Comment réorienter l’économie vers les besoins ?
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Publication : septembre 2018
Mise en ligne : 19 janvier 2019
Les abonnées de La Grande Relève vont être fort intéressés par le livre intitulé Au-delà de la propriété que Benoît Borrits vient de publier aux éditions La Découverte, car en y poursuivant son objectif de réflexion sur la propriété des moyens de production, il aboutit à des propositions tout à fait proches de celles de l’économie de partage démocratique que, depuis tant d’années, nous défendons dans nos colonnes sous le terme d’économie distributive.
Ce livre est une telle mine de réflexions, en particulier sur les coopératives, que nous ne faisons que le signaler ici, nous promettant d’y revenir souvent.
Il s’appuie d’abord sur l’étude de l’histoire, depuis le 19ème siècle, des diverses expériences de la propriété collective : l’étatisation soviétique, la socialisation espagnole de 1936 et la tentative de correction autogestionnaire des communistes yougoslaves. Leurs échecs, démontre-t-il, « sont inhérents à la notion même de propriété : excluante et centralisatrice par nature. Même collective, une propriété reste un instrument d’oppression ».
Mais par contre, il conclut avec optimisme que le 20ème siècle « a été porteur d’innovations qui permettent d’envisager la disparition de la notion de propriété productive : les cotisations sociales, car elles contestent le régime de la propriété par l’imposition de règles de distribution des revenus ; le financement des actifs des entreprises par endettement, car il ouvre la voie à la disparition des fonds propres ». Non seulement il n’hésite pas à remettre en question la façon, qu’il décrit bien, dont les banques privées ont le privilège de créer notre actuelle monnaie de dette, mais il écrit clairement qu’il faut à l’économie une organisation ayant pour effet d’orienter la production vers les besoins des consommateurs.
On lit tous son livre et on en discute ?