Pan dans le 1000 en 2000 !

Éditorial
Publication : juin 2000
Mise en ligne : 30 mars 2009

Ces deux nombres frappent l’imagination. Mais ce numéro 1000 qui tombe au milieu de l’an 2000 n’est pas vraiment notre millième, mais celui de la série commencée le 1er juin 1945, après la capitulation allemande. Chaque édition ne comportait alors qu’un simple recto-verso. Dans sa première série, entre octobre 1935 et juillet 1939, La Grande Relève avait publié 73 numéros avant que la guerre vienne interrompre sa publication. Le dernier, sorti le 27 juillet 1939, s’ouvrait sur un éditorial de Jacques Duboin intitulé : « Le problème des matières premières est insoluble dans l’économie mercantile » dans lequel il préconisait la création d’une Organisation Mondiale des échanges (OME) destinée à gérer la distribution gratuite des excédents de production de l’ensemble des pays de la planète « sans tenir compte de leur ex-valeur marchande et en ne se préoccupant que des besoins humains ». Sous l’autorité d’un Parlement général, placé au dessus des gouvernements nationaux, dont Saint-Simon puis Augustin Thierry avaient, dès 1803, suggéré la création, l’OME serait chargée de coordonner les économies de tous les pays en distribuant les matières premières dont chaque pays a besoin pour faire vivre ses ressortissants. « Un tel organisme, écrivait Duboin, ferait disparaître la cause de tous les conflits ». Et, s’adressant à ses détracteurs, il concluait son éditorial par ces mots : « Utopie !… Si vous n’avez que cette réponse-là à me faire, je vous rappelle que la route que nous suivons conduit directement à la guerre ».

Trente sept jours plus tard, la seconde guerre mondiale était déclarée…

Et pour la millième fois depuis, ce journal est publié pour amener l’opinion à évoluer, à chercher comment la société devrait être réorganisée pour que la relève de l’homme par la science, qui nous libére des tâches de routine, soit pour tous le moyen de s’épanouir. Dans ce numéro comme dans tant d’autres, les méfaits du libéralisme sont dénoncés de deux façons : par des exemples tirés de l’actualité et par l’analyse d’un spécialiste, complétée cette fois d’un schéma issu de nos réflexions communes. Après ce numéro comme après chacun des autres, nous attendons des citoyens conscients qui nous lisent qu’ils participent, dans nos colonnes, à des débats à partir de nos propositions, et qu’en les approfondissant, ils y trouvent la stimulation nécessaire à leur action.