Un acte de foi : croire !...
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Publication : novembre 1968
Mise en ligne : 23 octobre 2006
Les lecteurs de la « Grande Relève » sont assez familiarisés avec les contradictions du système capitaliste pour en tirer eux-mêmes la conclusion qui s’impose et que, pour ma part, je vois de la manière suivante :
Les phénomènes observés, les évènements vécus, l’attitude des responsables de l’économie, des oligarchies et de tous nos économistes attardés, défilent devant nos yeux sur l’écran de la vie des sociétés capitalistes comme un film, dont l’enchaînement des images est difficile à saisir parce que l’esprit se fixe à la fois sur la variété de’ ces images et sur l’impression de malaise qu’elles y produisent.
Et cette impression, pour ceux qui veulent bien s’arrêter aux sentiments qu’elle fait naître dans l’âme, nous laisse perplexes, parce que ces mirages ne reflètent pas d’une façon parfaite les événements qu’elles représentent, mais elles nous apparaissent plutôt déformées par rapport à la réalité.
C’est pourquoi, de tout cet ensemble de fulgurants remous, il en ressort de très nettes contradictions si l’on comparé cet ensemble au processus suivi par le progrès des techniques. Il est certain que les sociétés capitalistes souffrent de ces contradictions dans leur modus vivendi, et il s’établit entre leurs membres une coupure très nette qui les sépare et en fait, non des frères, mais des ennemis de classe.
Les conséquences de cet état de choses déplorable sont suffisamment mises en relief par Jacques Duboin et ses collaborateurs dans la « Grande Relève » pour attirer l’attention de ceux qui veulent bien regarder les choses en face et ont assez de coeur et de sentiments pour les condamner.
Mais en condamnant l’attitude égoïste et cupide de tous les responsables de la « misère dans l’abondance des biens de toute sorte », il est logique de mettre aussi au banc d’accusation le régime capitaliste lui-même, au sein duquel s’est formé l’esprit de ces hommes qui, hypnotisés par la puissance que leur confère la possession de l’argent, perdent tout sentiment humain dans la course au profit.
Dans le contexte capitaliste, la justice sociale est impensable, comme le sont également la « liberté, l’égalité, la fraternité, l’amour. »
Seul le système distributif préconisé par les abondancistes, en supprimant la « tyrannie de l’argent », peut rétablir l’équilibre des hommes désaxés et permettre aux membres des sociétés de vivre en parfaite harmonie.
Mais pour donner aux générations futures un avenir meilleur, il nous faut accomplir un acte de foi : « croire » et faire confiance à la doctrine de Jacques Duboin qui, tout doucement, fait son chemin.
Alors, nous aurons réalisé notre merveilleux idéal « la justice sociale ».