À ceux qui rêvent d’un monde meilleur
Mise en ligne : 31 mars 2006
Un lecteur de Lille fait deux suggestions “d’actions” :
La première est motivée par le fait que le Conseil des ministres vient d’accepter le projet de loi sur les OGM. Il suggère un modèle de lettre, ci-dessous à gauche, qui peut être simplement copié et complété, ou bien personnalisé, à envoyer au Président de la République.
Il présente lui-même la seconde ci-dessous à droite et la développe recto-verso dans les deux pages suivantes, pour qu’elles puissent être détachées et photocopiées.
(votre nom) Monsieur Jacques Chirac
Président de la République Palais de l’Élysée Monsieur le Président, J’ai appris avec plaisir qu’en séjournant à Noël dans un hôtel du sud du Maroc, implanté sur cent dix hectares cultivés en agriculture bio-dynamique, vous avez eu l’occasion d’apprécier les produits de cette méthode. Puisque vous prenez ce soin pour votre santé, pourquoi ne pas permettre à tous vos concitoyens de bénéficier de la même qualité alimentaire ? En d’autres termes, pourquoi continuer à soutenir une agriculture productiviste, utilisatrice d’intrants dangereux pour l’environnement et pour toute vie en général ? Pourquoi autoriser la culture d’OGM dont les dangers pour la santé sont dénoncés par des chercheurs indépendants, dont les effets sur la biodiversité sont évidents et qui sont craints, pour ces raisons, par la majorité des Français ? Ce qui est bon pour vous l’étant pour chacun d’entre nous, j’attends légitimement de votre part une politique qui soit en cohérence avec votre comportement personnel. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes très respectueuses salutations. (ajoutez la date
et votre signature). |
Encore une fois, le pouvoir autiste passe outre la volonté démocratique. Encore une fois, il préfère satisfaire des intérêts particuliers aux dépens de la liberté, de la santé, voire de la vie de la population. Et il le fait impunément parce que nos récriminations dispersées et souvent contradictoires le laissent en position de force. ça ne peut plus durer !
Aussi longtemps que nous n’accepterons pas de regarder l’évidence, c’est-à-dire que le combat pour chacune des causes s’inscrit dans le cadre d’une lutte globale contre les institutions d’un système qui met en œuvre une idéologie particulière, nous poursuivrons irrémédiablement notre chemin vers la servitude et la destruction des éléments nécessaires à notre vie.
Il est urgent d’ouvrir les yeux sur le caractère déterminé, fondamentalement et structurellement mortifère de la logique de fonctionnement que sous-tend cette idéologie dominante. Il est urgent de comprendre qu’à ce monstre informe mais radical il devient nécessaire d’opposer la puissance d’un réseau informel d’innombrables êtres humains sensibilisé à une cause commune, universelle, plutôt que la faiblesse d’organisations dont les mots d’ordre sont souvent porteurs de division, faute de s’inscrire dans une perspective humaniste transcendantale. Oui, si nous ne voulons pas, insensiblement, cuire dans la marmite, comme la grenouille de la fable, ce n’est pas demain, c’est tout de suite qu’il faut sauter du récipient. C’est tout de suite qu’il faut faire sauter le verrou mental de nos habitudes, de nos croyances, de nos certitudes. Ce système n’est pas l’aboutissement de la construction de la société, et si nous tardons à transformer nos stratégies d’opposition à sa domination, il se pourrait bien qu’il marque la fin de notre histoire.
C’est la raison pour laquelle je vous propose le mode opératoire ci-contre. Chacun de vous en fera, bien sûr, ce qu’il en décidera, mais, sans attendre, et en tant que membre de la communauté humaine, je commence.
Merci à toutes celles et ceux qui feront de même, le texte qui suit peut être largement diffusé.
CHACUN POUR TOUSAujourd’hui, nous savonsque le modèle de développement économique imposé par notre “Système” détruit les équilibres planétaires indispensables à la survie de notre espèce et de celles qui accompagnent notre destinée, que la folle idéologie de la croissance, propre à ce système particulier, oblige au gaspillage irrémédiable de nos réserves de ressources naturelles, que nos produits chimiques et nos déchets empoisonnent le sol, l’atmosphère, l’eau, l’air, nos aliments et notre sang, que des organismes privés s’approprient abusivement le patrimoine commun grâce aux lois qu’ils se font fabriquer par leurs complices politiques, y compris en “brevetant” le vivant, comme ces semenciers qui nous dépossèdent, avec leurs OGM, de notre souveraineté alimentaire, que des milliards d’humains, hommes, femmes, enfants, pour gagner quotidiennement leur droit à la vie, sont asservis au travail imposé par quelques millions d’autres, et que des millions d’entre eux, hommes, femmes, enfants, qui ne possèdent rien d’autre, sont contraints de louer leur corps, quand ce n’est pas vendre leurs organes, que dans le cadre de notre profession, nous, comme des milliards d’autres producteurs, vendons notre énergie et notre âme au “Système” en agissant bien souvent en totale contradiction avec nos opinions. que, chaque jour, près de vingt mille de nos semblables, hommes, femmes et surtout enfants, meurent prématurément de la sous-condition économique qui leur est infligée, que la manière dont nous traitons nos relations socio-économiques nous accable de soucis, de maladies, de tâches inutiles, de confrontations futiles, de conflits et de guerres aussi meurtrières qu’imbéciles, que nous fabriquons et vendons les armes qui ne servent, finalement, qu’ à pérenniser et fortifier la domination des pouvoirs en place, que nos démocraties sont bafouées par les prérogatives que s’attribuent
des instances qui ne disposent d’aucun mandat populaire et, encore et surtout, que nos luttes dispersées ne parviennent pas à enrayer la progression des désordres et de la misère.
donc, aujourd’hui, |