Léthargie
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Mise en ligne : 30 mai 2009
Un soi-disant cataclysme mondial vient de se produire.
Des banques ont fait faillite. Des “traders” ont amassé des milliards en capitaux imaginaires. Des entreprises jettent à la rue les travailleurs qui leur coûtent trop cher, pour rouvrir les mêmes usines ailleurs et payer d’autres travailleurs moitié moins pour le même travail. Alors que rien n’a bougé : la capacité planétaire à engendrer de la richesse matérielle ou culturelle n’est pas détruite, la terre produit toujours de quoi nourrir les hommes et les outils de production sont intacts ...
Rien ne se passe.
Les “pauvres” patrons appellent l’État au secours.
Les travailleurs, qui n’ont rien compris, demandent du travail …mais pas de “dividendes” !
Alors quoi ? N’aurions nous rien appris ? Serait-ce que personne ne veut voir ? Serait-ce que la télé est soporifique au point que ceux qui pourraient faire basculer ce régime économique se mettent la tête sous l’aile ?
La vérité, pourtant, devient éclatante : la puissance et la richesse sont capturées, confisquées, accaparées par un tout petit nombre d’hommes soutenus par des théories économiques délirantes.
Quoi, les commandes de cette machine folle sont à notre portée, et nous refuserions d’ouvrir les yeux ?
D’où vient cette cécité collective, ce refus de voir ce qui s’offre à nous comme un spectacle obscène ?
Pourquoi sommes nous devenus “des voyants aveugles” ?
Qui parviendra jamais à expliquer que cette vérité éblouissante conduit tant de millions d’humains à refuser de lire la page qu’ils ont sous les yeux ?
Le capitalisme se meurt en public. Et en plus, il s’est empoisonné lui-même ! Le seul espoir des “spectateurs” que nous sommes consiste t-il à espérer la “sortie de crise” qui ressuscitera ce moribond ? Ce serait à désespérer du 21ème siècle...
Philippe Robichon, ahuri chronique.