Le vrai scandale des... “flots boueux”
Mise en ligne : 4 juin 2006
Les médias ont beaucoup parlé de l’affaire “Clearstream”, démontrant à quelles sordides manœuvres mènent les rivalités politiciennes. Mais pourquoi n’en ont-ils pas profité pour dénoncer le rôle joué par cette “chambre de compensation”, et saisi ainsi l’occasion de transformer un vrai scandale en une victoire pour la démocratie ?
Pourquoi ne pas rendre public le fait que trois sociétés, privées bien sûr, Clearstream, Euroclear et Swift, se sont organisées pour archiver, en coopérant dans le plus grand secret, tous les mouvements financiers de la planète, tous secrètement confondus dans leurs comptes apatrides, mélangeant ainsi argent propre et argent sale, à seule fin que quiconque, qu’il soit corrupteur, voleur ou bien mafieux, puisse être assuré que l’argent ainsi enregistré sur un compte de ces sociétés lui appartient. Serait-ce que des “responsables” politiques n’hésitent pas à utiliser ces mêmes moyens pour que, au nom d’une soi disant raison d’État, certaines réalités n’apparaissent pas au grand jour ?
Rien ne peut justifier qu’un tel système d’auto-surveillance bancaire international ne soit pas accessible à la justice. Et pourtant, voila plus de cinq ans, qu’à l’initiative du Procureur Général de Genève, B.Bertossa, de nombreux juges s’élèvent contre un tel scandale qui paralyse leurs enquêtes contre la délinquance financière. Une pétition lancée par le groupe Attac de Romans tente depuis de recueillir assez de voix pour alerter enfin l’opinion.
La démocratie a tout à gagner à ce que la justice ait accès aux données du “clearing”, mais ni les médias, ni les politiques n’en ont cure...