Sortir du capitalisme

Pour une autre approche des activités économiques et sociales humaines au contact de la nature
Réflexions
par  G. EVRARD
Publication : novembre 2022
Mise en ligne : 18 février 2023

Guy Evrard questionne la relation entre l’homme et la nature. Le développement industriel des activités humaines a inévitablement eu un impact sur l’environnement. Alors que le système-Terre a fait émerger l’homme, comment analyser et faire évoluer leur relation pour envisager un avenir équilibré ?

Ce 1er mai 2022, journée internationale des travailleurs, j’emporte avec moi pour un court séjour sur la Côte d’Opale, à Berck-sur-Mer, le livre de la philosophe Virginie Maris que j’avais sous le coude depuis sa parution fin 2018  : «  La part sauvage du monde, sous-titré Penser la nature dans l’Anthropocène   » [1]. Un rapprochement symbolique que l’on peut interroger en bien des occasions, si l’on y prête attention.

De fragiles prises de conscience locales

Berck-Plage fut pendant des décennies un lieu emblématique pour les mineurs du bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, comme nous l’avons longuement raconté dans un ancien numéro de la GR [2]. D’abord dès les premiers congés payés après la victoire du Front populaire en 1936, puis après la guerre avec l’acquisition de l’hôtel Régina par les Houillères du bassin (HBNPC) à partir des années 1950 et jusqu’aux années 1990, qui permettait aux mineurs de séjourner avec leur famille, après tirage au sort dans chaque fosse pour de premières vacances au bord de la mer. Fruit des conquêtes sociales en même temps que reconnaissance gagnée après la bataille du charbon, vitale pour le redressement industriel du pays au lendemain de la Libération, ce furent longtemps de premiers pas «  du noir vers l’azur  ». On pourrait traduire aujourd’hui de premières échappées d’un monde industriel, déployé pour l’essentiel dans la région au xixe siècle, vers la nature. Tout en valorisant l’apprentissage des vacances grâce aux organisations de tourisme social, nous nous sommes pourtant interrogés sur les prémices de la société de consommation.

Berck-plage (©Guy Evrard, avril 2018)
’’

La frange côtière, ici efficacement protégée entre trois grands centres portuaires (Dunkerque, Calais et Boulogne-sur-Mer) grâce aux acquisitions historiques du Conservatoire du littoral, reste comme un possible trait d’union entre les activités économiques et sociales humaines, et la nature (la mer bien sûr, un large estran, de vastes plages de sable fin, des dunes, des falaises de calcaire vers le cap Blanc-nez, des estuaires qui se peuplent de colonies de phoques, l’air et la lumière, les oiseaux marins migrateurs ou non, parfois l’arrière-pays…). Comme partout, des éclaireurs locaux aident à la prise de conscience et à la sauvegarde de cette frontière entrouverte que l’histoire n’a pas épargnée. On imagine cependant la difficulté des médiations entre pressions économiques de l’immédiateté, et vision à long terme d’une nature en bonne santé, y compris dans le cadre institutionnel des cinq parcs naturels régionaux (PNR) que compte la région des Hauts-de-France, notamment le PNR des Caps et Marais d’Opale, dans un système dominé par la logique capitaliste  : «  Dans une région à vocation agricole et d’élevage d’un côté, et fortement urbanisée sur certains secteurs, les défis sont de taille pour préserver ces héritages naturels, sans jamais en faire des parcs d’attraction touristiques, et tout en y maintenant une harmonie entre vie rurale et urbaine  » [3].

Le 2 mai, l’édition locale du quotidien régional La Voix du Nord est distribuée à la sortie du supermarché. Outre l’actualité politique et sociale du 1er mai, le journal se fait l’écho des Rencontres internationales des cerfs-volants qui se sont terminées la veille à Berck (les 35èmes, drainant des centaines de milliers de spectateurs pendant 9 jours et dont le démontage des structures demandera encore une semaine). Deux articles convergent pour dire toute la difficulté à maîtriser le défi qui nous occupe  : «  Les cerfs-volants, essentiels pour la vie commerciale berckoise  » [4], qui repose en effet aujourd’hui principalement sur le tourisme, et «  Pendant 9 jours, les Berckois ont vu la population de leur ville être multipliée par 10. […] Cela implique de serrer les dents. […] Surtout, [ils] vont profiter [à nouveau] de leur plage qu’ils avaient prêtée aux visiteurs. Quant aux cerfs-volants, il y en aura toujours dans le ciel de Berck  » [5]. La nature n’aura sans doute pas subi trop d’outrages irréparables, hormis mouettes et goélands qui auront avalé plus de frites lancées par les visiteurs que les jours d’été ordinaires  ! Mais, sans raison économique, aurait-on besoin de rassembler tant de monde puisque des cerfs-volants il y en a toujours dans le ciel de Berck  ? Reste à apprécier si la fête a globalement une influence plus apaisante que dévastatrice sur le comportement des humains entre eux et vis-à-vis de la nature environnante. J’ai personnellement évité le plus souvent l’évènement.

Plus loin dans le journal et plus au cœur de la région, on nous raconte qu’un groupe de marcheurs a découvert, quatre jours après la célèbre course cycliste Paris-Roubaix, que trois petites pâquerettes avaient survécu au passage des 169 coureurs et de leurs suiveurs dans la trouée d’Arenberg, haut lieu des pavés de l’Enfer du Nord et autre vestige du pays minier [6]. Gageons que les survivantes n’avaient émergé que les jours suivant la chevauchée, les racines bien enchâssées dans les interstices des pavés, témoignant ainsi d’une nature résiliente, souvent prête à remettre sur le métier un ouvrage adapté.

La part sauvage du monde

«  En déclarant la mort de la nature, nombreux sont ceux qui voient dans l’Anthropocène l’opportunité de prendre enfin les commandes d’un système Terre entièrement modelé par les humains. À rebours de cet appel au pilotage global, Virginie Maris […] invite à remettre au cœur de la réflexion […] la nécessité de limiter l’empreinte humaine sur la planète, en redonnant toute sa place au respect de cette nature indocile qui peuple nos paysages, nos imaginaires et qui constitue finalement l’autre face de notre humanité  » [7].

Il s’agit bien de lever l’impasse des comportements prédateurs et consuméristes, tant collectifs qu’individuels, générés par la logique capitaliste et souvent impérialiste, au nom du progrès. La redécouverte philosophique de la nature que propose l’auteure peut contribuer à l’émergence, enfin, d’une aspiration profonde, citoyenne et majoritaire de l’humanité à l’apaisement, comme un sursaut collectif salvateur, en recherchant une juste place des humains dans le monde du vivant et sur la planète. Les luttes sociales et les progrès scientifiques peuvent alors révéler de nouvelles fécondités.

’’

Sur le concept de nature

Penser la nature comme étant extérieure aux affaires humaines, c’est en même temps prendre le risque de donner une nouvelle consistance à l’approche des Modernes, qui séparèrent nature et culture plus résolument au siècle des Lumières, afin d’œuvrer à l’émancipation humaine contre toute référence réactionnaire à un ordre du monde. «  Ce dualisme fait partie du problème et ne peut en aucun cas en constituer la solution  » [8]. Il faut plutôt tenter de retrouver le sens «  d’une nature irrémédiablement étrangère aux finalités humaines  » [9] dans le contexte de l’Anthropocène.

Des différentes approches discutées dans l’ouvrage de Virginie Maris et qui souvent s’entrecroisent, la définition privilégiée de la nature repose sur la reconnaissance d’une dynamique de la vie autonome dans un monde que nous n’avons pas créé et qui évolue sans nous, identifiée par l’auteure comme «  la part sauvage du monde  ». Bien sûr, l’analyse scientifique traditionnelle considère que les activités humaines perturbent le fonctionnement «  naturel  » des écosystèmes. Après Darwin, on replace en effet les processus humains et non humains dans cette dynamique des écosystèmes, comprenant les interactions avec le milieu, l’homme se positionnant dans une stricte continuité avec le reste du vivant. Tenter de se référer à «  la part sauvage du monde  » revient à revendiquer la limitation drastique de l’influence humaine, avant que celle-ci ne soit définitivement reconnue comme un mécanisme d’anéantissement.

L’approche évolutionniste implique toutefois de considérer l’échelle des temps et de relativiser les conséquences de l’action des hommes, évitant de céder sans discernement au catastrophisme de l’Anthropocène. La vie sur Terre est apparue il y a probablement plus de 3,5 milliards d’années. Homo sapiens a émergé il y a environ 300 000 ans, demeurant la seule espèce hominine depuis près de 40 000 ans (dans l’arbre phylogénétique, les hominines sont les espèces du genre homo après leur séparation d’avec le chimpanzé, il y a 7 à 8 millions d’années [10]). Son intervention dans le processus évolutif se limite donc à 0,01 % de l’échelle des temps de la vie sur Terre en présence d’autres hominines (Neandertal, Denisova, Flores…), et à 0,001 % quand il reste seul. Par ailleurs, l’anthropologue Philippe Descola a montré que les peuples autochtones ne s’adaptaient pas simplement à leur environnement mais modifiaient significativement celui-ci, sans les conséquences du développement de la civilisation occidentale, soulignant que «  la conceptualisation occidentale de la nature conçue comme une totalité extérieure qu’on exploite est la chose du monde la moins bien partagée   » [11]. Il reconnaît néanmoins dans la culture «  un système de médiation avec la Nature que l’humanité a su inventer  » [12]. Prendre le pouvoir de limiter l’influence humaine devient donc une priorité politique qui se heurte évidemment à la logique capitaliste et impérialiste, ainsi qu’au mythe de la croissance, mais qui laisse une amplitude d’action considérable, pourvu qu’elle soit démocratique, en faveur de la nature sauvage.

À l’ère de l’Anthropocène

Paul Crutzen (1933-2021), prix Nobel de chimie 1995, proposa dès 2000 d’ouvrir une nouvelle ère géologique, l’Anthropocène, afin de traduire l’influence désormais significative de l’homme sur l’écosphère terrestre, puis plaida le développement de techniques de géo-ingénierie pour contenir le réchauffement climatique. Outre que le concept même et les propositions d’intervention à grande échelle font débat dans la communauté scientifique, la reconnaissance d’une nouvelle ère géologique implique des évaluations sur le terrain qui demanderont de nombreuses années avant que la Commission internationale de stratigraphie ne statue. Un autre élément essentiel du débat est le point de départ de cette nouvelle ère, mettant éventuellement un terme à l’Holocène actuel qui a débuté il y a 12 000 ans avec la période interglaciaire dans laquelle nous vivons aujourd’hui, en même temps que la révolution néolithique dans la région du Croissant fertile au Proche-Orient. Bien que certains fassent justement référence à cette dernière transformation avec l’apparition de l’agriculture, ce pourrait être plutôt la révolution industrielle dans le monde occidental, à la croisée des xviiie et xixe siècles, après l’invention de la machine à vapeur, ou encore d’autres évènements marqueurs plus récents sont discutés [13].

Le terme Anthropocène est lui-même objet de discorde sociopolitique car il désigne l’espèce humaine dans son ensemble, «  rendant invisibles les façons inégales dont les êtres humains contribuent à la crise et dont ils la subissent  » [14]. Oubliés les peuples autochtones, oubliés les rapports de force qui traversent les sociétés occidentales, oubliée la responsabilité de l’ordre capitaliste… Dans cette discorde, certains ont d’ailleurs proposé le terme Capitalocène, évidemment plus en phase avec notre analyse, mais qui pourrait être suspecté de se soustraire à l’indispensable objectivité scientifique en privilégiant l’approche politique. Alors même que des tentatives visent en réalité à mobiliser une science dite postnaturelle, une science des systèmes, un programme à grande échelle appliqué au système-Terre en crise, au service de l’hégémonie libérale. On prête ainsi à Paul Crutzen un propos préfigurant les discours prométhéens qui suivront  : «  Les vieilles barrières qui séparaient la nature de la culture s’effondrent. Ce n’est plus nous contre la Nature, mais nous qui décidons ce qu’est la nature et ce qu’elle deviendra. […] Dans cette nouvelle ère, la Nature, c’est nous  » [15]  ! Une manière aussi de pervertir le retour à une idée juste selon laquelle l’homme fait partie de la nature. Mais une vision qui conduirait surtout à en finir avec la perspective d’une société démocratique, et chercherait à installer durablement un pouvoir oligarchique et technocratique à l’échelle planétaire, s’appuyant sur les conseils d’experts scientifiques dévoués, au motif de l’urgence de sauver le monde.

En finir avec la nature  ?

Les sciences humaines ont bien perçu l’ampleur et la complexité de la menace. Ainsi l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) a-t-elle organisé en 2019, en partenariat avec la ville de Marseille, une première édition du Festival des sciences sociales «  Allez savoir  » en posant la question en titre [16]. À défaut d’y avoir participé, le texte quasi intégral de présentation par les présidents du comité scientifique (Antoine Liti et Valeria Siniscalchi), repris ci-après, et le programme complet accessible en référence, donnent la mesure de l’évènement. Nul doute que de cette réflexion collective des idées de nouvelles voies ont émergé, qu’il nous appartient de contribuer éventuellement à défricher.

«  La nature, aujourd’hui, est au cœur de débats, d’inquiétudes, de mobilisations mais aussi de pratiques diverses — d’appropriations, de restauration, de manipulation — qui concernent l’environnement, l’espace urbain, les relations entre individus. Le terme évoque d’abord la planète menacée, le changement climatique, la biodiversité, la place des animaux, mais également les paysages, l’alimentation, le reproduction.

En finir avec la nature  ? La formule peut paraître provocatrice, à un moment où il semble que l’urgence soit de la défendre et de la sauver. La nature est en péril, menacée par l’industrialisation massive, la destruction des écosystèmes, la réduction drastique de la biodiversité. C’est ici que les sciences sociales peuvent apporter un regard différent, décalé et précieux, en étudiant les liens complexes et subtils qui attachent les sociétés et leurs environnements. La nature n’est pas extérieure aux sociétés humaines, elle est produite, travaillée, transformée. Les menaces qui pèsent sur elle ne sont qu’une des modalités des relations complexes qu’elle noue avec les humains.

Plus largement, les sciences sociales s’emploient aujourd’hui à relativiser l’opposition entre culture et nature, qui organise la pensée moderne mais qui n’a rien d’universel. Elles déconstruisent les attitudes de ceux et celles qui ne voient dans la nature qu’un ensemble de ressources matérielles ou récréatives, mais aussi l’autorité morale dont la nature, à l’inverse, est souvent investie. Elles questionnent l’idée que certains phénomènes seraient justifiés parce que «  naturels  », qu’il existerait, par exemple une «  nature humaine  ». Elles posent et explorent des questions parfois surprenantes. La nature existe-t-elle  ? Elle est un mythe occidental et romantique  ? Peut-on se passer de l’idée de nature  ? […] Comment des individus appartenant à des contextes culturels différents pensent-ils leurs rapports avec leurs milieux et les êtres non humains  ? Les plantes font-elles société  ? Les animaux sont-ils nos semblables  ? Qu’est-ce qu’un problème environnemental global  ? Peut-on gouverner la nature  ? Peut-on la réparer ou la modeler  ? Quelles relations sociales et économiques se cachent […] dans nos assiettes  ?  ».

’’

Dépasser le capitalisme, laisser la nature évoluer à distance des hommes et reconsidérer nos activités économiques et sociales

Ce sont différentes facettes indissociables d’un même objectif dans notre monde fini  : faire durer la vie sur Terre sans nous muer en post-humains. Investir l’espace, exploiter les ressources d’autres corps célestes, envisager de déménager sur d’autres planètes, est-ce réellement dans la continuité de l’expansion des hommes sur la Terre  ? La dépense énergétique est devenue inconciliable avec de telles ambitions. Croire que la science résoudra un jour l’équation au bénéfice de tous les Terriens relève probablement du mythe. Pour l’heure, il s’agit donc de préserver un avenir vivable pour les 99 %, en arrêtant dès maintenant la fuite en avant qu’agitent devant nos yeux Elon Musk, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg et bien d’autres. Des ruptures ont marqué l’évolution de la Terre, notamment lors des cinq extinctions précédentes, et sont reconnues dans les différentes ères géologiques. Nous sommes probablement engagés dans un phénomène de même ampleur avec la nécessaire régression démographique humaine à venir, que nous pourrions tâcher de maîtriser. Et si l’Anthropocène signait justement l’effondrement du capitalisme et le début d’une nouvelle odyssée humaine enfin apaisée et devenue conquérante d’un autre avenir, qui reposerait alors sur une inévitable désescalade industrielle entraînant l’asphyxie du pouvoir oligarchique  ? Bien entendu un avenir qui ne négligerait pas l’analyse et les leçons du passé.

Cédric Gras, géographe et globe-trotter, particulièrement amoureux des grands espaces du nord-est de la Russie, ne partage pas forcément cet optimisme. «  L’homme là-bas n’est pas un gentil randonneur, il est armé et il tire. Les animaux le savent. C’est ça le monde sauvage pour moi   ». Il parle avec admiration des hommes des bois  : «  On ne cesse de nous dire qu’il faut vivre en harmonie avec le vivant. En fait, chez nous, à de rares exceptions près, nous n‘en sommes plus capables. En Russie [du moins celle qu’il arpente], ça a l’air pleinement naturel. Cela implique la chasse et la pêche   ». Et il voit évidemment «  une corrélation entre croissance de la population mondiale et disparition du monde sauvage   ». Il ne croit pas que nous parviendrons à adapter nos besoins à ceux de la nature car notre empreinte sur la biosphère est trop intense  : «  Nous nous mentons à nous-mêmes. Il n’y aura pas de retour à la nature. Les nouvelles générations sont dans le métavers, les mondes virtuels  » [17]

Kerbinigou (commune de Tréogat)  : site naturel protégé de la baie d’Audierne (Finistère) (©Ji-Elle, 2010, Wikimedia)

Pour terminer, en France, il me semble que la médiation qui devra intervenir sur la décision de prospection puis d’exploitation ou non de ressources potentielles en lithium découvertes en différents sites, suite à des travaux d’analyse prédictive du BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières) rendus publics dans un rapport de décembre 2018 [18], constituera un test hautement significatif des chemins que nous sommes prêts à emprunter. Le développement à grande échelle des batteries rechargeables, pour équiper en particulier les voitures électriques, explique l’intérêt suscité par ces découvertes. Le gouvernement y est favorable, seulement voilà, la ressource n’est généralement pas accessible sans dégrader sévèrement l’environnement, Notamment en baie d’Audierne, dans le Sud-Finistère, où le rapport du BRGM fait état d’une ressource potentielle de 66 000 tonnes d’oxyde de lithium dans le sous-sol de Tréguennec, en pays bigouden, dans le périmètre d’une zone écologique très protégée [19]  : site classé Patrimoine national, propriété du Conservatoire du littoral, zone Natura 2000, zone Ramsar (label pour les zones humides d’importance internationale pour les oiseaux d’eau). Le développement industriel, même avec des arguments écologiques (la voiture électrique), peut avoir des conséquences en parfaite contradiction… et bien sûr, on ne peut se résoudre à importer le lithium en dégradant chez les autres ce que l’on veut protéger chez nous. Quelle solution  ?


[1Virginie Maris, La part sauvage du monde – Penser la nature dans l’Anthropocène, éd. Seuil, coll. Anthropocène, 2018.

[2Guy Evrard, II. Gueules noires et salopards – Les luttes oubliées, La Grande Relève, N°1148, déc. 2013, pp. 4-15.

[3Richard Bayon, Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale, «  Entre mer et marais  », La Terre, N°8, juin-juillet-août 2022, pp. 67-69.

[4Claire de Vregille, Les cerfs-volants, essentiels pour la vie commerciale berckoise, La Voix du Nord, édition Montreuillois, 2 mai 2022, p. 12.

[5Fabrice Leviel, Retour au calme, ibidem, p. 11.

[6Z. K. (avec FL. D.), Elles ont bravé l’Enfer du Nord, ibidem, p. 42.

[7Virginie Maris, dans (1), quatrième de couverture.

[8Virginie Maris, dans (1), p.15.

[9Virginie Maris, dans (1), p.9.

[10Voir par exemple Jean-Jacques Hublin, Les premiers Sapiens européens, La Recherche, N°570, juillet/septembre 2022, pp.29-31.

[11Entretien avec Philippe Descola, propos recueillis par Vivent Glavieux, La Recherche, N°567, octobre/décembre 2021, pp. 122-129. Déjà cité par Guy Evrard, Biodiversité, climat et question sociale, La Grande Relève, N°1224, janv. 2022, pp. 2-7.

[12Virginie Maris, dans (1), p. 80. Repris de Philippe Descola, L’écologie des autres. L’anthropologie et la question de la nature, Quae éditions, Versailles, 2011, p. 36.

[13Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, L’évènement Anthropocène – La Terre, l’histoire et nous, éd. Seuil, coll. Anthropocène, 2013, p. 28.

[14Virginie Maris, dans (1), p. 91.

[15Virginie Maris, dans (1), p. 100.

[16Festival «  Allez savoir  », 2019
https://www.allez-savoir.fr/system/files/2019-09/ALLEZ-SAVOIR_2019_PROG_1.pdf
Deux autres éditions du Festival «  Allez savoir   » se sont déroulées depuis, respectivement sur les thèmes #2 «  Tout migre  » en 2021 et #3 «  À contretemps  » en 2022.

[17Entretien avec Cédric Gras, texte de Philippe Vouillon, Terre Sauvage, N°404, sept. 2022, pp.42-44.

[18Ressources métropolitaines en lithium et analyse du potentiel par méthodes de prédictivité – Rapport final BRGM/RP-68321-FR décembre 2018
https://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-68321-FR.pdf

[19Antoine Costa, Lithium  : l’État veut ouvrir des mines en Bretagne, Reporterre, 19 mars 2022.
https://reporterre.net/Lithium-la-Bretagne-en-terrain-minier