Pourquoi l’austérité ?
par
Publication : novembre 1976
Mise en ligne : 12 mars 2008
Les uns dénoncent les profits scandaleux, les
autres les salaires trop élevés et les charges trop lourdes,
et, de cette confrontation est sortie l’idée d’un plan d’austérité
que chaque partenaire voudrait voir appliqué aux autres.
Parler d’austérité à l’ère de l’abondance,
ce serait à mourir de rire si ce n’était si triste pour
le plus grand nombre des Français...
Si des producteurs ou leurs distributeurs nous incitent à utiliser
le crédit en exacerbant nos besoins par la publicité,
c’est qu’ils sont en mesure de les satisfaire.
Alors, l’austérité à qui peut-elle servir, ou à
quoi ?
Sûrement à freiner l’abondance de biens mais pas à
rendre les Français plus heureux.
Et cependant tous les partis, de l’extrême droite à l’extrême
gauche (et d’ailleurs tant en France qu’à l’étranger)
sont d’accord sur ce seul point : l’austérité s’impose.-
Ils ne se différencient que sur le choix des moyens de la rendre
plus efficace et sur celui des classes sociales qui doivent, en priorité,
en faire les frais...
Ne nous contentant pas de critiquer, nous proposons la seule vraie solution
: une nouvelle étape vers l’économie distributive. Cette
nouvelle étape prend le contrepied de ce qui est proposé
aujourd’hui ; elle peut se résumer en quelques mots.
Nous allons essayer de le faire.
Pour lutter contre la vie chère : encouragement à la production
non seulement en facilitant les investissements mais aussi en accroissant
le pouvoir d’achat des masses à la mesure de l’accroissement
de la production.
Pour lutter contre le chômage : institution d’un service social
regroupant tous les demandeurs d’emploi, qu’ils soient jeunes en instance
d’entrer dans la vie active ou relevés du travail par la Science.
Réduction du temps de travail dans la semaine, l’année,
la vie, avec conservation des revenus.
Pour donner à l’Etat les moyens de réaliser ce programme
sans impôts : lui rendre son droit régalien de battre seul
la monnaie, en donnant à sa masse totale la possibilité
d’acheter toute la production. (1)
Quant aux transactions internationales, elles n’ont que faire d’une
monnaie forte. Il faut leur garder la forme du troc, plus ou moins multiple,
qu’elles auraient dû toujours conserver. Et si un plan d’austérité
est alors nécessaire, c’est dans la recherche de produits nationaux
pour remplacer les produits étrangers que nous ne pouvons pas
acquérir.
Ces quelques points n’ayant comme prétention que de permettre
la réflexion et préparer les esprits.
(1) N.D.L.R. - Ce monopole de la création de la monnaie par l’Etat supprimerait l’actuelle création monétaire des banques qui, depuis plusieurs années, gonfle les liquidités monétaires au point que la circulation de la monnaie représente maintenant plus de trois fois la valeur de la production nationale offerte, ce qui provoque inévitablement une hausse des prix.