À l’étranger
par
Publication : septembre 1936
Mise en ligne : 7 mars 2008
MAO
Ce « géant du socialisme » a, par
la violence et par une dictature sanglante, discipline tout un peuple
qui avait besoin plus de nourriture que de liberté et qui a été
heureux de travailler durement, de lutter âprement et de marcher
au pas sous la férule des adjudants du « Grand timonier
», puisqu’ils pouvaient ainsi manger à leur faim, se vêtir
d’uniforme et s’abriter sous un toit.
Sa révolution était indispensable et méritoire,
faisant d’un peuple voué à la misère et aux épidémies,
une nation en voie de développement.
Mais son action peut-elle être un enseignement pour un pays comme
le nôtre, qui a dépassé depuis longtemps le stade
de l’évolution maoïste du peuple chinois ? Aurait-il été
capable d’améliorer le sort des Français ?
Je livre à la méditation des lecteurs quelques citations
de Mao, matière à se livrer à toutes les exégèses,
à la lueur de notre actualité.
- « La révolution n’est pas un dîner de gala. Elle
ne se fait pas comme une pauvre littéraire, un dessin, une broderie.
Elle ne peut pas s’accomplir avec autant d’élégance, de
tranquillité et de délicatesse ou avec autant de douceur,
d’amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité
d’âme. C’est un acte de violence par lequel une classe chasse
l’autre. Le pouvoir est au bout du fusil ».
- « Un communiste ne doit en aucun cas s’estimer infaillible,
prendre des airs arrogants, croire que tout est bien chez lui, et que
tout est mal chez les autres ».
- « Les cadres jouent un rôle décisif dans les nations,
et il faut en prendre grand soin ».
- « Les officiers et les soldats doivent obéir aux ordres
dans tous leurs actes ».
- « Moins de troupes, mais de meilleures, et simplifier l’administration
».
- « En ce qui concerne nos dépenses budgétaires,
nous devons avoir pour principe l’économie ».
- « Ce qui compte réellement dans le monde, c’est d’être
consciencieux ».
PORTUGAL : Les Socialistes au pouvoir.
M. Mario Soarès a annoncé le 9 septembre
un certain nombre de mesures pour relancer la productivité et
l’expansion au Portugal.
Evoquant la réforme agraire, la « gestion ruineuse »
de certaines unités collectives, il a souligné l’intention
de son gouvernement de ne pas laisser des considérations politiques
« hypothéquer l’avenir de cette réforme »
et sa décision de restituer les terres dont l’occupation n’a
pas été légalisée.
Pour éviter « l’effondrement à bref délai
», M. Soarès a insisté sur la nécessité
d’un « travail dur et de la discipline » et manifesté
l’intention de combattre l’absentéisme dans les entreprises nationalisées
: il cite l’exemple des chantiers navals, entreprise de 10 000 ouvriers
« soi-disant révolutionnaires » ou 2 500 absences
sont enregistrées chaque jour. Il a également critiqué
la « furie revendicative » de certaines catégories
de travailleurs stimulés par certains partis.
CUBA : Les privilèges.
En 1971, un pont aérien de trois jours autorisé
par Castro permit aux opposants de quitter l’île. Cependant pour
retenir les chefs d’entreprise, les ingénieurs, les intellectuels
nécessaires à la réalisation du Plan, il eut l’idée,
pas très idéologiquement marxiste, de créer ce
qu’on appela les « salaires historiques » à leur
intention. Certains de ceux-ci dépassent 2 500 pesos, soit 10
000 de nos francs par mois, en plus du logement dans l’une des somptueuses
villas spoliées aux Américains.
Ces avantages en argent ne sont d’ailleurs pas uniquement accordés
aux spécialistes d’un secteur économique, mais aussi aux
zélateurs les plus fidèles du régime.
Pour se faire une idée de ces avantages, il faut savoir que le
salaire minimum garanti est de 833 pesos, soit à peu près
400 francs par mois, qu’un flacon de mousse à raser équivaut
à un salaire moyen d’une semaine (ce qui explique peut-être
le nombre des « Barbudos »), une paire de chaussures vaut
35 pesos, un imperméable 40 pesos.
Mais les Cubains ne payent pas d’impôt sur le revenu ; on se contente
d’alimenter le budget par une cascade d’impôts indirects qui accablent
tous les produits et services.