Leçon d’économie politique appliquée...
Publication : mars 2003
Mise en ligne : 19 novembre 2006
Supposons que vous ayez deux vaches :
Socialisme : Vos voisins vous aident à vous en occuper et vous vous partagez le lait.
Capitalisme : Vous en vendez une et vous achetez un taureau pour faire des petits.
Démocratie : Un vote décide à qui appartient le lait.
Démocratie représentative : Une élection désigne celui qui décidera à qui appartient le lait.
Communisme : Le gouvernement vous prend les deux et vous fournit en lait.
Fascisme : Le gouvernement vous prend les deux et vous vend le lait.
Anarchie : Vous les laissez se traire en autogestion.
Écologie : Vous gardez le lait et le gouvernement vous achète la bouse.
Féodalisme : Le seigneur s’arroge la moitié du lait.
Bureaucratie : Le gouvernement publie des règles d’hygiène qui vous invitent à en abattre une. Après quoi il vous fait déclarer la quantité de lait que vous avez pu traire de l’autre, il vous achète le lait et il le jette. Enfin il vous fait remplir des formulaires pour déclarer la vache manquante.
Capitalisme européen : On vous subventionne la première année pour acheter une troisième vache. On fixe des quotas la deuxième année et vous payez une amende pour surproduction. On vous donne une prime la troisième année pour abattre la troisième vache.
Monarchie constitutionnelle britannique : Vous tuez une des vaches pour la donner à manger à l’autre. La vache vivante devient folle. L’Europe vous subventionne pour l’abattre. Vous la donnez à manger à vos deux moutons.
Capitalisme à la française : Pour financer la retraite de vos deux vaches, le gouvernement décide de lever un nouvel impôt : la CSSANAB (cotisation sociale de solidarité avec nos amis les bêtes). Deux ans après, comme la France a récupéré une partie du cheptel britannique, le système est déficitaire. Pour financer le déficit, on lève un nouvel impôt sur la production du lait : le RAB (remboursement de l’ardoise bovine). Les vaches se mettent en grève. Il n’y a plus de lait. Les Français sont dans la rue : « Du lait, on veut du lait ! ». La France construit un laitoduc sous la Manche pour s’approvisionner auprès des Anglais. L’Europe déclare le lait anglais impropre à la consommation. Le laitoduc ne servira jamais. On lève un nouvel impôt pour l’entretien du laitoduc !
Capitalisme de Hong Kong : Vous avez deux vaches. Vous en vendez trois à votre société cotée en bourse en utilisant des lettres de créance ouvertes par votre beau-frère auprès de votre banque. Puis vous faites un “échange de dettes contre participation”, assorti d’une offre publique, et vous récupérez quatre vaches dans l’opération tout en bénéficiant d’un abattement fiscal pour l’entretien de cinq vaches. Les droits sur le lait de six vaches sont alors transférés par un intermédiaire panaméen sur le compte d’une société des lles Caïman, détenue clandestinement par un actionnaire qui revend à votre société les droits sur le lait de sept vaches. Au rapport de ladite société figurent huit ruminants, avec option d’achat sur une bête supplémentaire. Entre temps, vous abattez les deux vaches parce que leur horoscope est défavorable.
Capitalisme sauvage : Vous équarrissez l’une, vous forcez l’autre à produire autant que quatre, et vous licenciez finalement l’ouvrier qui s’en occupait en l’accusant d’avoir laissé la vache mourir d’épuisement.
Démocratie de Singapour : Vous écopez d’une amende pour détention de bétail en appartement.
Féminisme : Le gouvernement vous inflige une amende pour discrimination. Vous échangez une de vos vaches pour un taureau que vous trayez aussi.
Nazisme : Le gouvernement vous prend la vache blonde et abat la brune.
Surréalisme : Vous avez deux girafes. Le gouvernement exige que vous leur donniez des leçons d’harmonica.