Régler ses achats sans argent liquide, ni chèque, c’est
ce qui convient le mieux à la mise en pratique de la monnaie
de consommation que nous préconisons. Eh bien justement ce mode
de règlement va être testé à partir du printemps
prochain, à Caen, où une « carte à mémoire
» sera distribuée à 50 000 habitants qui le souhaiteront.
Ils pourront l’utiliser dans l’un des deux cents magasins de la ville
équipés de la machine enregistreuse spécialement
conçue.
Son utilisation n’est pas compliquée, note le journaliste qui
en décrit le fonctionnement dans « Ouest - France »
: l’usager négocie avec sa banque un pouvoir d’achat mensuel,
en fonction de ses revenus (en économie distributive, ce pouvoir
d’achat mensuel sera le montant du revenu social). Le chiffre adopté
est alors mémorisé dans « une puce » montée
dans l’épaisseur du plastique. A concurrence de cette somme,
le titulaire peut effectuer n’importe quel paiement. Le détaillant
vérifie qu’il dispose du pouvoir d’achat suffisant. Si oui, la
somme correspondant à l’achat en est soustraite par la machine,
en même temps qu’elle est portée sur un autre compte.
Conséquences : plus de transports de fonds, plus de « chèques
en bois », disparition des tâches de contrôle, et
l’enregistrement automatique des opérations réduit considérablement
toutes les opérations de gestion. Enfin, utilisable avec un numéro
de code, cette carte exclut tous les risques de vol.
L’expérience de Caen, complétant l’opération-test de Lyon, va durer dix-huit mois... et la France pourra être le premier pays à généraliser ce système... vite adaptable à l’économie distributive ensuite.
(Information transmise par H. Muller).