« Notre seul combat : sauver de la famine et de la mort tous
ceux qui, comme nous, ont le droit de vivre. »
Le cinquième colloque sur la faim s’est tenu le 26 juin dernier
à Paris, avec une participation accrue et fort encourageante
d’associations diverses, nationales et internationales.
Le Directeur de l’Information de l’O.N.U. ouvrit la séance par
un magistral exposé sur les possibilité d’aide aux pays
en voie de développement et sur l’action nécessaire des
associations non gouvernementales dans l’orientation des projets de
développement. Il rappela l’exemple scandaleux du manioc exporté
par les pays pauvres, au détriment de la santé de leurs
populations, pour nourrir le bétail des pays riches, et souligna
que l’O.N.U. se préoccupe de plus en plus de rechercher des experts
capables d’une action efficace et convenablement adaptée aux
réalités locales.
Le rôle d’un tel expert fut clairement défini ensuite par
un homme de terrain, M. J. NOLLE, qui a lui- même formé
des paysans africains, vite devenus ses amis, afin de leur apprendre
à réparer seuls le matériel agricole dont ils ont
besoin. Au cours de la discussion qui suivit des exemples furent donnés
faisant ressortir la nécessité d’une réelle connaissance
des besoins et des moyens locaux, faute de quoi on peut assister à
un véritable gaspillage des fonds de secours, malgré la
meilleure bonne volonté.
Le débat fit alors ressortir la nécessité de toucher
le plus vaste public possible car les véritables problèmes
du Tiers-Monde sont trop ignorés des populations ouvrières
et rurales.
Monsieur Garnier met l’accent sur ce qu’on appelle « les excédents
» agricoles et donne lecture de l’article premier du projet de
In établi contre les destructions et propose que l’ensemble de
ce projet soit transmis pour étude à nos législateurs.
Il souligne que ceci regarde tous les contribuables car les produits
retirés du marché sont indemnisés avec leur argent.
Il leur appartient donc de demander que ces « excédents
» ne soient plus détruits, mais distribués à
ceux qui en ont besoin, tandis que parallèlement tout est fait
pour amener le Tiers-Monde à se suffire à lui-même
et prendre sa destinée en main.
Monsieur Laudrain rappelle la nécessité de donner un caractère
législatif aux actions ponctuelles afin d’accroître leur
efficacité et aboutir à une véritable et indispensable
solidarité humaine.
Des questions pratiques sont ensuite débattues : coût des
transports des hommes et du matériel destinés à
aider le Tiers-Monde. On apprend par exemple qu’en Inde la douane réclame
une taxe du tiers de la valeur des produits et médicaments expédiés
gratuitement dans ce pays ! Il faut, dit M. Blanchet, intervenir auprès
des pouvoirs publics pour obtenir la gratuité de tels transports.
Des exemples ponctuels sont alors évoqués et il est décidé
d’organiser une collecte de livres scolaires destinés à
améliorer les conditions d’enseignement au Zaïre.
Tout ceci ne témoigne que trop partiellement de l’action entreprise
par la Liaison et Action contre la Faim, action qui s’annonce courageuse,
efficace et dynamique et à
laquelle nos lecteurs auront très certainement à coeur
de participer la prochaine réunion de travail est prévue
pour le samedi 26 septembre à 9 h 30, salle 310 E 44 de l’Université
Paris 7, au 4 place Jussieu, 75005 Paris.
Liaison et action contre la faim
Bloc-Notes
Publication : octobre 1981
Mise en ligne : 26 mars 2008
Publication : octobre 1981
Mise en ligne : 26 mars 2008