Une pièce de monnaie
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Mise en ligne : 4 juin 2006
Fidèle lecteur, Alain Vidal a écrit une pièce pour faire comprendre, très simplement, la création monétaire, et il l’a fait jouer par ses élèves de CM1, de l’École de la Fraternité à Nantes. En voici le résumé. Que pensent nos lecteurs de ce texte et de cette initiative ? Envisagent-ils d’en avoir une semblable ?
I
Des naufragés sur une île recouverte d’or.
- Partout de l’or !
- On est riches
- Donc, on est sauvés.
Mais sur cette île... il n’y a ni eau, ni végétation, ni animaux. La Nature n’a quasiment pas travaillé, c’est invivable.
Nos amis sont-ils condamnés à mourir de soif, de faim et de froid, alors qu’ils pensent être devenus les plus riches du monde ?
DE L’EAU, DES PLANTES, DES ANIMAUX... ON EST SAUVÉS !
Et oui, ce jour là, nos amis sont vraiment sauvés.
Comment auraient-ils pu survivre sur une île où la Nature n’avait pas encore fait son travail ?
On pratique le troc, mais pas trop, ce n’est pas nécessaire, chaque famille se suffit à elle-même.
LE TROC POUR ÉCHANGER
A partir du silex tout va très vite, arc, flèches, pirogues, le village s’agrandit, d’autres villages naissent. Chacun cultive et fabrique ce dont il a besoin.
On pratique le troc, mais pas trop, ce n’est pas nécessaire, chaque famille se suffit à elle-même.
LE TROC ÇA BLOQUE
Mais devant la multiplication des biens produits, on ne trouve pas toujours quelqu’un avec qui on peut échanger. Il faut trouver un autre moyen.
II
L’INVENTION DE LA MONNAIE
Avec l’or de l’île, on fabrique la première monnaie.
Chaque pièce correspondra à une heure de travail. On fabriquera autant de pièces que de richesses produites.
La pièce n’a absolument rien produit, mais a permis que chacun obtienne ce qu’il désirait, sans être gêné par le troc.
La monnaie facilite la circulation des biens. C’est comme de l’huile dans la mécanique de l’échange.
La monnaie n’apparaît que lorsque les hommes ont produit une quantité importante de biens.
Sans le travail de la Nature, pas de blé, pas de moutons, pas d’hommes.
Sans le travail des hommes, pas de nourriture, pas de vêtements, pas de marchandises.
Sans les hommes, pas de nombres inventés pour graver des pièces ou imprimer des billets.
LA MONNAIE, ON L’UTILISE QUAND ON ÉCHANGE, PAS QUAND ON PRODUIT
La monnaie, en fait, ça ne sert qu’au moment de l’échange, mais quand j’achète, j’achète, je ne fais pas mes crêpes.
A la maison, quand je fais mes crêpes, je fais mes crêpes, je n’achète rien, je n’ai absolument pas besoin d’argent.
Papa avait raison.
IL N’Y A PLUS D’OR, QUE VONT DEVENIR NOS AMIS ?
Et bien, ils vont passer tout simplement au papier monnaie.
La monnaie nous sert à échanger plus facilement qu’à l’époque du troc, un point c’est tout.
Quand on avait peu de choses à échanger, on n’avait pas besoin de monnaie, le troc suffisait.
III
ÉLECTROCHIC OU LA MONNAIE ÉLECTRONIQUE
Vous n’aurez plus rien à transporter, ni or, ni papier, rien du tout, ou presque rien. Chacun aura une petite carte, la même, quelles que soient le nombre d’heures travaillées.
Cette petite carte en plastique je vais l’appeler une carte bancaire.
DU SUPPORT MÉTAL AU SUPPORT ÉLECTRONIQUE ON A RÉDUIT LE TEMPS NÉCESSAIRE A LA CRÉATION DE LA MONNAIE
Plus d’or, plus de papier, on passe maintenant à la monnaie électronique.
Il suffit de même pas quelques secondes, sur un clavier d’ordinateur, pour taper une somme même très élevée.
AUJOURD’HUI, LA MONNAIE, NE COÛTE QUASIMENT RIEN A CRÉER
Ce n’est pas le support qui est important, c’est ce qui est inscrit dessus et reconnu par tous.
IV
LA MONNAIE DU BANQUIER, C‘EST LE DROIT DE PRENDRE, MAIS C’EST AUSSI
LE DEVOIR DE DONNER .
La monnaie, ça ne coûte quasiment rien à créer. En réalité, le banquier crée la monnaie quand les clients en ont besoin pour échanger.
TU AS TRAVAILLÉ POUR NOUS NOUS DEVONS TRAVAILLER POUR TOI
Quand on achète, on prend
Quand on vend, on donne
Acheter, c’est s’endetter par apport au vendeur
Vendre, c’est rembourser sa dette
Le banquier est au service de tous, avec l’argent gagné par son travail, il peut, lui aussi, aller faire ses courses.
V
AVEC LA MONNAIE A INTÉRÊTS, LE CHÔMAGE APPARAÎT
Le banquier ne se contente pas d’être payé comme tout le monde. Il décide de prendre un pourcentage sur chaque somme prêtée. Ce pourcentage, c’est ce qu’on appelle les intérêts. C’est un privilège qu’il s’accorde et qu’il a fait reconnaître comme légal.
Comme il n’est pas question que les profits de l’entreprise baissent, il ne reste qu’une solution, licencier un employé pour utiliser son salaire à payer les intérêts.
Cela oblige ceux qui restent, à travailler plus, sans gagner davantage d’argent. Ils sont obligés de se répartir les tâches de celui qui a été licencié. Avec ce salaire ainsi économisé, l’entreprise paiera les intérêts aux banquiers. C’est aujourd’hui la première cause du chômage.