Médecine, Médecins et Guérisons


par  A. CHANTRAINE
Publication : mars 1980
Mise en ligne : 22 septembre 2008

Actuellement, la guérison se limite aux méthodes médicales officielles. De nombreux médecins. soit par orgueil. par prestige ou par profit, ne veulent admettre aucune autre méthode.

Ils devraient pourtant savoir que la science médicale est encore embryonnaire, que les techniques actuelles et les prouesses chirurgicales qui éblouissent les masses lie sont qu’un, partiront cachant les déficiences intellectuelles et 1a pauvreté de raisonnaient.

Si nous pouvions décrire la science médicale complète, des milliers de volumes devraient être lus et assimilés, ce qui mentalement n’est pas possible car la science est vaste comme l’univers. Il faut donc apprendre la médecine toute sa vie. Par conséquent, le médecin ne connait qu’une petite partie de la science médicale. Cependant avec cette partie, il lui faut acquérir l’art d’arranger tous les éléments  : c’est ce qu’on appelle la puissance de synthèse ou l’art de guérir. Peu de médecins sont aptes à ce genre de travail.

En plus, le vrai médecin doit toucher le patient bien au-delà du plan physique, car la guérison doit s’opérer sur tous les plans. Par exemple, le vrai médecin doit réapprendre la valeur de la percussion et de la palpation, ces examens alliés à la pensée et à la conscience ont plus de valeur que les examens des dossiers, des analyses de laboratoires et des radiographies. Il faut savoir que les yeux et les mains doivent être les instruments primordiaux, ils sont irremplaçables et il faut que la pensée soit tendue vers l’essentiel et non distraite par les techniques abusives et commerciales.

Voilà pourquoi le vrai médecin s’attache à devenir un homme qui comprend, un homme qui veut guérir et non à devenir un « grand » médecin.

Il y a deux sortes de médecins : le premier est le mandarin qui vous reçoit et qui vous parle avec emphase et paternalisme avant de donner sa sentence.

Le second, le bon médecin vous écoute et cherche à comprendre. Il cerne le subjectif en même temps que l’objectif.

Pour l’un, la vie est simplement professionnelle et prestige.

Pour l’autre, la vie est devoir, amour et service.

Les premiers sont légions, les seconds sont rares.

C’est pourquoi on voit très peu de véritables guérisons.