Le libre choix d’une activité doit être réservé aux loisirs !
Il importait de mettre un terme aux “dérives” auxquelles, il y a quelque temps, La Grande Relève avait cru devoir intéresser ses lecteurs, dérives de nature à faire de l’Économie Distributive un attrappe-tout, à lui ôter toute crédibilité de la part des gens doués d’un minimum de sens critique.
Voila donc qui semble fait. On en revient aux principes de base : revenu social, service social et monnaie de consommation, pilier essentiel du système conférant à celui-ci son caractère économiquement révolutionnaire, alors que d’aucuns, férus de réformisme, en complotent la disparition, se bornant à emprunter notre analyse critique des différentes versions du capitalisme.
Ces principes appellent naturellement de nombreuses questions en ce qui concerne leur application au stade du concret : une très large centaine sur lesquelles, durant bien des années, se sont penchés des cercles d’étude ouverts aux débats, à la concertation, à toutes les critiques d’où qu’elles viennent. Ainsi, mutatis mutandis, est né un projet de société cohérent, crédible, incomparable plateforme pour les propagandes en mal de programmes, un projet en quête d’un “réseau” propre à forcer l’audience des médias, à défaut de circonstances appelant à des modes d’action plus directes.
Autre dérive ? Le “contrat civique”, venu se greffer sur le “service social” n’implique-t-il pas une bien lourde procédure, la mobilisation d’innombrables “conseils” locaux, une bureaucratie délirante, des palabres sans fin concernant des millions de postulant affichant leurs prétentions ? Et que dire, en outre, des transferts de personnels désertant un emploi jugé trop pénible, dénué d’attrait, pourtant indispensable au bon fonctionnement de la société, pour réclamer une fonction mieux considérée, un travail plus intéressant ? Nombre d’entreprises, de métiers n’en seraient-ils pas victimes ?
Le libre choix d’une activité doit se limiter aux occupations du temps de loisir et, seulement dans la mesure du possible, aux emplois dits “d’attente” concernant les “exclus”, les chômeurs temporaires, les candidats à un nouvel emploi déjà pourvu. Les autres ? On s’efforcera simplement d’adapter au maximum les compétences de chacun aux emplois offerts à la diligence des directions d’entreprises seules juges de leurs besoins et du choix de leur personnel.
Toute production implique contraintes, efforts et discipline, exception faite de celles, en matière de services notamment, qui concèdent à l’emploi un haut degré de liberté, apanage d’une minorité de privilégiés. Le “service social” ne saurait faire fi des contraintes exigées par une production que le contrat civique risque d’entraver en substituant de lourds organismes de consultations aux fonctions routinières des directions d’entreprises.
À envisager, plus simplement, la création d’agences décentralisées pour gérer les emplois d’attente dans le cadre du service social.
D’autres remarques visant plus particulièrement la création monétaire selon les besoins de l’économie (ouvertures de crédit associées à l’usage généralisé du “porte-monnaie électronique” à lecteur simplifié), un système de prix déconnectés des “coûts”, (rarement abordé par les exégètes de l’E.D.), la diversification des revenus, feront l’objet de communications ultérieures.