Le Canard enchaîné du 22 octobre dernier a divulgué un rapport (signé Jean Choussat) de l’inspection des finances selon lequel la France compterait 500.000 fonctionnaires de trop. Mais cette pléthore de bureaucrates que, du reste, l’on observe également dans le secteur privé, on la connaissait depuis longtemps et il n’était nullement besoin de mobiliser une commission d’enquête à ce sujet !
Dans un excellent ouvrage Paul Bairoch19 montre que « vers 1990, avec à peine 3% de leur population active employée dans l’agriculture, les États-Unis produisaient non seulement une nourriture riche et abondante pour l’ensemble de leurs 250 millions de citoyens, mais exportaient en moyenne une quantité de céréales capable de nourrir, selon les normes des sociétés traditionnelles, près de 400 millions d’habitants ». Aujourd’hui, donc, 2 ou 3 millions d’agriculteurs sont capable de nourrir 600 millions d’être humains. Mais il n’y a pas qu’aux É-U que cette hausse des productivités agricoles s’est produite : c’est dans le monde entier [*]. En outre, ce progrès ne s’est pas seulement réalisé dans l’agriculture mais aussi dans tous les secteurs de l’économie. Aujourd’hui donc, quelques centaines de millions de travailleurs, assistés par la machine et l’ordinateur, sont capables de faire vivre décemment (c’est-à-dire alimenter, vêtir, abriter, transporter, soigner, éduquer...) tous les habitants de la terre. Il y a donc cinq milliards d’humains en trop...?
De qui est-ce ?
Réponses : De deux dangereux révolutionnaires, dont le premier est le général de Gaulle ! Eh oui, cité par Malraux dans Les chênes qu’on abat . Le second, qui ne dit pas autre chose, est Karl Marx. L’idée de la finalité du travail n’est donc ni de droite ni de gauche, pour peu qu’on soit clairvoyant et logique. A.P. |