La vraie richesse et les parasites


par  H. MULLER
Publication : novembre 1981
Mise en ligne : 18 novembre 2008

L’important est de produire pour consommer, pour équiper, pour entretenir l’outil de production et les infrastructures, assurer l’éducation et la culture. En conférant au, profit un rôle prépondérant en matière d’agencement de l’emploi et d’utilisation des moyens, en plaçant la production au service du profit, prioritairement, la règle du jeu capitaliste a conduit aux gaspillages, au malthusianisme, à la stérilisation de maintes virtualités en matière de recherches, à négliger la qualité, à combattre l’abondance.
On a donné à la richesse une interprétation pour le moins aberrante. Elle n’est synonyme ni de quantités ni, souvent, d’utilité. Transmutée en abstraction comptable, elle se mesure en droits à consommer que se disputent différentes parties prenantes exclusivement préoccupées de leur courir après et y consacrant la majorité de leurs activités.
Des nuées de parasites vivent ainsi du travail productif accompli par autrui, se bornant à manipuler l’argent. Deux tiers des personnes actives sont ainsi mobilisées au service de la circulation monétaire, leur agitation n’ayant d’autre finalité que de former revenus et profits en gaspillant emplois, énergie, matériaux et ressources naturelles.
S’enflamment pour justifier un pareil système, ceux-là auxquels une série de conventions portant sur les droits du capital accordent d’exorbitants privilèges, celui notamment de s’auto-rémunérer à travers les prix à des taux souvent abracadabrants, eu égard au temps passé et à la nature’’ ou à la qualification du service rendu.