Au fil des jours
Mise en ligne : 4 juin 2006
Discrets
Une info est passée trop discrètement sur France 2 : un radar automatique, sur une route du côté de Clermont-Ferrand, est resté hors service pendant trois semaines. Pourquoi ? - Parce que EDF avait coupé le courant... pour facture impayée !!
La suite, si elle est moins drôle, est plus intéressante. Car le journaliste a expliqué que la société qui gère le radar n’avait pas payé à temps sa facture à EDF. Tiens, tiens, c’est une société privée qui gère le radar ? Ainsi donc, l’État sous-traite la gestion des radars qui surveillent la circulation ! Et comme nulle société privée fournissant des radars n’est une entreprise philanthropique, il faut conclure que cette gestion est rentable. Autrement dit, l’argent des amendes ne va pas entièrement dans les caisses de l’État ; et spéculer sur les infractions aux limitations de vitesse est une trouvaille ! On ne l’avait pas compris comme ça quand le gouvernement a lancé sa campagne sur la sécurité routière...
La meilleure, à ce propos, est que le PDG de l’entreprise en question ne serait autre que le frère ...de l’ancien ministre... des transports, Gilles de Robien ! La spéculation sur les infractions, une affaire de famille ?
Pas possible !
(d’après un envoi de F.D.E, L’Étang)
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Corruption généralisée
Royaume Uni : début mars, on apprenait que le mari de la ministre de la culture, Tessa Jowell, était inculpé pour corruption en Italie ; deux semaine plus tard, Tony Blair admettait que son parti avait reçu des prêts secret de riches personnages qui ont ensuite été nommés lords. La transparence financière et la morale personnelle faisait pourtant partie des prédilections de Tony Blair.
Italie : Silvio Berlusconi, le tout récent ancien premier ministre, a dù comparaître plusieurs fois devant les tribunaux après avoir été mis en examen pour “corruption en actes judiciaires” pour des délits commis lorsqu’il était chef d’entreprise. Il a généralement été blanchi, grâce à la prescription.
Allemagne : L’affaire des caisses noires de l’Union chrétienne démocrate (CDU), révélée en 1998, après le départ du chancelier Kohl a coûté à son parti les élections de 2002. Le Parquet de Bonn a interrompu les poursuites judiciaires contre H. Kohl moyennant le paiement d’une amende, mais son successeur a dù démissionner et laisser la tête de son parti à Angela Merkel.
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À qui se fier ?
Le 5 janvier, Le Monde annonçait triomphalement : baisse record du chômage en Allemagne, le nombre de sans emploi ayant reculé de 110.000 en décembre, soit le meilleur chiffre depuis la réunification. La CDU y voyait un effet Merkel et le SPD le fruit des réformes Schröder... « Il reste que la baisse record du chômage améliore les marges de manœuvre de la “grande coalition” au pouvoir » se réjouissait le journaliste. Le taux de chômage restait cependant élevé, 11,2%, soit 4,638 millions de chômeurs, ce qui laissait prévoir par l’agence nationale pour l’emploi que la barre symbolique des 5 millions de chômeurs ne serait pas franchie.
Hélas pour les prévisionnistes : dans la rubrique “tableau de bord“ (en petits caractères) de la page Économie et finances du Monde du 1er février suivant, on pouvait lire que « le nombre de sans emploi en Allemagne a dépassé la barre des 5 millions en données brutes en janvier, faisant monter le taux de chômage à 12,1%. C’est la première fois depuis mars 2005 que le seuil des 5 millions est de nouveau franchi. Le froid inhabituellement fort aurait pénalisé le bâtiment et un changement des règles d’indemnisation du chômage pour les salariés de plus de 45 ans à partir de février aurait poussé les entreprises à hâter les licenciements. En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de chômeurs a augmenté de 69.000 personnes ».