En finir avec le salariat
Publication : janvier 2021
Mise en ligne : 26 avril 2021
La prérogative régalienne de l’émission de monnaie dévolue à l’État, et transmise par lui aux banques centrales et aux banques privées, via la dette et les intérêts qui s’y rapportent, profitent aux prêteurs, et donc à ceux à qui est accordé ce droit et dans la mesure de leurs fonds propres concernant les banques, dans la mesure de leur capacité à rembourser concernant, par exemple, les crédits fournisseurs à 60 jours dans le cadre des relations entre entreprises, et donc à ceux qui possèdent déjà les richesses accentuant mécaniquement les inégalités. Or l’État n’exerce pas cette prérogative, qu’il a choisie de déléguer à des organismes, et donc à des intérêts privés, délégation qui constitue une confiscation de fait du droit d’émission de la monnaie par ceux qui en possèdent le plus.
En démocratie, l’État n’exerçant ce droit qu’au nom du peuple, le peuple est fondé à réclamer l’exercice de ce droit de manière directe, par chaque individu. L’importance que nous accordons au bouleversement que nous imaginons venir, tient peut-être aussi à la perspective que les tâches les plus aliénantes puissent être réalisées par des machines et met, de nouveau, en lumière les aspects dégradants et pervers de l’organisation de l’exécution de ces tâches, du système de récompense de l’effort par le salaire, ou de l’idée qu’il serait nécessaire d’intéresser les individus pour leur participation à la société.
La rémunération des individus pour leur travail comme source de leurs moyens de subsistance est donc non seulement remise en cause par ce que permettent d’imaginer comme progrès social les progrès technologiques, mais apparaît également comme n’ayant jamais été souhaitable.
En conclusion, il nous faut maintenant penser à supprimer la corrélation entre notre activité et les moyens de vivre que nous en percevons.