Les banques et l’Etat refusent les chèques !


par  P.-N. ARMAND
Publication : décembre 1977
Mise en ligne : 28 mai 2008

« On n’accepte plus les chèques » ou « On n’accepte les chèques qu’à partir de 100 F », formules déjà vues chez les petits commerçants. Une pièce d’identité étant toujours exigée.
Maintenant, les banques n’acceptent à leurs guichets que les chèques des personnes ayant un comptent chez elles. En refusant les chèques de leurs consoeurs, elles renient, contestent, mutuellement, leur propre mécanisme. Ces organes essentiels du système, que sont les banques, n’ont plus confiance en leur propre institution  !
Le fait paraît si énorme que confirmation en a été demandée à la Banque des Banques, celle de France. Laquelle affirme : « Un créancier n’est pas tenu d’accepter un chèque en paiement ». (Lettre du Secrétaire général, M. P. Strohl, du 11 juillet 1977).
Cependant, l’Etat, l’Etat lui-même, va plus loin. Il refuse, en la personne des P.T.T., les chèques de ses propres C.C.P., à ses guichets. En effet, si pour vous acquitter, par exemple, d’un achat de timbres-poste en gros, vous présentez un chèque C.C.P. assorti de votre carte nationale d’identité, il vous sera refusé. (L’exception à cette règle peut être faite si vous êtes personnellement connu des employés). Cette attitude nouvelle est, paraît-il, exigée par la Banque de France. L’incidence en la matière n’est pas évidente. Ainsi l’Etat, par le ministère des Télécommunications, bloque des fonds que ses clients lui ont confiés, n’acceptant de s’en désaisir que lors de virements internes de compte à compte.
D’autre part, depuis janvier 1976, une disposition légale impose au banquier de « faire figurer l’adresse du domicile sur les formules de chèques ». Une banque va plus loin. Elle annonce, par triomphalisme publicitaire, que sur ses chèques s’imprime la trombine du seul qui lui concède encore un peu confiance : son client.
Dans la même optique, les C.C.P. n’admettent plus de libeller leurs chéquiers avec pour domiciliation une Boîte de commerce (ou postale) ; alors que pour en disposer d’une, moyennant abonnement annuel, il faut satisfaire à une enquête constitutive d’un dossier. L’utilisateur est parfaitement connu. La Poste confond Boîte postale et Poste restante !
Jacques Duboin a comparé notre bien-aimé système capitaliste à une vieille chambre à air se perforant un peu plus chaque jour et sur laquelle les morticoles de la Finance collent rustines sur rustines. Aujourd’hui, il n’y a plus de chambre à air. Ce sont les rustines, surajoutées en couches de plus en plus épaisses qui constituent la chambre.


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