Restructuration et transparence
par
Publication : février 1989
Mise en ligne : 19 mai 2009
La passion apparait très vite lorsqu’il est
question de l’Union Soviétique (1) Et pourtant malgré
ceux qui s’obstinent encore à nier les changements fondamentaux
qui s’y produisent ou s’y préparent, notre mensuel de réflexion
socio-économique ne peut éviter d’y revenir.
A entendre et lire ce qui se dit et s’écrit sur l’ouvrage de
base « Perestroika » (2) de Mikhaïl Gorbatchev, l’impression
domine que ceux qui s’expriment à son sujet, soit n’ont lu le
livre qu’en « diagonale » ce qui n’est pas étonnant
avec la profusion de publications actuelles et la prétention
de certains de tout lire, soit n’en ont retenu que ce qui conforte leurs
thèses.
Afin de clarifier notre débat, nous tenterons ici de bien séparer
ce qu’écrit le Secrétaire Général du PCUS
de ce qu’en pensent les commentateurs et nous-mêmes (3) et essayerons
de centrer cet article sur les problèmes majeurs de l’économie
et des chances de paix qui en résultent.
Très peu d’histoire
La révolution soviétique de 1917 a soulevé un espoir immense parmi les opprimés du monde entier. La résistance des koulaks, la disparition de Lénine et son remplacement par Staline, l’encerclement et l’intervention des puissances impérialo-capitalistes, enfin la montée du nazisme et la seconde guerre mondiale ont été les éléments déterminants qui ont dominé la courte histoire de l’URSS. Ces événements ont suscité la dictature du prolétariat, la terreur stalinienne, l’écrasement des « ennemis » intérieurs : Trotsky, Kamenov, Zinoviev, Radek, Boukharine, etc... un million de fusillés, douze millions de morts dans les camps, vingt millions de victimes pendant la seconde guerre mondiale. Dans le domaine de l’économie, ce furent la nationalisation des moyens de production, l’instauration des sovkhozes et surtout des kolkhozes. La domination des échanges intérieurs et extérieurs par les instances gouvernemental que l’on a pu qualifier de capitalisme d’Etat. Les dirigeants soviétiques furent conscients très rapidement qu’il n’était pas question d’instaurer le communisme immédiatement et limitèrent leurs ambitions à la marche vers cet objectif. L’état de l’appareil de production tsariste, la première guerre mondiale et ses suites ne permettaient pas d’envisager la satisfaction des besoins exprimés. La pénurie dans tous les domaines obligeait à concevoir des restrictions qu’il s’agissait de répartir plus justement. Le passage au socialisme dans un pays plus riche comme les Etats-Unis, ou de tradition plus productiviste comme l’Allemagne, aurait été à cet égard plus significatif. Malgré l’utilité indéniable, pour les distributistes, d’une expérience pratique de système économique basé sur une motivation de solidarité plutôt que sur la compétition, la concurrence et l’intérêt personnel, il est certain que le dénuement faussait l’essai au départ. Les responsables de l’URSS ne manquèrent pas d’invoquer cet argument afin de justifier le retard de leur pays en ce qui concerne le niveau de vie moyen de ses habitants. Ils l’emploient encore, 70 ans après la révolution...
Pourquoi la restructuration ?
Malgré certaines réussites brillantes
en astronautique, en aviation, dans les arts, les sports, l’enseignement,
Gorbatchev admet et dénonce véhémentement les carences
du régime. Le conservatisme et la prolifération de l’administration
héritée de celle des tsars, l’alcoolisme envahissant,
l’absentéisme, la corruption, la servilité, la flagornerie
sont stigmatisés par le premier secrétaire. Le culte de
la personnalité avait déjà été rejeté
par Krouchtchev devant le 20e congrès en février 1956,
il avait fait sa réapparition avec surtout la fin de l’ère
Brejnev mort le 10 novembre 1982. Gorbatchev le réprouve, mais
vient d’accéder au titre de Chef de l’Etat, ce qui lui confère
l’ensemble des pouvoirs... Peut-être est-ce nécessaire
afin de lui permettre de mener à bien des réformes salutaires.
Dans le domaine économique, Gorbatchev ne cache pas les échecs
ralentissement de la croissance économique : de 50% par an à
la stagnation en 15 ans, difficultés d’approvisionnement en acier,
matières premières, pétrole, pourtant les points
forts de l’Union Soviétique, et finalement l’obligation d’acheter
des millions de tonnes de céréales chaque année
pour l’alimentation du bétail, un comble ! Enfin, production de
biens de consommation et d’aliments insuffisante en quantité,
mais aussi en qualité ainsi que tous les touristes ou visiteurs
professionnels en URSS peuvent en juger.
Ces déconvenues ne manquaient pas d’être utilisées
par la propagande adverse toujours prompte à dénoncer
les erreurs du communisme, comme nous le verrons plus loin. Toujours
est-il qu’ils mettaient dans le plus grand embarras les partis communistes
du monde entier, en particulier ceux de l’occident obligés, soit
de se réfugier dans l’« eurocommunisme » (Espagne,
Italie), soit de régresser (France). Gorbatchev n’en souffle
mot, mais les défaites économiques de l’URSS combinées
avec le mépris des droits de l’homme qui subsiste : syndicats
enrégimentés, internements arbitraires, camps de détention
politique ne furent pour rien dans la mauvaise image du pays à
l’étranger. Il y a 25 ans, Krouchtchev donnait quatre ou cinq
ans à l’URSS pour rattraper le niveau de vie des pays occidentaux.
Il n’en fut rien, bien au contraire, l’écart ne fait que s’amplifier.
Cette situation ne pouvait durer sauf à mettre en péril,
à long terme, l’existence même de l’Union Soviétique.
La course aux armements conventionnels, chimiques, bactériologiques
ou nucléaires dans laquelle les pays de l’est sont engagés,
de gré ou de force, avec l’Occident, pèse lourdement sur
la production. Les meilleurs savants, ingénieurs, techniciens
sont requis par cette quête épuisante. Le premier secrétaire
insiste avec des accents qui paraissent sincères sur l’effroyable
gâchis qu’entrainerait le développement de l’Initiative
de Défense Stratégique (IDS) ou guerre des étoiles
qu’il veut empêcher à tout prix, même s’il prétend
que 10 % des investissements consentis par les Etats-Unis lui suffiraient
pour contrecarrer l’avantage momentané de son adversaire.
Enfin Gorbatchev n’ignore pas et c’est heureux pour nous tous, l’immensité
du danger que fait courir au genre humain l’arsenal nucléaire
existant. Il cite le mot de Winston Churchill que Richard Nixon lui
rapporta : « ...Les ailes brillantes de la science peuvent fort
bien ramener l’âge de la pierre sur la planète... ».
Il sait que la vie sur terre est menacée. « ...Un seul sous-marin
stratégique emporte un potentiel destructif égal à
celui de plusieurs secondes guerres mondiales... Pour chaque habitant
de la terre, il existe une charge capable d’incinérer un immense
territoire... ». Il affirme qu’il n’y aurait aucun vainqueur, ni
aucun vaincu, mais seulement des victimes après un conflit nucléaire
mondial. Pour toutes ces raisons principales internes et externes, l’auteur
a engagé la Perestroïka et la Glasnost.
Les orientations
Contrairement à ce qu’affirment les uns pour
le regretter, les autres pour s’en réjouir, le président
n’envisage jamais d’abandonner le socialisme soviétique. Il se
place en permanence sous les auspices de Lénine. Il fait confiance
au peuple, pense que tout renouvellement ne peut venir que de la base.
Il soutient le respect des droits de l’homme et fonde son action sur
la démocratisation. Il appelle à la critique constructive
et cite de nombreuses lettres de citoyens ordinaires pou montrer la
voie : celle du respecte de la loi. Il demande aux syndicats de ne pas
se cantonner dans la gestion des oeuvres sociales et aux jeunes ainsi
qu’aux femmes de participer au renouvellement dans tous les domaines.
Certes, il soutient le recours à la « vérité
des prix » et se demande « ...comment l’économie pourraitelle
avancer si elle crée des conditions préférentielles
pour les entreprises désuètes et pénalise celles
qui sont à la pointe du progrès ?... ». Les puristes
regretteront la décentralisation, l’autonomie des unités
de production, la création d’entreprises mixtes et l’entrée
de Coca-Cola en URSS, mais cela ne date pas d’aujourd’hui... Sa véritable
politique économique peut être assez bien définie
par les deux passages suivants :
...C’est à Lénine que l’on doit l’idée qu’il faut
trouver les formes les plus efficaces et les plus modernes de mariage
entre la propriété collective et les intérêts
personnels ; cette idée constituera le fondement de toutes nos
recherches, dans le cadre d’un concept de gestion économique
radicalement transformé... » et « ...La presse, il
est vrai, a fait connaitre certaines propositions qui allaient au-delà
de notre système. L’opinion a été émise,
par exemple, que nous devrions renoncer à l’économie planifiée
et accepter le chômage. C’est impossible, notre but est de renforcer
le socialisme, non de le remplacer par un autre système. L’exemple
qui nous vient de l’ouest, celui d’une économie différente,
est inacceptable pour nous... ».
Toutefois, la libéralisation du commerce extérieur et
le plan de dévaluation du rouble annoncés le 9 décembre
1988 (4) en attendant la convertibilité de la monnaie soviétique
et l’entrée de l’URSS au FMI, s’ils sont nécessaires à
la modernisation des moyens de production, vont très peu dans
un sens léniniste. La politique internationale de Gorbatchev
est évidemment fonction des éléments indiqués
ci-avant : respect de l’identité des nations, soutien des non-alignés,
aide au tiers-monde. Dans les conversations et les pourparlers américano-soviétiques,
il prétend tenir le plus grand compte des intérêts
européens. Il n’oublie d’ailleurs pas que la Russie est en Europe
et avance la métaphore, qu’il croit constructive, de « l’Europe
maison commune » dans laquelle chaque propriétaire d’appartement
est maître chez lui, mais aussi responsable du bon état
et de la présentation des parties communes. Et il précise :
« ...Même une guerre conventionnelle, pour ne rien dire d’un
conflit nucléaire, serait désastreuse pour l’Europe d’aujourd’hui.
Ce n’est pas seulement parce que les armes conventionnelles sont bien
plus destructrices que celles utilisées durant la Seconde Guerre
Mondiale, mais aussi parce qu’on y trouve des centrales nucléaires
regroupant au total quelque deux cents réacteurs et un grand
nombre de vastes complexes chimiques. La destruction de ces installations
lors d’un conflit conventionnel rendrait le continent inhabitable... »
L’on décèle dans le livre une conscience aiguë que
nous sommes tous responsables de l’avenir du monde. Mais aussi le constat :
« ...de l’incapacité ou de la réticence à
admettre que nous représentons tous une seule race humaine, que
nous partageons un destin commun et devons apprendre à vivre
en voisins civilisés sur notre planète... ». Il se
lance alors dans une longue autojustification de la position soviétique
dans les négociations américanosoviétiques sur
le désarmement atomique et ne peut que proposer le développement
de cette méthode. Si la parole était donnée aux
interlocuteurs des Etats-Unis, ils soutiendraient certainement avec
conviction que leur thèse est la meilleure. Mais il ne viendra
jamais sous la plume de ces grands que, puisque nous sommes assaillis
par des difficultés mondiales, seules des institutions à
la même échelle, c’est-à-dire mondiales elles aussi et démocratiques, seraient capables de les résoudre.
Les obstacles
Tous les soviétiques ne sont pas convaincus
par le chef du PCUS. Il en est bien conscient. Cela le pousse à
se donner le plus de pouvoir possible pour vaincre les réticences,
avec les risques de dérive autoritaire que cette démarche
comporte. Les réformes, le changement menacent partout les situations
établies. Les habitudes de tous sont bousculées, la force
d’inertie s’y oppose. Les plus vulnérables sont ceux qui, à
tous les niveaux détiennent une parcelle même minime de
pouvoir et peutêtre de privilèges : les fonctionnaires de
tous grades victimes des coupes sombres pratiquées dans les administrations,
les responsables locaux, régionaux ou nationaux du parti qui
devront s’expliquer devant les citoyens, les directeurs d’usines ou
de complexes agricoles dont la situation n’est pas assurée, etc...
c’est-àdire toute la nomenklatura. Des soubresauts inquiétants
se font entendre dans l’armée rouge depuis surtout que la décision
unilatérale de retirer 500.000 hommes des troupes de l’est européen
a été annoncée devant l’assemblée générale
de l’ONU.
La difficulté vient aussi de ce que la plus grande facilité
d’expression libère des revendications jusque là interdites.
Il en est ainsi de désirs légitimes comme, par exemple,
l’amélioration de la qualité des produits de consommation,
mais aussi, autre exemple, de la création de partis d’opposition
toujours prohibée jusqu’à maintenant. Le nouveau régime
évolue sur le fil du rasoir, entre deux abîmes.
Au plan économico-financier, l’autorisation, pour les entreprises,
de commercer directement avec leurs homologues étrangères,
utilise évidemment la concurrence du marché capitaliste
pour remotiver les dirigeants, mais aussi les employés. Un arsenal
de mesures telles que les droits de douane, le contingentement, etc...
en un mot le protectionnisme est à la disposition du pouvoir
afin d’éviter l’effondrement de l’économie soviétique
dont la productivité est de 3 à 3,5 fois inférieure
à celle de l’Occident. Si ces informations sont exactes, car
il ne faut pas exclure l’intoxication utilisée si souvent par
les médias occidentaux, Gorbatchev semblerait contraint de recourir
à cette pression et il ne paraît pas exclu qu’il pousse
jusqu’aux restructurations d’usines et peut-être à la mise
au chômage. Il convient néanmoins de remarquer que ces
orientations iraient exactement à l’encontre de la volonté
affirmée parle premier secrétaire dans la phrase citée
au paragraphe précédent. Le fait serait sinon d’une gravité
qu’il ne faut pas se cacher. Voilà le capitalisme d’Etat qui
s’affirmerait et qui s’infiltrerait dans les rouages internes de l’économie.
Seuls les syndicats et les travailleurs seraient alors en mesure d’assurer
le contrôle de la tendance. A l’Occident, nous ne pouvons qu’attendre
et observer... A la périphérie de l’Union, les minorités
nationalistes redressent la tête, aussi bien dans les républiques
baltes qu’en Arménie. Cela permet à la propagande française
de droite de se déchaîner. Hélène Carrère
d’Encausse est considérée comme le génial précurseur
car elle avait prévu cela dans « l’Empire éclaté
». Nous sommes pourtant loin de l’éclatement.
Gorbatchev se défend : aucun pays avancé n’est épargné
par les difficultés économiques. Il accuse la presse française
d’être la plus zélée à vouloir le détruire
et attaque « l’Express » qui lui attribuait le désir
d’établir sa domination sur l’Europe. Il aurait pû aussi
donner l’exemple de l’ensemble des chaînes télévisées
qui nous renseignent sur les moindres faits et gestes de Solidarnosc
mais font le silence sur les propositions précises des syndicats
et des « coordinations » françaises. Mais les plus
dangereux adversaires de la Pérestroïka se placent précisément
dans les complexes militaroindustriels situés à l’intérieur,
et surtout à l’extérieur de l’URSS.
Les enjeux
La Pérestroïka et la Glasnost, comme toutes
les grandes réformes, ne connaissent pas les frontières.
Mais la méfiance réelle ou feinte subsiste. Et si, au
vu des mesures de désarmement soviétiques, nous nous laissions
entraîner nous aussi dans la même voie, comment pourrionsnous
réarmer à temps lorsque les dirigeants actuels seront
éliminés ? dit-on dans certains milieux américains,
faisant preuve d’une naïveté assez... désarmante.
D’autres vont plus loin : « ...L’Ouest n’accordera crédit
aux propositions soviétiques de réduction des armements
que si l’URSS change son système politique, si elle prend pour
modèle la société occidentale. C’est tout bonnement
ridicule... » affirme Gorbatchev qui se prévaut d’un moratoire
unilatéral des essais atomiques maintenu pendant dix-huit mois.
Il dénonce la faction militariste des Etats-Unis étroitement
liée au commerce des armes et « ...terrifiée par
le moindre indice de dégel entre nos deux pays... ». Notre
auteur cherche à rassurer les économistes de l’ouest et
s’appuie curieusement sur l’avis de Wassily Léontiev américain
d’origine russe, Prix Nobel 1973, « ...qui a prouvé que
les arguments des militaristes ne tiennent pas d’un point de vue économique... »
et « d’assurer que chaque emploi militaro-industriel coûte
deux ou trois fois plus que l’industrie civile »... On pourrait
créer trois emplois à la place... (pour le même
prix) triomphe-t-il. Il oublie qu’il faudrait, en régime capitaliste,
les rentabiliser, alors qu’il n’en serait nul besoin dans une économie
vraiment différente. Il laisse croire aussi que les fonds rendus
disponibles pourraient être affectés au développement
du tiers-monde. Et pourtant, il est conscient que les P.V.D. sont incapables
de rembourser leur dette alors que les profits retirés de ces
pays par les américains ont représenté le quadruple
de leurs investissements. Croit-il ou feint-il de croire que ce commerce
lucratif pourrait continuer si l’aide était véritablement
désintéressée ?
La question centrale de cette partie du débat est pourtant bien
posée l’URSS a-t-elle plus grand intérêt au désarmement
que les Etats-Unis ? Pour nous, la réponse est oui, s’il s’agit
de l’intérêt général, mais non pour les grands
financiers américains et les simples citoyens qui bénéficient
des miettes des retombées de la construction et de la vente des
armes. Par contre, s’il s’agit de l’intérêt primordial
pour la paix et la survie : tous les humains d’Amérique, d’Europe
ou d’ailleurs sont bien solidaires et cette aspiration transcende toutes
les frontières.
Conclusions en forme de questions
Ceux qui nous accusent de faire état de trop
de certitudes seront peut-être surpris que nous nous posions tant
de questions :
L’Union Soviétique en affichant, notamment au cours de la période
stalinienne, un tel mépris pour la liberté et la vie humaines
a-t-elle trahi les espoirs de la classe ouvrière ?
La classe ouvrière telle que définie par Marx et Lénine
existe-t-elle encore ? Sous sa forme actuelle est-elle en mesure d’impulser
en Occident une révolution fondamentale dans la structure des
échanges et de l’économie ? Sinon qui d’autre le fera ?
Un système économique en état d’abondance potentielle
peut-il être basé sur une motivation autre que celle de
la domination de l’homme par son semblable, de l’intérêt
financier immédiat, de la guerre économique, avec le risque
d’évolution vers la guerre nucléaire finale ? Une révolution
dans la société, au moins aussi totale que celles de 1789
et 1917, peut-elle se faire pacifiquement de nos jours ? Les excès
de la terreur entraînée par ces révolutions, puis
ceux des Napoléon et des Staline, sont-ils inhérents à
leurs finalités, puis au maintien des acquis obtenus ?
Voici quelques-unes des remises en questions salutaires suggérées par l’actualité du bicentenaire et par l’évolution des événements en Union Soviétique. Nous aurons sûrement l’occasion d’y revenir au cours des années 1989 et suivantes... Ces années seront cruciales, car, pour ceux qui répondent plutôt affirmativement à la première question, quelle ne serait pas l’espérance renouvelée si même certains seulement des objectifs fixés à la réforme en cours étaient atteints ?
Et voici pour terminer un extrait de la conclusion de Mikhail Gorbatchev « ...La restructuration est une nécessité pour un monde submergé par les armes nucléaires ; pour un monde tourmenté par des problèmes économiques et écologiques sérieux ; pour un monde affligé du fléau de la pauvreté, du retard et de la maladie ; pour une race humaine enfin, confrontée à l’urgence d’assurer sa propre survie... ».
(1) Voir notamment l’article de Henri Muller G.R. n°
872 et le « Courrier des lecteurs » des N° 874 et 875.
(2) Editions Flammarion nov. 87.
(3) C’est-à-dire l’auteur de la chronique et non l’ensemble de
la rédaction ni, bien entendu, les « distributistes ».
(4) Le Monde, 13 déc. 88.