Effroyables gâchis
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Publication : janvier 2001
Mise en ligne : 14 janvier 2009
Effroyable gâchis donc écologique, humain (accidents), matériel : vous êtes-vous amusés à compter le nombre de pneus (et quels pneus !) sous un gros camion ? Effarant ! Gâchis, car une concurrence effrénée (nationale ou internationale) tire les prix vers le bas et élimine les plus petits transporteurs qui sont encore légion.
Mais le pire est peut être ailleurs. Le cœur du système capitaliste, c’est le commerce (d’où l’OMC). Avez-vous essayé d’imaginer le trafic que représentent tous ces échanges de biens similaires, voire identiques, qu’on peut considérer à somme nulle et qui n’a guère de sens ? Nous exportons chez nos voisins voitures, réfrigérateurs, viande, veaux… bref un peu de tout et nous importons de chez eux les mêmes choses. Quel trafic, quelle pollution, quel gâchis de temps et d’efforts ! Bien entendu, il ne s’agit pas de l’échange de biens originaux, culturels, etc. Mais quelle différence y a-t-il entre un frigo italien et un français (quand ils ne sortent pas des mêmes usines…) ? Est-il bien raisonnable de faire venir des camions de fraises d’Espagne quand en France la saison bat son plein ? Résultat, le plus souvent : manifestations de nos producteurs, vidage des camions espagnols sur les routes [1]… Non, vraiment, les beautés du régime capitaliste ne peuvent séduire un esprit de bon sens. Mais le fric est partout, destructeur de l’homme et de la planète. Dans quelques décennies, on nous vendra l’air pour respirer, tout comme l’instruction et la santé. Il est temps que les contre-pouvoirs se renforcent et s’amplifient : Seattle, Davos, Millau, Nice… à suivre…
[1] A l’instant, j’entends sur France Inter, que des éleveurs français ont arraisonné un camion de viande espagnol et en ont répandu le contenu sur la chaussée.