Sauvons les peuples et la planète, pas le profit !


par  F. CHATEL
Publication : novembre 2015
Mise en ligne : 11 février 2016

À l’impératif du profit, qui empêche nos “décideurs” de la COP21… de décider les mesures à prendre, François Chatel oppose les fondements humains de l’économie raisonnable que nous proposons, dans laquelle l’égalité des droits économiques permettrait que les décisions résultent de débats démocratiques.

Le capitalisme nous a menés dans une impasse complète. Non seulement parce que les nouvelles technologies sont tellement puissantes que leur utilisation à seule fin de “rapporter” ouvre la voie à d’énormes dangers. Mais aussi sur le plan humain, parce que le type de “société” agressif et le matraquage antisocial qu’il impose génèrent des conflits permanents ouvrant la voie aux totalitarismes et aux guerres qui obscurcissent déjà notre proche horizon. Voulons-nous demeurer sur cette rampe fatale qui ne peut nous entraîner que vers un monde de conflits, de luttes de pouvoirs, de compétition  ? Est-ce l’avenir voulu pour nos enfants  ? Puisque désormais le problème se situe à l’échelle mondiale, l’humanité est-elle capable de réagir  ? Le peuple (c’est-à-dire aujourd’hui 99% de la population mondiale opprimée à différents niveaux) possède-t-il les moyens pour définitivement reprendre les rênes et bénéficier enfin d’une situation pourtant favorable quoi qu’on lui fasse croire  ?

Si une révolution partielle dans un coin du globe n’est pas envisageable tant que l’économie capitaliste demeure mondialement souveraine, lorsque celle-ci s’effondrera, et c’est inéluctable, le système qui le remplacera profitera de cette mondialisation, alors quel projet suffisamment attractif existe-t-il pour mobiliser le peuple dans sa globalité et l’amener à construire cette civilisation nouvelle, organisée pour l’humain et le respect de la planète, et non en faveur du pouvoir et de la finance ? L’économie distributive en possède assurément les atouts et le silence médiatique auquel elle est soumise démontre toute la force révolutionnaire contenue dans ses thèses.

 Démystifier le tabou

L’abolition du salariat est l’un des fondements de cette économie que nous voulons. D’abord parce que la réduction croissante de la masse salariale en raison de l’augmentation de la productivité générée par le progrès technique, rend caduque l’idéologie travail-salaire, une des bases de l’économie capitaliste. Concrètement, il n’y a plus assez de chaînes et de boulets pour contraindre chacun à vendre sa force de travail utilisée par le capitaliste pour dégager un profit. Il ne restera bientôt plus que des salaires de misère encore inférieurs aux coûts des robots, comme l’expose Bernard Blavette dans la GR1168 [1]. Le spectre et le calvaire du chômage, tout comme l’injure faite à l’éthique [2], exigent une alternative.

 Un patrimmoine à faire fructifier et à partager

L’économie distributive propose comme alternative au salaire, le revenu universel garanti. Nous sommes tous héritiers des richesses et des savoirs accumulés par nos ancêtres. La gestion de ce patrimoine demande du soin, et même si parfois de nouvelles orientations sont de mise, il faut poursuivre sa fructification, en améliorer la qualité pour en faire bénéficier contemporains et générations futures. Le revenu garanti correspond au pouvoir d’achat relatif à l’offre, c’est-à-dire aux biens et aux services que les membres de la communauté participent à rendre disponibles. La demande, que la masse monétaire dépensée pendant une période ultérieure permet d’évaluer, peut-être modifiée démocratiquement en fonction de souhaits émis.

Certains mouvements partisans de la décroissance des pays riches s’inquiètent à juste titre des conséquences liées à la distribution d’un revenu garanti. Ils craignent l’effet “croissanciste” de cette mesure et la poursuite du saccage de la planète. Mais l’abondance n’est pas la consommation à outrance : elle correspond simplement à la situation dans laquelle la sécurité de chacun est assurée et elle permet le basculement d’une économie d’échanges vers une économie du partage et du don. Débarrassées du capitalisme et de son organisation productiviste, consumériste, les décisions politiques et économiques ne seront plus accaparées par le maintien de privilèges et de ce qui les assurent : rentabilité des investissements, profits sur les échanges, marchandisation effrénée, etc… Garantir une véritable démocratie dans laquelle les pouvoirs, y compris d’ordre économique, sont détenus par le peuple, n’implique pas seulement l’égalité politique des citoyens, mais aussi leur égalité économique, donc un revenu garanti égal pour tous. Ce qui réalise le souhait d’Henri Laborit : abolir les hiérarchies de valeurs, cette échelle de classes sociales si contraire à la solidarité. L’égalité économique permet de favoriser et de concrétiser un progrès sociétal, celui de la volonté de donner la suprématie au domaine de l’être sur le monde matériel, celui de l’avoir. Les priorités d’un peuple ne sont pas le pouvoir, ni les conquêtes, ni les idées de grandeur, à moins d’être conditionné par des manipulateurs mégalomanes.

 La participation

Comment, hors du chantage abominable « pas de salaire sans travail » ou du sophisme manipulateur « tout travail mérite salaire », faire correspondre l’offre à la demande ? Comme le pressentait en 1932 Jacques Duboin en titrant son livre La grande relève de l’homme par la machine, la robotique et l’informatique peuvent aujourd’hui s’avérer bénéfiques, à condition qu’elles soient sous le contrôle de la raison. Et si une grande part de la production est ainsi réalisée, il reste d’autres activités, importantes, à assurer et c’est là qu’intervient la mise en valeur du caractère social de tout individu vivant au sein d’une société démocratique et juste.

C’est par le don d’une partie de son temps de vie que chacun va apporter sa contribution, soit pour répondre à la demande, soit pour favoriser le progrès de l’offre. Durkheim, dans son ouvrage Les Règles de la méthode sociologique, en utilisant une approche holiste, explique l’influence déterminante des conditions sociales favorisant l’engagement individuel. Et pour Fichte [3], l’individu, par sa participation à l’œuvre sociale, se protège lui-même. Pour ces deux auteurs, l’individu intériorise, par l’éducation qu’il reçoit, toute une culture qui explique ses actes et ses pensées. Cependant, afin d’échapper au danger d’un dirigisme collectiviste qui tenterait de solutionner de façon radicale ce problème d’engagement individuel, il est nécessaire de laisser, pour une grande part, la société se construire par les libres initiatives de chacun. La société peut-elle alors se laisser guider par la recherche du bonheur de chaque citoyen, par l’expression des capabilités individuelles, comme le formule A.Sen [4], au lieu d’adopter un objectif déterminé par un ou des “meneurs” ? « En fait, l’individu ne pense qu’avec ce qu’il a mémorisé, donc en fonction de la culture divulguée par son milieu éducatif et par ses rencontres. Si bien qu’en absence d’objectif sociétal déterminé, la quête du bonheur individuel ne risque pas de s’écarter outre mesure de “l’air du temps”, d’entraîner la société dans une direction absurde, loin de là. L’avantage consécutif en est un mouvement sociétal bien plus proche de la satisfaction générale que ce que peut offrir un objectif déterminé soit par un souverain, une classe sociale privilégiée, soit même par un vote démocratique puisque la minorité en ressort généralement frustrée [5] ». La société fournit les éléments du choix de chacun et donc l’oriente, et le tout en est une résultante complexe, et non la simple addition des parties. C’est par le phénomène de réciprocité que vont se construire, se maintenir et évoluer une société et chacun de ses membres. Edgar Morin, partisan d’un tel échange, dévoile les excès des thèses individualiste et collectiviste : pour lui, le dogme réductionniste (individualiste) est une « intelligence parcellaire, compartimentée, mécaniste, disjonctive, qui brise le complexe du monde en fragments disjoints, fractionne les problèmes, sépare ce qui est relié, unidimensionnalise le multidimensionnel… On peut dire qu’il s’agit là d’une intelligence qui finit le plus souvent par être aveugle. Incapable d’envisager le contexte et le complexe planétaire, l’intelligence réductionniste aveugle rend inconscient et irresponsable. Le holisme tend à diluer chaque élément dans une globalité molle, empêchant de penser précisément le distinct, qui efface la pluralité et recouvre les différences d’une vision unitaire et uniforme, ce qui peut rendre l’action imprécise et conduire à l’impuissance [6] ».

Plusieurs facteurs déterminants vont ainsi provoquer l’engagement individuel et la coopération. « La réponse à la question “l’humain est-il naturellement individualiste ou bien altruiste ?” dépend donc des conditions politiques et économiques dans lesquelles sa faculté d’adaptation est appelée à s’exercer. L’homme est façonné par son milieu. La coopération, la solidarité, la convivialité dépendent de la culture, des conditions politiques et économiques sont nécessaires pour que l’individu se sente suffisamment en confiance, suffisamment autonome et reconnu par le groupe dans lequel il vit ». « Avec l’abolition du salariat, l’activité n’est plus motivée par le besoin d’assurer sa sécurité matérielle, mais elle l’est par le besoin, pour chacun, d’y trouver son développement personnel, un enrichissement intellectuel, une gratification, etc… Or toutes ces motivations sont indispensables à son équilibre psychique, et c’est par cette recherche d’épanouissement personnel dans une activité choisie que l’abondance se trouve garantie [7] ».

Robert Axelrod s’est employé à démontrer scientifiquement que la coopération en terme de productivité et de rentabilité est toujours supérieure au comportement individualiste. C’est ainsi qu’il écrit : « La coopération basée sur la réciprocité [tit for tat] peut démarrer dans un monde majoritairement non coopératif, elle peut se développer dans un environnement complexe et elle peut se défendre elle-même une fois qu’elle s’est répandue8 ». Même en supposant que l’individu soit mu par son intérêt personnel, il n’empêche que s’il cherche à optimiser son projet, la coopération s’avère la stratégie la plus favorable. « Ainsi, la société humaine devrait, par les seules forces de la rationalité individuelle de ses membres, tendre vers la coopération ! On pourra finalement faire remarquer que les recherches récentes en neuro­sciences tendent à confirmer l’idée que l’homme a été programmé génétiquement, au cours de l’évolution de l’espèce, pour coopérer avec ses congénères [8] ».

Michel Cornu a dressé les conditions pour que la coopération naisse et se maintienne et il donne un conseil important : « il vaut mieux autant que possible que chacun puisse choisir son rôle, cherchant alors à s’investir dans les fonctions non ou mal remplies pour “trouver sa place”, plutôt que d’affecter des rôles à l’avance … La transformation d’un membre passif en contributeur actif dépend donc à la fois des différentes incitations, de la motivation par la reconnaissance, le plaisir et l’acquisition de savoir-faire [9] ».

De quoi effacer le doute quant à l’engagement volontaire en cas d’abolition du salariat. Les conditions de vie sociale en vigueur aujourd’hui ne permettent pas d’envisager une coopération spontanée de tous pour satisfaire le bien-être global, alors qu’au contraire, les fondements de l’économie distributive permettent d’établir le terrain favorable à un tel engagement.

 Réciprocité entre individu et société

La société ne peut pas écarter le besoin d’autonomie de l’individu, et celui-ci ne peut pas échapper à sa nature d’être social. Il ne faut pas confondre la liberté individuelle, qui mène à l’égocentrisme des actes et des pensées, avec l’autonomie qui est la « capacité de l’individu à effectuer ses propres choix », en restant conscient que son immersion dans le groupe social est indispensable, l’être humain ayant, en effet, toujours besoin d’autrui pour s’exprimer, se réaliser, se comparer, se comprendre, s’identifier...

En économie distributive, l’investissement social d’un citoyen responsable lui permet d’acquérir, par le phénomène de réciprocité, cette reconnaissance souhaitée qui est nécessaire à la construction de son être. Celle-ci peut prendre la forme de l’acquisition de la culture, de la compétence, de la formation de soi par l’action sociale et la coopération, de l’attribution de promotions, de propositions valorisantes, au sein de la hiérarchie de fonctions circonscrite au domaine de ses activités professionnelles. L’estime et la renommée acquises par chacun peuvent lui faire envisager une candidature au sein des comités de gestion de l’exécutif au niveau communal, régional ou national, dont les membres sont élus et révocables par le peuple.

Ce n’est plus l’appât du gain ou des profits en vue d’un pouvoir, d’un statut social, de “l’avoir” qui va motiver l’individu dans son choix d’activité professionnelle, mais l’objectif de construire son être par la réalisation du service qu’il offre à la société.

 Que deviendra l’argent  ?

Le distributisme demande le remplacement de la monnaie actuelle par un pouvoir d’achat évanescent, s’annulant quand il est utilisé pour un achat. C’est ce qui supprime thésaurisation et prêt à intérêt.

L’émission de cette monnaie, ou “pseudo-monnaie”, par une institution publique redevient légitimement la propriété du peuple souverain, et sa masse est déterminée par les décisions démocratiques. Les investissements lourds, habitats, voitures, etc…, peuvent être réalisés par un système de location, chacun restant ainsi libre de ses choix. Quant au financement de la production, il est assuré par les sommes allouées aux entrepreneurs, qui peuvent être des individus ou des coopératives dont les projets, après enquêtes et délibérations, ont été acceptés et ont abouti à un contrat civique. Et ces entrepreneurs n’ont pas à rembourser ces sommes, « ni à payer des intérêts, ni de la publicité, ni des charges, ni des impôts, ni des taxes et (ils ne sont) pas propriétaires des produits. (Ils se sont) engagés par contrat à livrer (leurs produits) aux détaillants pour être mis en vente aux prix également convenus dans (leurs) projets. (Ils) rendent un service public en produisant ce qu’(ils se sont) engagés à produire [10] ».

Prenons l’exemple des agriculteurs. Suivant le choix de production, des terres leur sont allouées et elles demeurent sous leur responsabilité pendant la durée de leur contrat civique. La propriété privée telle qu’elle est définie aujourd’hui n’a donc plus cours. Chacun est maître chez lui, mais il n’est pas propriétaire. Il n’y a pas de capital privé, mais il y a, d’une part, bien évidemment, jouissance privée en ce qui concerne les biens d’usage personnel, et d’autre part, responsabilité citoyenne quant aux moyens attribués en vue de réaliser ses projets en exerçant ses capacités.

En conséquence, comme l’explique M-L Duboin, « quand le profit cesse d’être le seul but, on peut réfléchir ensemble aux conditions dans lesquelles la production s’effectue. Il n’y a plus de secret professionnel et les choix peuvent s’appuyer sur des enquêtes, sur l’étude de résultats antérieurs et d’expériences voisines, sur l’avis de professionnels, tels que ceux de la santé et de l’environnement. La consultation publique peut mener à débattre des modes et des rythmes de production, de leurs impacts, du choix des sites, des énergies, des matières premières, de la nature des déchets et de la façon dont ils seront éliminés, etc…Et se soucier de ce que devient l’entreprise si elle échoue, ceci afin d’éviter ces friches industrielles déplorables qu’on voit trop souvent aujourd’hui et dont personne n’en assume la responsabilité [10] ».

 La distribution des prix

Dans une économie distributive, l’activité professionnelle et sociale n’est pas considérée comme une marchandise : étant un don, elle ne peut pas figurer dans un prix.

Par contre, les matières premières et les ressources d’énergie qui ne sont pas renouvelables, de même que l’entropie et la pollution qui résultent de toute action humaine doivent être prises en compte. Un prix leur est attribué par contrat, suivant des critères tels que rareté du produit, importance des besoins, impacts environnementaux, risques encourus par leur fabrication et leur utilisation, etc… Les capacités de l’informatique permettent déjà une telle gestion de prix “politiquement établis”.

 Et qui porte le pantalon ?

Si les mots État et gouvernement sont encore employés en E.D., leurs contenus n’ont plus du tout la même signification. Les classes sociales disparaissant avec l’égalité économique, le peuple est souverain, même en économie, il peut donc proposer et voter les lois. Il élit et peut révoquer les membres de l’exécutif réunis en comités de gestion. Et ceux-ci, selon les principes de subsidiarité et de suppléance, ont pour fonction d’appliquer les résolutions relatives aux communes, aux régions, aux nations. La création monétaire, sa gestion et son contrôle, sont confiés à ces institutions publiques qui, contrairement à l’actuel système bancaire, n’agissent pas dans le secret, mais obéissent aux décisions élaborées par voie démocratique en tenant compte d’autres critères que la rentabilité, par exemple la situation mondiale de l’humanité et de l’environnement (progrès des connaissances scientifiques, émission des gaz à effet de serre, catastrophes naturelles, épuisement de certaines ressources, etc…)

 Révolution et responsabilité

C’est le moyen de franchir un nouveau palier dans l’évolution de l’humanité qu’offrent ces bases d’une économie distributive : construire le monde de l’être, de la société humaine et de sa coopération avec la nature, en considérant que le matériel, l’objet, la science, la technologie sont des moyens précieux dont il faut maîtriser les services qu’ils offrent.

Ces propositions d’une véritable économie de partage sont révolutionnaires parce qu’elles ont la souplesse nécessaire pour “voir venir”, pour préparer collectivement l’avenir. Est-ce que ce n’est pas plus sérieux que d’attendre que la situation mondiale soit catastrophique pour devoir s’en remettre à des réunions spectaculaires de gouvernements qui se prétendent “responsables” … alors qu’en réalité, ils sont soumis à de telles pressions de la finance qu’ils sont dans l’incapacité de prendre et faire appliquer les bonnes décisions, comme le sera, après ses précédentes, la COP21  ?


[1Bernard Blavette, Le monde selon Amazon.com, GR 1168

[2François Chatel, Le salariat : des chaînes à abattre, GR 1162.

[3Guillaume Vergne, Série J. G. Fichte - 2-La nation comme but de l’éducation, Revue Skhole.fr

[4Amartya Sen, Un nouveau modèle économique. Développement, justice, liberté, éd. Odile Jacob, 2000.

[5François Chatel, Le mérite se mérite-il ?, GR1168.

[6Edgar Morin, Le besoin d’une pensée complexe, La passions des idées, Magazine littéraire, hors-série, décembre 1996.

[7François Chatel, De la coopération, GR1141.

[8Robert Axelrod, Evolution of Cooperation, éd. Basic Books, 1984

[9Michel Cornu, La coopération, Nouvelles approches, Version 1.2 24 /12/2004.

[10Marie-Louise Duboin, Mais où va l’argent ?, chapitre 8, changer de cap, éd du Sextant, 2007.


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