Il y a un siècle, l’espéranto
par
Publication : juillet 1977
Mise en ligne : 17 avril 2008
Il y a un siècle, un petit polonais de 12 ans élaborait les premières bases de l’Esperanto
ON a coutume de dire à propos de la langue
de Zamenhof : « Ça ne marchera pas... c’est artificiel...
c’est sans âme... il y a déjà l’anglais ».
Que signifie tout ce verbiage ? Mais il « marche » l’Esperanto,
puisqu’il se parle dans la totalité du monde depuis bientôt
un siècle ! Ses adeptes forment la seule organisation mondiale
qui se passe d’interprètes et de tout le matériel technique
onéreux pour les traductions spontanées.
Artificiel ? mais c’est une synthèse de langues, ses racines
sont donc naturelles !.. De toute façon le langage des sourds-muets
et la musique ne sont- ils par artificiels ? et « ça marche
».
Précisons toutefois que l’Esperanto a été créé
non dans l’esprit de vouloir supprimer la langue nationale (de nombreux
linguistes le pratiquent) mais pour y suppléer, afin de faciliter
les contacts avec l’étranger, donc oeuvrer pour la paix. Quant
à l’« âme » d’une langue, il va de soi qu’elle
n’existe qu’aux yeux de ceux qui la pratiquent et l’aiment. Ceux qui
contribuent à freiner la progression de la langue universelle,
ne serait-ce qu’en l’ignorant, portent préjudice à une
cause et se privent d’une grande satisfaction car elle s’apprend en
quelques mois et grâce à son usage on peut rencontrer partout
sur le globe des foyers espérantistes ouverts à des échanges
constructifs.
Choisir une langue nationale existante, comme langage commun à
toute l’humanité serait un préjudice à l’égard
des autres nations. L’anglais, par exemple, favoriserait encore l’hégémonie
anglo- américaine.
Mais indifférence, scepticisme et ironie font que l’« antiespérantisme
» demeure et retardent la généralisation de l’Espéranto.
La violence, le racisme, la faim dans le monde, l’exploitation de l’homme
par l’homme, la production absurde, la pollution à tous les niveaux,
la course à l’armement, l’usage du tabac et de l’alcool, des
drogues, le bruit. la vitesse, l’égoïsme, la destruction
inutile d’espèces animales et végétales, l’ignorance
de la nourriture saine, l’abus des antibiotiques, le refus des moyens
thérapeutiques naturels, le conditionnement des individus, le
nationalisme, sont des obstacles au progrès de l’homme, donc
à son bonheur. La lutte contre ces fléaux ne peut être
menée à bien qu’à l’échelle mondiale et
pour cela user d’un langage commun est un facteur de réussite.
L’homme est dans une impasse et c’est à ceux qui en sont conscients
de se « serrer les coudes » pour notre cause commune qui
est celle de l’humanité.