Militants attachés à la lutte de Jacques
DUBOIN, pour répandre et vulgariser ses travaux sur le problème
économique et social que bouscule l’évolution rapide des
techniques, lecteurs de « La Grande Relève » qu’il
fonda pour la diffusion de ses thèses sur l’Economie Distributive,
nous sommes issus de tous les milieux, de toutes les catégories
sociales, de toutes les obédiences.
La justesse, la logique, l’enchaînement des faits confirmant la
pertinence des analyses économiques de Jacques DUBOIN nous conquirent
et, à notre tour, nous participâmes, selon nos capacités
et notre allant, à la vulgarisation et à la diffusion
de la conclusion de ses travaux : L’ECONOMIE DISTRIBUTIVE.
Nous est-il loisible d’atermoyer, de lénifier nos conclusions
?
En retombant dans une argumentation affective nous perdons notre tonus
constructif, nos possibilités de diffusion efficace.
Notre subordination aux objectifs circonscrits des Mouvements «
amis » ne serait bénéfique ni aux uns ni aux autres.
Cet hara-kiri ne rendrait pas service à la collectivité.
Cette préjudiciable expérience nous venons de la vivre
voilà près de trois années que le très grand
âge de notre Président l’éloignait de tout contrôle
sur la teneur de « La Grande Relève » et interdisait
pour nous toutes réactions ouvertes qui eussent pû troubler
l’ultime espoir de ses dernières années. C’est alors,
déçus par notre impuissance, découragés,
que nous avons vu notre « Grande Relève » perdre
peu à peu son contenu constructif, devenir de si pauvre rédaction
qu’elle se transforma progressivement en un catalogue-argus... qui ne
nous permettait aucune diffusion sans porter un discrédit certain
sur notre action passée.
Nous ne saurions persister dans cette « voie » de l’annihilation
même de nos conceptions.
Les Mouvements divers que nous avons contactés, les milieux que
nous avons pénétrés depuis bien des années
déjà ont toujours peine à aborder l’examen objectif.
Le moelleux oreiller affectif est si doux, si facile y est l’exaltation...
que la pénétration de nos thèses y est lente. Néanmoins,
si nos contacts ne les ont pas dressés aussi spontanément
que nous l’espérions, nombre d’entre eux militent cependant avec
nous ; tant est grande l’attraction de la leçon des faits sur
les bonnes volontés. Mais combien reste lente et confuse leur
adhésion depuis ces années 50 ? Livrons quelques bribes
de nos suggestions d’alors :
UNE EXPERIENCE...
Nous lancions au CARTEL INTERNATIONAL de la PAIX,
dont nous étions membres (11 mouvements, groupes et associations)
: - « Vous voulez bâtir la Paix sur les bases économiques
qui conditionnent la guerre ! ». Et leur déclarions, au
cours de nos communes journées d’études pour asseoir la
Paix, que : - « Si nous voulons gagner l’adhésion active
des masses, parallèlement à la lutte contre les armements,
devenus le volant de l’économie (par les revenus et salaires
qu’ils libèrent sans contre-partie de biens de consommation),
il est indispensable, afin d’assurer la continuité de l’action
vitale du pays, d’en proposer les bases économiques : Revenu Social
- Monnaie de consommation - Partage de la tâche productive par
la population active, c’est-à-dire : l’économie distributive.
Nous fûmes étouffés, puis évincés
; mais nos thèses en conservant leur intégrité
gardèrent leurs forces explosives. En acceptant de conditionner
la diffusion de nos travaux et conclusions à l’adhésion
de nos amis en crise d’idéalisme, nous nous serions suicidés
et nous ne leur aurions pas rendu service pour autant. Nous aurions
au contraire contribué à les laisser dans la nuit. Nous
ne l’avons pas accepté et nombre de militants du Cartel nous
ont compris [*].
Actuellement, au stade plus critique encore du capitalisme, c’est moins
que jamais l’heure de mettre en sommeil ce qui est fondamental ; mais
au contraire, celle de vaincre nos dépendances affectives qui
nous poussent à mettre la charrue avant les boeufs.
Nous allons tenter de rendre à « La Grande Relève
» son tonus passé. Chacun de nous est invité à
cette tentative adhérents, lecteurs, vous avez à y concourir
par la diffusion, par votre participation, vos suggestions, vos échos
et articles.
Ne nous considérant pas les défenseurs exclusifs de l’objectivité
en matière économico-sociale, l’Economie Distributive
n’étant pas notre propriété mais une vérité
mise en évidence par l’examen du processus économique,
nous restons ouverts à tous.