Les appels à la solidarité
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Mise en ligne : 4 novembre 2005
C’est le maître-mot de toutes les doctrines dites “sociales” cantonnées dans un frileux réformisme.
Celles-ci s’expriment dans une série de voeux dont il reste à financer la réalisation. Et chacun de fouiller la même soupe.
S’agit-il de l’Etat ? Les membres de la collectivité concernés par le prélèvement fiscal participent alors bon gré mal gré aux transferts décidés au niveau gouvernemental.
S’agit-il d’organisations privées ? Les transferts sont ici plus sélectifs tant en raison du volontariat auquel il est fait appel en matière de dons ou de prestations, que par le libre choix des programmes d’aide ou celui des personnes assistées. Il est clair toutefois que l’essentiel des dons collectés provient des milieux généralement fortunés relevant des professions indépendantes, libérales, industrielles ou commerciales. N’ayons pas la naïveté d’imaginer que ces gens-là, férus d’individualisme, puissent se dessaisir durablement d’une part de leur avoir en faveur des classes démunies alors que, maîtres de leurs prix, il leur est facile de les majorer dans une certaine mesure, reportant ainsi sur leur clientèle le soin de pourvoir à leurs libéralités.
N’en va-t-il pas de même, en effet, des “pots de vin” et autres commissions, dépenses publicitaires, pareillement inclus dans les prix ?
Origine analogue pour l’argent que recueillent les Fondations associées aux grandes firmes jouant à cache-cache avec le fisc en toute légalité et impunité. Ces transferts au nom de la solidarité s’alimentent, en dernière analyse, sur les seuls consommateurs à revenus fixes, rançonnés au fil de leurs achats, tandis que les privilégiés de l’autorémunération en réchappent.
En fait, les bonnes âmes qui vont prêchant la solidarité écartent d’emblée l’hypothèse que la “règle du jeu” puisse changer, que les revenus cessant de se former au hasard, plus ou moins dirigé, des impacts d’un flux monétaire, épousent tout simplement la réalité d’une production dont le volume, depuis un siècle, s’est vu multiplié par plus de 1.000 sans que, pour autant, la condition des plus pauvres ait été notablement améliorée.
La solidarité n’est que caricature lorsque le cadre économique dans lequel elle s’exerce impose la compétition sauvage, la mise à mort du concurrent, la course à l’argent qui fait de chacun le rival de l’autre dont il guigne le revenu pour former le sien.