Les yeux ouverts


par  J. MERMENDE
Publication : novembre 1976
Mise en ligne : 12 mars 2008

Jacques Duboin a démontré :
- que l’économie marchande, fondement du capitalisme, était née de la rareté, c’est-à-dire qu’elle correspond aux structures d’une société sous développée qui n’est pas en mesure de produire en abondance ;
- que le progrès dès sciences et techniques de production permet, aujourd’hui, de sortir de la rareté et de satisfaire de mieux en mieux les besoins dès peuples ;
- que les gouvernants dès pays capitalistes combattent l’abondance car la rareté est la condition du profit ; seuls les produits rares se vendent cher ;
- qu’ils peuvent détruire dès denrées alimentaires, arracher des vignes et des arbres fruitiers, stériliser dès sols, élargir les mailles des filets de pêche, etc... mais qu’ils ne peuvent s’opposer à l’achat, par les entreprises, de machines plus perfectionnées qui leur permettent d’accroître production et marges bénéficiaires en réduisant les dépenses de main-d’oeuvre ;
- qu’en régime capitaliste la production croît en même temps que le chômage ;
- que les « crises de surproduction » qui ont secoué tout le XIXe siècle et qui ont trouvé leur expression la plus tragique en la crise de 1929, sont la conséquence d’une évolution économique irréversible ;
- que l’économie capitaliste a atteint ses propres limites et qu’elle doit maintenant faire place à une économie distributive... de l’abondance ;
- que cette économie nouvelle est seule capable de supprimer les crises économiques, le chômage et la sous-consommation en équilibrant production et pouvoir d’achat des consommateurs, ce que l’économie capitaliste est incapable de réaliser.

L’APRES 1929

L’application des « recettes » keynésiennes permit de résorber en quelques années la surproduction de 1929 et de diminuer le chômage. L’économie marchande redémarra, les profits réapparurent et une hausse des prix « rampante » s’établit et dura jusqu’en 1968, date à laquelle commença la crise actuelle.
En 1961, Jacques Duboin publiait, à la demande d’un groupement de commerçants, une brochure intitulée : « Pourquoi manquons-nous de crédits ? ». Il y dénonçait l’insuffisance des liquidités monétaires par rapport à la valeur marchande des productions offertes. C’était, en effet, ce qui caractérisait la situation économique à cette époque. Mais - et j’attire particulièrement l’attention de nos lecteurs sur ce point - Jacques Duboin soulignait, à la page 28 de cette brochure, ce qui résulterait d’une inflation monétaire, non encore existante
« ... Le danger ne consiste jamais à créer la monnaie dont les échanges ont besoin dans une économie qui se développe, mais à en créer bien davantage. Si le volume monétaire croît de 10% pendant que la production des biens demeure la même, il est sûr que les clients se disputent les marchandises qui sont en quantités insuffisantes  : leur prix hausse pour résorber l’argent « excédentaire  »... ».
C’est ce qui se produit actuellement : la production n’a cessé d’augmenter jusqu’au troisième trimestre de 1974 mais la monnaie créée par les banques a augmenté encore plus qu’elle... et elle n’a cessé d’augmenter tout au cours de l’année 1975 bien que la production ait baissé, en volume, de 1,5% selon les statistiques officielles. Ces statistiques nous apprennent que de 1970 à fin 1974 les liquidités monétaires se sont accrues de 82% alors que la production nationale ne s’accroissait que de 67,5%.
Les crédits d’investissements consentis aux grandes entreprises représentaient 48,2% de la production nationale en 1974, fin 1975 ils en représentaient 53%. Or ce sont ces crédits qui sont les plus fortement « inflationnistes ». C’est pourquoi la hausse des prix demeure ainsi que le chômage car ces crédits permettent aux entreprises d’acquérir des équipements techniques, des machines, beaucoup plus que d’embaucher des chômeurs.

POUR EXPLIQUER, IL FAUT SAVOIR

Chacun de nos lecteurs doit avoir en tête ces chiffres et comprendre la nouvelle situation économique qu’ils révèlent... sous peine de penser, de parler ou d’écrire selon des réalités économiques d’hier et non pas de celles d’aujourd’hui. Or, nous sommes porteurs de la pensée d’un homme qui a su, à tous les instants, analyser avec lucidité et exactitude les phénomènes économiques de son temps et qui a tenu à nous mettre en garde contre cette paresse de l’esprit qui fait les hommes mal informés.
Les thèses de l’Economie Distributive ne finiront par s’imposer aux hommes de ce temps que dans la mesure où nos analyses, à nous aussi, seront exactes et incontestables. La responsabilité de chacun d’entre nous est engagée.


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