L’avenir de l’agriculture biologique en France

(vu par la Confédération Nationale des Groupements d’agriculteurs biologistes)
Les questions agricoles :
par  P. GUILLOT
Publication : juillet 1977
Mise en ligne : 17 avril 2008

EN tout premier lieu nous affirmons que l’avenir de l’Agriculture Biologique en France sera ce que les agriculteurs le feront. Nous disons bien les agriculteurs et non les Etats-Majors.
C’est à Albert DEMOLON (1881-1954) que nous devons cette prise de conscience fondamentale et l’introduction, en France, du rôle du pH en agronomie. Considéré comme le véritable créateur de l’agriculture biologique, il écrivait déjà en 1932 dans « Principes d’agronomie » ces simples lignes prophétiques
« Le sol reste toujours un milieu de culture au sens biologique du mot, le plus important d’ailleurs pour l’existence de l’humanité  ».
Et cette existence de l’humanité, qui donc, au premier chef, doit en assurer la continuité, sinon l’homme chargé de sa subsistance, c’est-à-dire l’agriculteur, seul véritable responsable de l’alimentation de ses semblables, selon l’option qu’il aura choisie en matière de production agricole ?
Cette option, il n’a pas à la prendre pour satisfaire à une mode ou pour suivre aveuglément des théories plus ou moins politiques ou philosophiques. Ce serait une grave erreur que de croire que l’agriculture biologique est affaire de doctrine, de conversion, d’affiliation, voire d’embrigadement.
Le vrai problème de l’agriculture dans sa forme « biologique  » telle que la concevait Albert DELOMON dès la première moitié du XXe siècle, regarde les agriculteurs en général et non quelques-uns en particulier, parce que pour nous, PRODUCTEURS, il s’agit avant tout de mettre à la disposition de l’Humanité, donc à la disposition des consommateurs, donc des Hommes, nos camarades ou nos frères, des produits alimentaires « DE QUALITE BIOLOGIQUE » non pollués, tels que nous aimons les avoir pour nous-mêmes, nos enfants, nos familles.
Etre Agrobiologiste c’est chercher à faire aujourd’hui mieux qu’hier. C’est aussi être non seulement le frère, le camarade ou l’ami de tous les autres « paysans » de France qui ont opté pour cette nouvelle forme de « Culture Protégée  » dans l’intérêt supérieur de l’humanité, mais c’est surtout, SURTOUT, se sentir solidaire de TOUS LES AUTRES AGRICULTEURS DU PAYS, en les invitant à prendre conscience de leurs responsabilités vis-à-vis d’eux-mêmes, de leur famille et de leurs concitoyens.

Pierre GUILLOT
Secrétaire général de la C.N. des G.A.B.


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Note de la rédaction :

Cette responsabilité, l’agriculteur doit pouvoir pleinement l’assurer, ce qui n’est pas le cas s’il est soumis à des pressions, que ce soit consciemment ou non. Ce n’est pas le cas, par exemple, dans notre système économique, s’il peut tirer un profit personnel à réaliser une production malsaine.

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Nous publierons ici prochainement la suite de l’étude de Jean Mestrallet sur l’agriculture biologique.
La première partie, publiée dans le numéro précédent, nous a valu d’un lecteur intéressé l’information suivante :

Engrais Agricoles

Le marché des engrais en 1976 a été perturbé.
La Sté chimique de la Grande Paroisse, filiale de « L’Air Liquide » connaît des résultats déficitaires.
(Réf. Exposé aux actionnaires du Groupe Air Liquide a/s assemblée générale juin 1977).
Premiers signes de l’agriculture biologique ?