Le sens de l’histoire

Actualité
par  Netty
Publication : juin 2016
Mise en ligne : 2 octobre 2016

Il y a quelques jours, sur France Inter, dans une longue interviewe, le Président de la République s’est efforcé de répondre à toutes les questions des journalistes, et notamment celles concernant le chômage. Il a détaillé les solutions envisagées, appliquées, abandonnées, la fragilité des résultats obtenus, les efforts encore nécessaires…

À la fin, il a évoqué comme facteur indispensable d’amélioration la croissance ! Qui donc comptait déjà sur la croissance ? Raffarin ? Ou Raymond Barre ? Ou un autre de nos brillants économistes ? …

Si l’on peut lire, de temps en temps, des réflexions sensées et des questions gênantes sur le chômage, personne n’a encore osé clamer la vérité que l’on ne veut pas entendre, dire aux chômeurs  : « Si vous êtes sans travail, c’est parce que l’on n’a pas besoin de vous pour produire tout ce qui remplit les rayons des supermarchés, les halls des concessionnaires automobiles, les cintres des magasins de vêtements,… ».

De bons apôtres essaient de nous apitoyer sur le sort de ceux qui ont besoin de travail. Mais les chômeurs, comme les travailleurs précaires, ce dont ils ont besoin, c’est d’un revenu sûr, parce qu’ils voient bien que le travail devient de moins en moins un facteur d’épanouissement et que l’emploi devient de plus en plus aléatoire.

Les politiciens n’ont toujours pas compris ce qu’était la productivité (voir ce qu’a écrit Raffarin à propos des retraites !)  : ça veut dire qu’il est dans la nature humaine de toujours chercher à mieux comprendre, à mieux utiliser les moyens à sa disposition. Le célèbre paléoanthropologue Leroi-Gourhan a mesuré, au siècle dernier, les gains de productivité considérables réalisés par “homo habilis”… parce que c’est dans sa nature, parce que l’évolution de son cerveau, au cours des millénaire l’ont conduit à cette “curiosité intellectuelle”. Et nous avons continué depuis. Et de plus en plus vite… (et quelquefois trop vite…).

Cela veut dire qu’il nous faudra encore moins de travail pour produire ce dont nous avons besoin. Et de moins en moins de matières premières, comme d’énergie… Cela veut dire que l’écologie est sur la même trajectoire que le travail. Cela veut dire que tous ceux qui prônent un allongement de la durée du travail (en nombre d’heures hebdomadaires, comme en nombre d’années) n’ont rien compris. Ils vont à l’encontre et de notre nature, et de notre Histoire.

Ce sont des demeurés de l’Évolution qu’il faut empêcher de nuire…

Les hommes politiques n’ont aucun sens de l’Histoire, englués qu’ils sont dans leurs idéologies périmées et leurs stratégies électorales, et ils n’ont guère plus de compréhension de la nature humaine. Comment peuvent-ils imaginer résoudre deux problèmes qui concernent toute l’humanité : LE TRAVAIL, et toute la planète : l’ÉCOLOGIE, sans commencer par réfléchir à son histoire, toute son histoire, à son avenir, tout son avenir  ?

Le chômage est du “temps libre” mal réparti dans le temps et dans l’espace. Il est la preuve que l’utopie formulée en 1932 par Jacques Duboin de la grande relève de l’homme par la machine est en train de se réaliser. Réjouissons-nous au lieu de nous lamenter. Il nous reste à trouver les solutions pour faire profiter de cette liberté l’humanité…, toute l’humanité, et pour créer un “service social” afin de répartir justement le peu de travail qui restera à se partager.


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