L’imposture Macron
Publication : avril 2019
Mise en ligne : 2 juillet 2019
Dans le monde selon Emmanuel Macron, il y a d’une part les « premiers de cordée », qui ont « du talent », « qui réussissent » et d’autre part les gens « qui ne sont rien », les « fainéants ».
La « société civile » y est débarrassée de ses antagonismes principaux, une société lisse dans laquelle l’initiative individuelle peut jaillir. Les corps intermédiaires, syndicats au premier chef, doivent être disloqués tandis que les contre-pouvoirs, et notamment la justice, sont volontairement écartés, contournés, affaiblis.
Les lois de l’économie étant aussi immuables que celles de la physique, le gouvernement démocratique doit céder la place à la gestion d’une entreprise géante confiée aux « experts », des « jeunes loups » du privé qui occupent les plus hautes fonctions d’Etat. Les maître-mots sont « l’efficacité » et le « pragmatisme », nouvelle idéologie de la prétendue fin des idéologies.
Les « experts » conduisent une marche forcée vers une économie « libérée » de ses mécanismes de partage et de socialisation de la richesse, comme de la régulation des marchés. Au passage, ils n’oublient pas le mot de Benjamin Constant : « Servons la bonne cause et servons-nous. »
L’objectif ultime, c’est une société dans laquelle l’Etat se réduit à sa fonction régalienne : la police et l’armée. Il faut bien que l’ordre règne et la transposition de l’état d’urgence dans le droit commun y pourvoira. Le reste, tout le reste peut et doit être laissé au marché et géré par le secteur privé : l’éducation, les infrastructures du transport et de l’énergie, la culture, la santé, la retraite.
Par Attac et la Fondation Copernic,
édition Les liens qui libèrent