Quelle sera l’issue ???
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Publication : janvier 2019
Mise en ligne : 25 avril 2019
En cette période de vœux, c’est à toute la société humaine que La Grande Relève souhaite que la nouvelle année marque un tournant dans son évolution, car, actuellement, elle prépare sa propre extinction.
Nous avons conscience que le poison qui détruit l’humanité c’est l’obligation de gagner de l’argent, qui est dans le fondement même du système capitaliste.
Socialement, la croissance exponentielle des inégalités, engendrée par le simple fait que l’argent capitaliste rapporte de l’argent, est devenue intolérable par sa démesure.
Économiquement, les conséquences absurdes n’en sont pas moins dramatiques, car la hantise du profit est devenue prioritaire, au point d’effacer tout autre motivation. Cette priorité donnée à l’argent sur la santé et sur l’environnement est à l’origine de scandales dont la liste est infinie, même si certains plus que d’autres ont ému l’opinion, par exemple l’écueil sur les côtes de navires sous pavillons de complaisance ou le drame des morts de l’amiante. De plus en plus souvent on apprend de quoi sont capables des grands laboratoires pharmaceutiques (médicaments inefficaces, envois dans les pays pauvres de médicaments périmés, poisons dans des prothèses, etc.). N’entrons pas dans le détail de tout ce qui est introduit dans l’alimentation pour cause de “rentabilité” !… Mais constatons que les obsolescences programmées et les mensonges publicitaires, devenus banals, sont passés dans les mœurs !
Humainement, c’est l’avenir du vivant sur terre qui est en jeu. Car sévissant dans tous les domaines, ce détournement de toute motivation par la recherche d’un profit financier a aussi pour conséquence d’empêcher que soient prises des mesures urgentes pour tenter d’atténuer le changement climatique, déjà plus que menaçant. La preuve évidente de ce frein est l’échec des COP successives : depuis 1992, l’ONU organise ces conférences pour que soient entreprises les actions nécessaires à la lutte contre le réchauffement. Rien de positif n’est sorti de ces 26 ans de démarches internationales, pour une raison simple à comprendre : dans le monde entier, le fait que cette lutte vitale ne “rapporterait” financièrement pas assez, passe avant la prise en compte de l’urgence de cette nécessité.
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Peut-on espérer que la réflexion née de la contestation des gilets jaunes puisse amorcer le tournant nécessaire ?— Il est difficile de croire que le fait d’organiser un “grand débat national” soit la preuve que le chef de l’État est prêt à écouter le peuple. Élu par la minorité pour qu’il la maintienne, il s’obstine à refuser de “changer de cap”.
Il est plus probable de penser qu’il s’agit d’une manœuvre imaginée dans la panique avec l’espoir de calmer les protestations, puisqu’aucune disposition n’est prévue pour qu’il soit tenu compte des conclusions qui pourraient sortir du débat, que le 4 janvier, le porte-parole du gouvernement voyait dans les contestataires « des agitateurs voulant remettre en cause les institutions », que le 7 janvier, le Premier Ministre annonçait un renforcement des forces répressives et une loi permettant d’arrêter “préventivement”, de sanctionner l’absence de déclaration de manifestation et de réprimer comme un délit le port d’une cagoule de protection, et qu’enfin, on apprend que près de 6.000 gardes à vue ont été opérées. L’escalade continue, et la contestation, après avoir marqué le pas pendant la trêve des confiseurs, s’est renforcée.
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Pourtant, une prise de conscience se fait jour, mais encore trop timidement. Dans plusieurs pays, naissent des mouvements ayant pour objectif la remise en question du rôle de l’argent et, par conséquent, du privilège laissé aux banques de créer de la monnaie ex nihilo.
Or tout, partis politiques et syndicats compris, s’oppose à la progression de ces réflexions. Bien entendu, on ne peut guère espérer du côté de la minorité, celle que l’argent rend toute-puissante, car elle est gagnée par une véritable folie : la “folie des grandeurs”. Mais du côté de la très grande majorité de la population, l’obligation de gagner cette monnaie capitaliste est imposée sous forme d’une nécessité vitale : pas moyen de vivre sans.
L’issue ne peut donc venir qu’en amenant les contestataires à prendre conscience qu’ils se laissent assujettir en croyant que cette obligation est une loi de la nature. Ce n’est pas plus vrai que l’obligation de compétition, car la coopération est bien plus efficace, à tout point de vue. Mais ils ont tellement dans la tête que “toute peine mérite salaire” qu’ils ne voient pas que la peine en question c’est-à-dire leur travail, ne se mesure pas en euros comme une longueur se mesure en mètres. Si c’était vrai, le salaire de PDG tels que le fameux Carlos Boshn, ne serait pas tant de centaines de fois plus élevé que celui d’une infirmière !
Puisque c’est l’injustice fiscale qui a mobilisé beaucoup de “gilets jaunes”, peut-être que pour leur ouvrir les yeux et les amener à imaginer l’économie de partage que nous soutenons, il faudrait commencer par leur expliquer que dans cette économie les services publics sont financés directement par la création démocratique de la monnaie, et que par conséquent il n’y a plus ni impôt ni taxe d’aucune sorte ?