Un peu de bon sens
par
Publication : mai 1980
Mise en ligne : 30 septembre 2008
Notre camarade J. MARCHAND nous a fait parvenir le résumé d’une brochure intitulée « Un peu de bon sens » qu’il destine « à ceux qui veulent réfléchir ».
Il y compare l’économie de profits et l’économie des besoins en utilisant la théorie des ensembles. Il montre que l’économie de profits est pleine de contradictions insurmontables
« Je crois que toutes ces contradictions suffisent pour montrer
que, quoi que fassent nos économistes orthodoxes actuels, il
n’y a pas de solutions aux problèmes posés : inflation,
chômage, justice fiscale, égalité sociale, etc...
« Malheureusement malgré une évidence certaine, beaucoup
de Français (97 %) sont convaincus que le seul système
économique possible est celui du profit et que, s’il n’assure
pas la satisfaction de tous, c’est la faute, non du principe de base
mais des hommes qui le dirigent. Et chacun est convaincu qu’en changeant
l’équipe au gouvernement, et en mettant à la place «
son équipe » cela ira mieux, comme si, un navire sans gouvernail
et sans machine pouvait suivre une route bien déterminée
en faisant appel aux meilleurs capitaines du moment !!
« Et ceci est grave, car tant que les Français ne réclameront
pas le changement du principe de base de l’économie, rien ne
sera résolu et nous irons vers un chaos de plus en plus grand. »
Les contradictions de l’économie de profits conduisent inéluctablement à son remplacement par l’économie des besoins par le biais de la dissociation déjà amorcée « entre production et consommation, c’est-à-dire, entre travail et revenu ».
Et J. MARCHAND conclut :
« Qu’on le veuille ou non, le système économique
d’une société dépend de son système financier
et son système social dépend du système économique.
et par conséquent, le système social dépend du
système financier. Vouloir conserver le même système
financier et vouloir, en même temps, changer le système
social est une utopie pure et simple.
« Enfin quelque chose de plus important encore, c’est que l’attitude
de l’homme dépend de son environnement. Si cet environnement
est agressif comme à l’heure actuelle, l’homme devient agressif,
égoïste, par la force des choses ; mais si l’homme est libéré
de ses soucis matériels, de son souci du lendemain, alors il
deviendra, toujours par la force des choses, « bon, fraternel,
humain, car il n’a plus intérêt à être autrement.
« Vouloir changer l’homme est une ineptie ; on ne change pas l’homme
qui est neutre à sa naissance, on change son comportement.
« C’est pourquoi, si l’on veut raisonner en économie de
besoins, il faut absolument se défaire des idées toutes
faites sur l’homme et bien se rappeler que le changement de système
financier a pour conséquence inévitable le changement
d’attitude de l’homme.
« En résumé, l’homme du inonde occidental est maintenant
devant un choix :
- ou bien continuer à vouloir utiliser l’économie de profit,
et nous allons vers un chômage généralisé
et une inflation sans limite et par conséquent un chaos dont
on ne peut savoir ce qui peut en sortir,
- ou bien comprendre que le système des salaires- prix-profits
est à sa limite, que poursuivre dans cette voie est dangereux
pour tous, et que seule une économie de besoins généralisée
peut apporter à l’homme le bonheur qu’il désire.
« Je ne sais pas si cette économie de besoins est du socialisme
ou non. De toute façon c’est l’organisation de la famille généralisée,
ce qui ne peut que faire plaisir à tous.
« Si c’est du socialisme, cela me fait penser à ce que disait
Victor HUGO dans ses souvenirs personnels de 1848 :
« Il n’y a pas cent socialismes comme on le dit volontiers. Il
y en a deux : le mauvais et le bon.
« Il y a le socialisme qui veut substituer l’Etat aux activités
spontanées et qui, sous prétexte de distribuer à
tous le bien-être, ôte à chacun sa liberté.
La France couvent, mais couvent où l’on ne croit pas ; une espèce
de théocratie à froid sans prêtre et sans Dieu.
« Ce socialisme-là détruit la société.
« Il y a le socialisme qui abolit la misère, l’ignorance,
la prostitution, les fiscalités, les vengeances par les lois,
les inégalités démenties par le droit ou par la
nature, toutes les ligatures, depuis le mariage indissoluble jusqu’à
la peine irrévocable.
« Ce socialisme là ne détruit pas la société,
il la transfigure. »
Aux Français de réfléchir et de choisir ! !