Sauvons les forêts, Sauvons la planète...
Publication : février 1989
Mise en ligne : 19 mai 2009
Nous avons reçu d’Ecoropa-France le texte d’une pétition à retourner à The Ecologist, Worthyvale Manor, Camelford, Cornwall, Royaume Uni de la part de La Grande Relève :
LE PLUS GRAND RESERVOIR BIOLOGIQUE
Les forêts tropicales humides nous relient directe ment à
l’histoire de la terre. En 60 millions d’années d’évolution,
elles ont élaboré des éco-systèmes d’une
richesse qui défie l’imagination. Leur manteau protecteur abrite
plus de 70% de la totalité des espèces vivantes, 80% des
espèces d’insectes du monde, les 2/3 de toutes les plantes connues...
Une seule rivière du bassin amazonien renferme jusqu’à
2.000 sortes de poissons.
Un hectare de la forêt offre 400 espèces d’arbres alors
qu’il n’y en a que de 10 à 15 dans les forêts tempérées.
Ces forêts ne renferment pas que des bois rares, animaux et fruits
exotiques dont nous risquons à jamais de perdre la souche : huiles
essentielles dont certaines sont indispensables à la médecine
moderne (contre le leucémie par exemple)... 140 millions d’hommes,
aborigènes et sylvio-agriculteurs y vivent depuis des siècles.
Leur survie est en cause. Les compagnies qui massacrent les forêts
les pourchassent. Certaines tribus ont été partiellement,
d’autres totalement exterminées.
UNE DESTRUCTION EFFRENEE
Ce formidable réservoir biologique est aujourd’hui menacé.
Selon les estimations, très conservatrices de la F.A.O., 100.000
km2 de forêts tropicales sont détruites chaque année,
l’équivalent de 1/5 de la France ! Chaque jour, au moins une espèce
est condamnée à l’extinction. Si ce rythme de destruction
se poursuit, ce sera bientôt une par heure. Dans cinquante ans
il en restera plus rien des forêts tropicales.
Il n’y a pas que des raisons morales pour s’opposer à cet holocauste
biologique. Bien qu’elles ne représentent que 7% des terres émergées
du globe, les forêts tropicales produisent 25% de l’oxygène :
elles sont le poumon de la planète. Ce n’est pas tout. Elles
sont aussi le grand régulateur du climat mondial : rafraîchissement
des tropiques, réchauffement de zones tempérées,
rythme et réparti tion des pluies qu’elles reçoivent,
souvent torrentielles, (2 à 4 m par an), sont emmagasinées
à 95% dans ce tapis complexe de racines et de feuillages. Tout
au long de l’année, par évapotranspiration, elles restituent
cette humidité à l’atmosphère, réapprovisionnant
les nappes phréatiques, alimentent les rivières pendant
la saison sèche. Mais ce système subtil est aussi très
fragile. Quand les bulldozers et tronçonneuses détruisent
la végétation protectrice, il ne reste en réalité
que des terres peu fertiles, en proie à l’érosion. Les
pluies ravinent alors les sols, emportant l’humus qui va embourber les
rivières. Le soleil des tropiques les dessèche et craquelle :
en quelques années elles se transforment en latérite.
Le fameux cycle inondation-sécheresse s’installe, avec son cortège
de sinistres et de famines, et des conséquences qui ne sont pas
seulement régionales.
VERS UN FLIP CLIMATIQUE MONDIAL ?
Aussi dramatique que soit pour l’Amérique Latine, l’Afrique et
l’Asie du Sud Est, la perte des forêts (causée principalement
par les banques multinationales et les agences internationales), c’est
l’hémisphère nord qui subira le plus les conséquences
climatiques. Rien ne pourra remplacer tous ces services rendus par la
forêt. Les plus éminents climatologues prédisent
« un clip climatique » mondial d’ici 20 à 30 ans. La
forêt brûlée (pour semer des prairies pour élevage
de boeufs à hamburgers !) la végétation coupée
(qu’on laisse pourrir sur place après avoir enlevé les
seuls bois précieux), dégagent d’énormes quantités
de dioxyde de carbone. Le niveau croissant de dioxyde de carbone dans
l’atmosphère piège la chaleur du soleil, ce qui entraîne
une élévation de la température globale à
la surface de la terre : c’est le fameux effet de serre. Selon de nombreux
spécialistes, les effets combinés de la déforestation
actuelle et de l’utilisation des combustibles fossiles, provoqueront
un réchauffement de 2 à 5 degrés : une énormité
à l’échelle géologique ! Les ceintures fertiles
des U.S.A. et de l’Union Soviétique deviendront plus sèches
et moins productives. Des régions méridionales deviendront
plus arides. Les tempêtes seront plus violentes. Si, ce n’est
pas du tout improbable, il atteint 5 degrés, ce sera la fonte
partielle des glaces de l’Antarctique ouest, et l’immersion de nombreuses
zones côtières (Bangkok, Venise, Londres seraient directement
menacées).
Les activités de l’homme déstabilisent le climat mondial. La déforestation est une des grandes de ce déséquilibre planétaire.