Priorités

ETRANGER
par  H. MULLER, P. SIMON
Publication : mai 1980
Mise en ligne : 30 septembre 2008

ALORS que les économies occidentales s’installent dans une récession qui pourrait bien durer au moins jusqu’à la fin de 1980, que les experts surveillent chaque jour l’évolution de la production industrielle, il est un secteur qui marche bien. Toujours le même, d’ailleurs, celui des armements. Rien d’étonnant, bien sûr, à un moment où les foyers de tension sont nombreux dans le monde et où la poudre parle plus volontiers que le coeur.

A tout seigneur tout honneur. Les Etats-Unis se lancent dans un vaste programme de relance de leur industrie de guerre. Lorsque M. Carter prit le pouvoir il y a quatre ans, il s’était engagé à réduire le budget de la défense. Les temps ont changé. D’ici 1985, les Etats-Unis dépenseront 5 % de plus chaque année en armements. Bonne nouvelle pour les fabricants d’avions de mort comme McDonnell Douglas, si éprouvé par les accident trop nombreux survenus à son DC-10. Il va désormais gagner plus sur ses ventes d’avions militaires que sur ses ventes d’avions civils.

En 1977, M. Carter, alors plus préoccupé par les droits de l’homme que par sa réélection, avait considérablement réduit les ventes d’armes à l’étranger. Si l’on peut dire, il a changé son fusil d’épaule. Les entreprises intéressées ont été invitées à mettre à l’étude un projet d’appareil de chasse relativement bon marché (on imagine ce que cela peut être) qui serait vendu aux pays du Tiers Monde prêts à en faire l’achat. Un marché de cinq à six mille appareils. Une paille !

Que voulez-vous, il faut bien essayer de compenser le manque à gagner qu’à représenté la perte d’un client tel que l’Iran. Heureusement, des pays d’Afrique du Nord et d’Asie du Sud-Est s’intéressent désormais aussi à la production américaine.

Tranquillement, le Japon réarme et va s’offrir des avions, des hélicoptères, des véhicules blindés et des navires. Quelle aubaine pour ses propres fabricants. Pendant ce temps, des appels désespérés montent du Cambodge où la famine menace. Il ne reste que quelques semaines pour sauver ces malheureux. Et l’aide se fait attendre. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas d’argent pour payer les quelques milliers de tonnes de semences nécessaires. Vous tirerez sans peine la conclusion.

Pierre SIMON


AU CAIRE

La situation alimentaire n’est pas si brillante. Cependant l’Egypte va recevoir une aide américaine d’un milliard de dollars... sous forme d’avions militaires et de chars. De quoi garnir le casse-croûte des fellahs égyptiens.

L’OPIUM EN AFGHANISTAN

Avec une production annuelle de 800 tonnes d’opium, l’Afghanistan et le Pakistan sont des centres d’intérêt pour les réseaux américains et européens de la drogue. Cette information, rapportée dernièrement par un quotidien parisien, semblerait éclairer sous un autre jour l’un des aspects de l’affaire afghane. Il va sans dire, en effet, que la présence des Soviétiques dans cette région n’arrange guère les trafiquants. Une fois « lavé », l’argent de la drogue perd son odeur  ; il se recycle en tout bien tout honneur, en participations industrielles et commerciales. Par le canal des agences de publicité, une partie de ces fonds vient ainsi alimenter la presse et autres médias.

AU MEXIQUE

Deux cents milliards (le barils de réserve de pétrole reconnues. Ce n’est certes pas le moment d’en parler. Voilà qui viendrait mettre à bas le laborieux échafaudage des hypothèses propagées par le club de Rome concernant la pénurie de pétrole hypothèses sur lesquelles les nucléocrates s’étaient jetés goulument, il y a quelques années, pour justifier la programmation des centrales nucléaires.

LE PORTUGAL FAIT « LE BON CHOIX »

La révolution portugaise n’aura été qu’un feu de paille. Il ne pouvait être question pour les Etats-Unis de courir le risque de perdre leurs bases aux Açores. Sans doute la C.I.A. a-t-elle pu discrètement intervenir. Tout est rentré dans l’ordre : politique pro- européenne, proatlantique. «  Les entreprises nationalisées devront s’adapter à l’économie de marché et de profit. Le secteur privé retrouve sa lâche essentielle : redresser l’économie ». Ainsi les trublions qui avaient renversé l’ancien régime en sont-ils pour leurs frais.

Henri MULLER


AUX ETATS-UNIS

Des chercheurs de l’Institut Stanford auraient trouvé le moyen de fabriquer à un prix réduit les cellules au silicium, qui sort un élément-clé dans la fabrication des cellules solaires.
Le silicium, que l’on trouve dans le sable, est très répandu dans la nature. Cependant son traitement à l’usage des cellules solaires s’avère fort coûteux environ 60 dollars pour un kilo. Grâce au nouveau procédé, les chercheurs américains estiment qu’il serait possible de le produire pour 5 dollars.

(Informations UNESCO)


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