Un idéal, un programme, une équipe


par  G.-H. BRISSÉ
Mise en ligne : 17 février 2006

Les médias vont certainement tenter d’épuiser nos facultés de réflexion en nous rapportant, chaque jour, tout au long de cette année qui ne fait que précèder celle de l’élection à la Présidence de la République, les propos de tel ou telle potentiel(le), ou futur(e), ou virtue(le) candidat(e). Pareille bataille d’ambitions personnelles ne nous intéresse pas. Mais sans “rouler pour un(e) candidat(e)”, G-H Brissé ne refuse pas de penser à ce que pourrait être un programme :

Le seul critère de gestion aujourd’hui est la recherche du plus grand profit financier en faveur d’une minorité d’actionnaires. Pour aboutir à quoi, sinon à un environnement de plus en plus dégradé et insalubre, à des injustices et inégalités sociales croissantes ?

Cela vaut pour les hôpitaux où l’on doit faire face à des pénuries de matériel et de personnel, et où l’on fait appel à des médecins et infirmier(es) étrangers sous-rémunérés.

Cela vaut pour nos écoles et lycées, et aussi pour nos universités dont l’accès se paie en droits d’inscription de plus en plus élevés, ce qui y introduit de fait une sélection par l’argent, donc une inégalité.

Ce qui m’étonnera toujours, c’est que des politiques qui se prétendent “de gauche” participent allègrement à l’énoncé de concepts aussi grossiers.

Dès 1963, j’ai énoncé ce slogan : un idéal, un programme, une équipe.

L’idéal, c’est tout ce qui concourt à promouvoir la personne, les personnes, sans aucune discrimination, à faciliter leur intégration au sein de communautés ouvertes, de travail, de loisirs, de culture, etc.

Quand j’observe, par exemple, que l’on contraint des personnes de nationalité étrangère, jeunes ou non, à faire des queues de plusieurs heures, voire dans le froid ou dans la neige, devant certaines préfectures de la région parisienne, parce qu’elles doivent procéder au simple renouvellement de leur titre de séjour, je vois la manifestation d’un mépris intolérable à l’égard de gens dont on a accepté la présence sur notre territoire.

Et on s’étonne, après, que ces personnes attrapent le virus de la haine, qu’elles se révoltent contre la condition qui leur est faite ?

Nous n’apporterons sûrement pas nos suffrages à ceux qui traitent ainsi les citoyens par le mépris, sous le prétexte de leur garantir une sécurité bien illusoire.

Il est temps que soit énoncé et appliqué un statut de la personne, dans l’exercice de ses droits et de ses devoirs. En particulier par l’accès de tous, de la naissance à la mort, aux biens et services de grande consommation qui sont disponibles sur le marché. L’attribution d’un revenu social garanti par le truchement d’une monnaie de consommation, hors des circuits de spéculation, doit déboucher pour chacun à un droit à la vie.

Cette mise en œuvre doit s’accompagner de mesure concrètes concernant la réforme de la fiscalité et les modalités de recouvrement.

Il faut qu’au sein des conseils d’administration des entreprises soient représentés, en amont, les producteurs-fournisseurs, et, en aval, les salariés et les consommateurs.

Il importe que chacun puisse évoluer dans un environnement salubre et loger dans des conditions acceptables.

Il devient urgent de réhabiliter la notion de service public, tant en esprit que dans les structures.

Enfin... une grande et active campagne doit être lancée contre la violence, à tous les échelons de la société, de l’école à l’entreprise, du quartier où l’on vit au lieu où on travaille. Cette campagne trouvera son prolongement dans la modification des comportements individuels et de groupe.

De telles réformes ne peuvent être actionnées que par des équipes bien déterminées à les faire aboutir. Une équipe, cela ne se résume pas à ces campagnes à l’américaine, organisées autour d’un individu, quelles que soient ses compétences et son expérience. Etre candidat au scrutin présidentiel, c’est présenter aux suffrages de la population un gouvernement apte à la diriger. Parce qu’aujourd’hui la gestion des affaires publiques relève beaucoup plus d’un travail en équipe que du savoir-faire [*] d’un seul.


[*NDLR : ou seulement du savoir-parler...


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