SUR le score identique de 2 buts à un, l’Italie
d’abord, l’Argentine ensuite, ont éliminé l’équipe
de France de la Coupe du Monde de football.
Malgré Lacombe, Platini, Bathenay, Trésor, etc., la «
Bande à Hidalgo » (l’entraîneur) est rentrée
aux vestiaires puis en France, les valises vides du glorieux trophée.
Mais la F.F.F.A. (Fédération Française de Football-Association)
(1) a décidé de foutre tous ces Jean-foutres à
la porte et de constituer une nouvelle équipe.
Le capitaine a été trouvé tout de suite. C’est
le sautillant Valéry. Un excellent pro qui jouait de l’accordéon
et de la cabrette au F.C. Chamalières, Champion du Mont d’or
(Ré la pilule).
Il fallait un homme de poids pour assurer les arrières et la
défense. On l’a trouvé en la personne de Raymond (Babarre
pour les petites Hongroises), un gros qui a barre sur tout. Court sur
pattes, un peu lourd sur terrain gras, parfois ladre, toujours porcinet,
il est parfait dans la course (aux prix).
En Ponia on avait trouvé un autre arrière postérieurement,
mais il a été éliminé sur blessure (d’amour
propre) reçue à l’Isle-Adam. Il joue aujourd’hui à
Limoges, comme un général de 14.
A l’aile gauche on a fait confiance à Soissons, un bon dribbleur,
qui fait rugir les téléspectateurs chaque fois qu’il fait
le fayot, dans les petites lucarnes, pour son capitaine. A l’aile droite,
à la place de Rocheteau, on a préféré Bébert
Poulin, au déboulé irrésistible et qui monte à
l’attaque à cheval au Bois de Boulogne.
Comme inter, on avait songé à de petits gabarits : les
deux Michel, Jobart et De-Bré, mais on y a vite renoncé
pour cause d’incompatibilité d’humeur. On a dû se contenter
d’Y. Von Bourges et Ali Perfide, heureusement plus jeunes et plus dynamiques.
Ali présente la particularité d’avoir une paire d’oreilles
conçues de telle façon qu’elles lui servent de stabilisateurs
pendant des rushs. Lancé trop vite, il peut aussi les utiliser
comme rétro-freins. Il est également doté d’une
protubérance que l’on nomme, en jargon sportif : « épée
académique ».
Au centre, naturellement on place : Le Juste, dit « Dents blanches
» (vieille histoire de publicité pour une marque de publicité
de dentifrice qui figurait sur son maillot). C’est une recrue du F.C.
Rouen où il a toutes les Carmélites derrière lui
comme supportrices. Le Juste est assisté par deux joueurs corses
: Dornano et Dédé Rossi, ex coéquipiers de Claude
Papi et J : François Larios au S.E.C. Bastia.
Simone, la Merveille, la seule femme de la bande à Valéry,
jouera libero. Avec ses grandes guibolles, il faudra qu’on lui passe
sur le corps si l’adversaire veut atteindre les filets défendus
par Bébert Galleu.
Bébert Galleu, comme son nom l’indique, est détesté
par ses camarades. Ex-Légionnaire, grinçant grincheux,
sourire en tôle ondulée, il envoie en touche chaque fois
qu’il la touche (la balle, pas Simone). C’est pas un goal, disent ses
meilleurs amis, c’est une passoire ! Bref, Bébert n’a plus le
moral, il parle de rempiler à la Légion.
Néanmoins, telle qu’elle se pointe, notre nouvelle équipe
nationale a belle allure. Style d’ensemble un peu rétro qui fait
son charme désuet bourgeois. Côté tactique, elle
a fait l’amalgame du W.M. et des primes à la Bourse, du «
Catenaccio » et du contrôle de balle, du « talking
» et de la liberté des prix. Elle ne craint personne pour
l’indépendance dans l’interdépendance, pour l’immobilisme
actif et le dynamisme statique. Si elle parle, c’est de façon
muette et si elle se tait, c’est la voix haute. Bref, comme dit son
pitaine Valéry « Avec l’équipe adverse, ça
serait pareil ». Donc pas de mauvais sang à se faire, dans
4 ans, on aura la Coupe du Monde de la Connerie mondiale, que le Roi
des Carlos nous remettra à Madrid en 1982.
Allez la France, Allez la France, Allez !
(1) F.F.F.A. = Fédération Française des Fauchés d’Argentine,