A bas les impôts
par
Publication : janvier 1977
Mise en ligne : 14 mars 2008
La presse se fait l’écho d’une nouvelle épidémie
de suicides qui s’abat sur les commerçants menacés de
contrôles fiscaux.
Ne se suicident évidemment que les faibles, ceux qui ne sont
pas assez cuirassés pour résister aux sanctions ou se
défendre à armes égales contre des spécialistes
de la finance, des scrutateurs avertis des questions comptables et du
code des impôts.
Les avis sont partagés. Les uns prennent le parti des contrôleurs
et estiment les contrôles nécessaires pour lutter contre
la fraude, les autres prétendent s’opposer à ces contrôles
qu’ils trouvent inhumains.
Personne ne met en cause la légitimité de l’impôt
lui-même mais sa forme actuelle, la plus pernicieuse qui soit
et la plus sournoise : la forme déclarative.
C’est, sous cette forme, un affreux piège à nigauds, une
chausse-trappe ignoble, une incitation pernicieuse à la fraude
dans le but évident d’arrondir les recettes budgétaires
sur le dos des naïfs en difficultés financières perdant
la tête dans le maquis inextricable des lois, décrets et
règlements draconiens que-seuls les malins et les puissants peuvent
déjouer grâce au concours onéreux de leurs conseillers
fiscaux.
Comme la souris alléchée par le beau morceau de fromage
qui déclanchera le piège meurtrier, les commerçants,
en butte à la mévente, aux rentrées d’argent difficiles,
aux intérêts bancaires exorbitants, aux charges écrasantes
assorties de coûteuses pénalités de retard, guettés
par la faillite et le chômage, sont quelquefois tentés
de retarder l’échéance de l’impôt par des déclarations
fantaisistes. Ce faux pas, ils le payent chèrement lorsqu’ils
sont contrôlés au point de se sentir acculés à
la misère la plus noire. Certains préfèrent alors
se supprimer plutôt que d’endurer un calvaire qu’ils connaissent
peut-être déjà et dont ils se sont crus un moment
délivrés.
II faut absolument mettre un, terme à cette guerre froide à
retardement et la seule issue humaine c’est de supprimer les impôts
sous la forme déclarative.
Cette suppression, seule l’économie distributive peut la réaliser.