La démocratie dans l’union européenne

Réflexion
par  J. LE RIGOLLEUR
Publication : décembre 2002
Mise en ligne : 27 novembre 2006

On ne peut pas dire que l’UE pèche par excès de démocratie, les eurocrates étant assez éloignés des urnes et ce n’est pas le fait d’avoir été choisis par des gouvernements issus du suffrage universel qui est suffisant, n’en déplaise à Giscard d’Estaing qui le prétend, pour être parés de toutes les vertus démocratiques. Ainsi avec ce référendum irlandais, les eurocrates ont creusé un peu plus leur déficit démocratique. Faire revoter, parce que le premier vote n’avait pas donné le résultat escompté, est une manière pour le moins cavalière de considérer le verdict des urnes.

Un référendum émanant d’un gouvernement ne sert qu’à confondre celui-ci, ce qui parfois peut prendre l’allure de plébiscite, expliquant en partie son emploi parcimonieux. Ce n’est pas par une telle attitude politique que les citoyens reprendront allègrement le chemin des urnes, car au fil du temps, ces cirques électoraux semblent n’avoir pour but que de reconduire des élites autoproclamées qui se servent de ces élections afin de voir reconduites leurs prérogatives. Cela va même jusqu’à la caricature, comme ces individus, inéligibles un temps pour indélicatesse, et qui se font réélire, mettant à jour l’état déplorable de la conscience politique de ces électeurs.

Pour redorer notre système démocratique, une démocratie participative aiderait beaucoup car dans celle-ci le référendum serait d’initiative populaire et non imposé par des gouvernants. La politique redeviendrait ainsi la propriété du citoyen qui pour l’instant se cantonne à un rôle de consommateur.

Malheureusement cela n’en prend pas le chemin pour l’instant. Tocqueville disait en 1848 « Il semble que le peuple tombe de plus en plus dans l’indifférence, on dirait que les droits qui lui ont coûté le plus cher ont cessé de lui paraître précieux, qu’il voit sans inquiétude violer ou éluder les lois qu’il a eu le plus de peine à conquérir et qu’il laisse sortir de sa mémoire tout ce qu’ont fait leurs pères… ». C’était en d’autres circonstances, mais cela reste valable de nos jours.