Pouvoir d’achat et marges commerciales


par  H. MULLER
Mise en ligne : 31 janvier 2008

Focalisée sur la seule revendication salariale, l’action syndicale concernant l’accroissement du pouvoir d’achat semble en négliger l’autre facteur : celui des prix, des marges commerciales parfois délirantes, pratiquées à la seule initiative des distributeurs, des détaillants, des prestataires de services, souvent insensibles à une concurrence sans effets durables sur les prix qu’ils imposent à la clientèle.

Des “charges” nécessairement incluses dans les prix, il faut retenir plus particulièrement les budgets publicitaires, leur démesure. Or augmenter les salaires c’est, à coup sûr, augmenter les coûts et les prix, réduire la compétitivité des entreprises de production et, souvent le pouvoir d’achat des consommateurs à revenus fixes.

Réduire les prix au niveau de la distribution offre un tout autre intérêt, tant pour la majorité des consommateurs que pour les entreprises, celles ci conservant la maîtrise de leurs propres marges tout en bénéficiant d’une relance de la consommation.

Quelques uns des moyens propres à diminuer les prix ?

• légiférer pour fixer des limites aux marges commerciales à l’instar du taux d’usure, de l’indexation des loyers, du prix du gaz, des plafonds aux budgets électoraux, etc ;

• faire pression sur les firmes conseillant des barêmes de prix à leurs concessionnaires, à leurs franchisés.

• faire pression auprès des chambres syndicales de commerçants ;

• axer la revendication sur le niveau des marges commerciales, sur une nécessaire diminution des budgets publicitaires, des gaspillages qui leur font cortège ;

• grèves d’achats ciblées, boycott ;

• manifestations à l’image de celles des agriculteurs, avec pour objectifs : la baisse des tarifs du gaz, de l’eau, des assurances, de l’essence (taxes), des intérêts de la dette publique (annulation partielle de la dette bancaire).

• enfin, changer la règle du jeu : dissocier les revenus des prix ;

• revenus distribués en monnaie de consommation en contre-partie d’un service social (contribution à l’approvisionnement des besoins de la société).

• revenus dissociés de l’emploi (de sa durée, de sa permanence).

• prix dissociés des coûts (recherche du “bon prix”, propre à écouler les approvisionnements au rythme des flux de production).

Sans un projet monétairement innovant, il est vain d’espérer remettre d’aplomb une société pareillement dévoyée par d’absurdes d’usages monétaires où la rentabilité entre en conflit quasi-permanent avec l’utilité, la sécurité, la qualité, l’abondance et la moralité.


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