Dans un petit village près de Troyes, huit
personnes, dont cinq enfants, périssent dans l’incendie de leur
maison. (Les journaux du 11-10-76).
« La maison était faite de matériaux très
inflammables. Il s’agissait d’une construction plus que vétuste,
aux murs de craie, réparée au fil des années et
des besoins à l’aide de bois, de vieilles tôles de récupération,
de fins grillages et dont le toit était recouvert de toiles goudronnées.
(Le Parisien Libéré).
Cette description que l’on retrouve dans l’AURORE et dans LE FIGARO
n’est suivie d’aucun commentaire dans ces journaux.
Mais à gauche, direz-vous ? Nous y arrivons.
En effet, dans l’HUMANITE, on s’insurge. Lisez plutôt sous le
titre :
« Drame de la misère près de Troyes. Huit morts,
dont cinq enfants, dans l’incendie d’un logement-taudis ». Nous
vous faisons grâce des détails de cet horrible drame. Voici
les conclusions que l’on peut lire ensuite :
« Il est difficile, en présence de telles conditions de
vie, d’évoquer la fatalité ou l’accident, tant le drame
a des racines profondes dans l’injustice sociale ».
Nous félicitons l’HUMANITE pour sa position courageuse quant
à ce malheureux événement. Mais nous aurions aimé
trouver dans ses colonnes des solutions pour accéder à
la justice sociale. Par exemple, par la suppression de l’Economie de
Marché, en sortant du cadre du système Prix-Salaires-
Profits (Capitalisme), l’abolition du Salariat et du Patronat. Bien
sûr, il faut dénoncer les effets néfastes du Capitalisme,
mais sans oublier d’en saper les fondements et d’informer les Français
sur les cause réelles des désordres, drames et misères
découlant du régime économique actuel. Autrement
dit, nous pensons qu’il est inutile de parler d’injustice sociale, si
l’on n’est pas décidé à supprimer la misère
et non, seulement, à la soulager.
La justice sociale ne peut s’accommoder de l’économie capitaliste
ou échangiste dispensatrice de la rareté et de l’insécurité.
Par contre, son règne verrait rapidement le jour dans une économie
des besoins, distributive de l’abondance, permettant à chacun
d’entre nous de s’épanouir pleinement dans la SECURITE DE TOUS
LES JOURS.
Mais de cela l’HUMANITE ne parle jamais !
Pour en revenir à cet affreux drame, il est à présumer
que c’est par insuffisance de pouvoir d’achat que cette famille fut
contrainte de construire petit à petit sa maison et qu’elle ne
put se payer le luxe, pour ce faire, d’utiliser des matériaux
par trop onéreux pour ses maigres ressources.
Jacques Duboin aimait à répéter, avec preuves à
l’appui, que « Les prix montent par l’ascenseur et les salaires
par l’escalier ». Il en sera toujours ainsi si nous ne nous décidons
pas à nous séparer d’un système économique,
financier et monétaire, périmé, lequel n’est pas
adapté aux progrès fulgurants de la science et des techniques
et qui ne peut qu’engendrer désordres, drames et misères