceux qui refusent l’ordre établi qu’à étudier sérieusement les thèses que nous défendons et, les ayant comprises, à les diffuser autour d’eux afin qu’un courant d’opinion grandissant puisse exiger de nos élus l’instauration rapide de l’économie distributive qui, seule, supprime la rentabilité et transforme l’économie de marché en économie des besoins.
(1) Numéro 152, juillet-sept 1981.
(2) Souligné dans le texte.