Les Affiches - Moniteur d’Alsace-Lorraine

N° 67/68, 21/24 août 2007.
Approfondissons le débat : Pour qui pousse le blé ?
par   M. LOETSCHER
Mise en ligne : 31 décembre 2007

LA DÉBACLE DE L’INTÉRET GÉNÉRAL

Marie-Louise Duboin dirige la revue La Grande Relève fondée en 1935, et signe aux éditions du Sextant un livre essentiel à la compréhension de notre monde.

D’abord comment des représentants du peuple, mandatés par leurs électeurs pour agir dans l’intérêt général ont-ils pu accorder à des institutions privées le privilège régalien de battre monnaie ?

« L’impôt sur le revenu en France est aujourd’hui entièrement versé au privé, au titre de « service de la dette » : les contribuables-électeurs sont-ils d’accord pour que cette dépense corresponde à une ligne de budget plus importante que celle consacrée à réduire la fracture sociale ? » Ce transfert du pouvoir économique aux instituts de crédit et aux marchés financiers du « soin de décider de toute l‘économie du monde » se solde par la débâcle de l’intérêt général au profit d’intérêts privés. Ainsi « c’est grâce au crédit bancaire que quelques milliers de financiers dans le monde ont le pouvoir de dicter ce qu’elles doivent faire à des entreprises alors qu’ils n’ont pas la moindre compétence dans le domaine d’activité de ces sociétés et pas l’ombre d’une responsabilité sociale ». Les institutions de crédit « qui ne produisent rien de tangible » ont le contrôle des destinées des nations. L’État décide de faveurs fiscales en faveur des plus aisés ou de vendre les « bijoux de famille » ? « On peut s’étonner que la question du droit de disposer du patrimoine commun ne soit pas posée. Les infrastructures telles que les lignes téléphoniques ou de transport du courant, autoroutes, voies ferrées et canalisations ont été payées par leurs usagers, elles sont la propriété de l’ensemble de la nation ». Le désastre est consommé.