Les problèmes nés de la monnaie, l’inflation,
la hausse des prix, et ceux qui en découlent, le chômage,
la paralysie des investissements, la course au plein emploi, sont encore
et probablement pour longtemps, au coeur de l’actualité, surtout
depuis le spectaculaire « coup de Barre ». C’est pourquoi
nous avons essayé dans ce numéro d’apporter à nos
lecteurs le fruit de nos réflexions sur ces questions actuelles,
à la lumière de l’enseignement de Jacques Duboin.
Notre camarade Jacques Le Morvan, dans « les fondements de l’économie
capitaliste », page 2, commence par remonter aux sources pour
mettre en évidence le rôle factice attribué au capital
pour décider de la production.
Les lourdes conséquences des bases sur lesquelles repose le système
qui est encore le nôtre, sont ensuite analysées sous divers
points de vue : avec E. Barreau (« Remember », page 2),
Pierre Buguet (« Ce serait trop simple ? », page 3), J.
Carlesse (« Pourquoi l’austérité ? », page
4) et Paul Philippe (« Des faux problèmes et de leur origine
», page 5), Jean Mermende (« Les yeux ouverts », page
3) rappelle celles qui ont déjà souvent été
dévoilées ici-même, et entreprend l’étude
des plus récentes. Ceci lui permet d’aborder les causes particulières
propres à la crise que nous connaissons depuis les toutes dernières
années. Ce travail nous est d’autant plus précieux qu’il
avait été abandonné depuis que Jacques Duboin n’était
plus en mesure d’appliquer lui-même ses méthodes d’analyse
à l’actualité. A ce propos encore, nous suggérons
à nos lecteurs les sujets de réflexion (page 13) que notre
camarade Marcel Dubois avait voulu leur soumettre en décembre
1973... Sur la politique gouvernementale de l’énergie, voici
une mine inépuisée pour des débats que nous avons
l’intention d’ouvrir et qui devraient particulièrement intéresser
les écologistes et tous ceux qui s’inquiètent de la dégradation
de notre environnement.
Les perles de l’actualité récente sont cultivées
et commentées : Gabriel Lafont s’apitoie sur un pauvre octogénaire
qui vient d’être honteusement volé dans : « de quoi
qu’on se plaint ? » page 9. Jean-Pierre Mon passe le fil des jours
au fil de son esprit critique (page 14), tandis que Georges Steydlé
tire la leçon morale de quelques méfaits divers qui ne
le sont pas (page 6), et que François Legueux s’inquiète
des assurances démagogiques faites par François Mitterrand
au patronat (« Quand M. Mitterrand flatte l’encolure » page
5), que César Desteint explique ce qu’est pour nous la véritable
démocratie (page 6) et que Pierre Simon qui commente sa lecture
de « Time », nous fait le point sur le chômage aux
Etats-Unis, page 7.
Pour garder en haleine nos lecteurs, nous proposons à leur sagacité
une devinette qui, bien entendu, a été préparée
à leur intention et ne les écartera pas du sujet qui les
intéresse.
Ce numéro est plus long qu’habituellement : pour les adhérents
du M.F.A.S.D., nous avons consacré plusieurs pages au Congrès
statutaire de l’association, qui s’est tenu, suivant la convocation
régulière du Comité Directeur sortant, le 7 novembre
dernier. Ce congrès, qui doit être le 38e, aura été
marqué surtout par l’espoir, massivement manifesté (comme
en témoigne par exemple le vaste courrier rapporté partiellement
page 15), que le travail d’analyse et de réflexion instauré
par notre fondateur soit repris et poursuivi avec sérieux. Il
s’est déroulé dans un calme qu’il n’avait pas connu depuis
longtemps, chacun des membres présents ayant eu la possibilité
de s’exprimer. Nous avons tous regretté que Charles Loriant,
venu tenter d’empêcher la tenue du congrès, ait refusé
l’offre qui lui a alors été faite de venir s’y expliquer
et qu’il ait préféré partir en promettant d’écrire...
Éditorial
par
Publication : novembre 1976
Mise en ligne : 12 mars 2008